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Grande première « Sankara l’humain » : Un regard lucide sur le mythe

 

Des zones d’ombre restent 33 ans après l’assassinat du leader historique de la Révolution burkinabè. Avec la grande première de son long documentaire « Thomas Sankara, l’humain », le réalisateur, Richard Tiéné, dresse un portrait lucide de celui qui est devenu l’icône de la jeunesse burkinabè et africaine. A travers les témoignages des acteurs clés et des proches de Sankara, des éléments de réponse sont apportés sur le parcours de l’homme, sur ses mérites et ses faiblesses. C’était le 15 octobre 2020 au ciné Burkina à Ouagadougou.

 

 

 

 

Le documentaire n’a visiblement pas bénéficié d’une grande publicité, car l’affluence au ciné Burkina était moyenne. Mais la présence de 2 membres du gouvernement a contribué à rehausser la grande première. La jeunesse venue nombreuse semblait être animée d’une soif de découvrir davantage le chef historique de la Révolution burkinabè 33 ans après sa disparition. Le film de M. Tiéné entreprend une démarche journalistique et tente d’éclairer le public sur certaines facettes de la personnalité de Thomas Sankara.

 

M. Tiéné n’a pas caché sa fierté à l’issue de la projection du documentaire. Le réalisateur a longtemps porté le bébé et tenait absolument à « lui donner naissance » en cette date mémorable du 15 octobre 2020. « Cela fait 7 ans que je travaille sur le film. Un grand nombre d’archives et d’interviews a été utilisé. Il y a des interviews qui ont été réalisées hier comme il y en a d’autres qui ont été réalisées il y a 5 ans », a-t-il confié. Malgré le long temps mis à fouiller dans les archives et à interroger les acteurs et témoins de l’histoire, M. Tiéné n’est pas à 100% satisfait du produit rendu mais se dit fier de l’avoir réalisé. « Ce n’est pas un film exhaustif ou à 100% parfait, c’est une série documentaire de 2h 20 mn mais en réalité pour le format télévision, c’est 5 films de 26 minutes chacun », a-t-il précisé. Mais qu’est-ce qui explique le titre « Thomas Sankara, l’humain » ? Pour le réalisateur, «tout homme est susceptible de commettre des erreurs. Sankara était un bon président qui, en 4 ans, a réalisé pas mal de choses, mais il y a eu des erreurs qui ont été commises et pointées du doigt  dans certains témoignages dans le film. « Des témoins qui ont côtoyé Sankara ont reconnu qu’il y a eu des dérives, des manquements. En tant qu’humain, on ne peut reprocher à Sankara de s’être par moments trompé», a-t-il indiqué. Parmi les écueils rencontrés sur son chemin, M. Tiéné cite le difficile accès aux archives. Arouna Ouédraogo, cinéphile rencontré à la sortie de la projection, a exhorté « certains intellectuels à être plus honnêtes et à dire exactement ce qu’ils savent parce que les témoins ne doivent pas emporter dans leurs tombes certaines vérités ».

 

 

 

Dieudonné Ouédraogo

 

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