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Réconciliation nationale : Roch promet le retour des exilés s'il est réélu

 

La campagne pour les élections présidentielle et législatives  n'est pas encore lancée (elle ne le sera que le 31 octobre prochain), mais on a déjà un aperçu de certaines promesses électorales, notamment celles du président sortant : Roch Marc Christian Kaboré a en effet accordé une interview à Radio France international et à France 24 au cours de laquelle il a abordé différents sujets touchant l'actualité nationale et sous-régionale comme l'Affaire Thomas Sankara dont c'était hier le 33e anniversaire de l'assassinat ainsi que la lutte contre le terrorisme.

 

Quand notre confrère de l'audiovisuel français l'interroge sur l'implication présumée ou réelle de Blaise Compaoré dans la boucherie du 15 octobre 1987, il se garde bien de trop s'aventurer, séparation des pouvoirs oblige, sur un dossier qui est entre les mains de la justice, estimant qu'il ne saurait mettre à l’index X ou Y mais qu'il faut bien un jugement.

 

"On ne peut pas faire des investigations et mettre ensuite le dossier sous le boisseau", a-t-il dit en substance.

 

La grande annonce de ce jeu de questions réponses  avec nos confrères aura été relative cependant à la réconciliation nationale et au retour des exilés politiques. « Le processus de réconciliation nationale, ce n'est pas une course de vitesse, si je suis réélu, dès le début de 2021 on va réunir toutes les composantes de la société pour voir ce qui peut être fait, car comme je l'ai déjà dit, on n’a jamais interdit à personne de rentrer. Tout le monde pourra rentrer tranquillement au Burkina Faso, mais ceux qui ont des soucis avec la justice devront répondre ».

Alors qu'il brigue donc un second mandat, le locataire de Kosyam se drape dans la tunique du bon père de famille qui veut en rassembler tous les membres pour affronter aujourd'hui les nombreux défis sécuritaires et de développement notamment.

Une déclaration qui devrait satisfaire tous ceux qui dans la classe politique comme dans la société civile réclament à cor et à cri le retour au bercail de l'enfant terrible de Ziniaré exilé en Côte d'Ivoire depuis qu'il a été chassé en 2014 du pouvoir par une insurrection populaire.

On pense aussi à son frère cadet, François, dont la demande d'extradition dans le cadre de l'Affaire de Norbert Zongo est toujours pendante devant la justice française et à bien d'autres comme Yacouba Isaac Zida.

Le problème est que les partisans et soutiens de ces derniers ne veulent pas entendre parler de  justice alors que Blaise Compaoré et une vingtaine d'autres personnes sont poursuivies dans l'assassinat du président du CNR.

A ce sujet le juge d'instruction a d'ailleurs rendu son ordonnance de renvoi devant la Chambre de contrôle du tribunal militaire de Ouagadougou, ce qui devrait ouvrir la voie à la tenue prochaine d'un procès. Et ce n'est certainement pas le moindre des obstacles qui vont se dresser sur le chemin du retour des exilés.

 

 

Abdou Karim Sawadogo

Dernière modification ledimanche, 18 octobre 2020 21:26

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