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Election Joe Biden aux USA : L’Amérique va-t-elle pour autant se rapprocher de l’Afrique ?

- Ali Bongo : « Nos pays ont toujours été de fidèles alliés. L’étroite relation construite au fil des décennies se renforcera encore à l’avenir »

- Abiy Ahmed : « L’Ethiopie est impatiente de travailler étroitement avec vous »

- Macky Sall : « Le Sénégal se réjouit de poursuivre ses excellentes relations d’amitié et de coopération avec les Etats-Unis d’Amérique »

- Roch Marc Christian Kaboré : « Je vous souhaite une bonne chance et je me réjouis de renforcer notre coopération sous votre direction »

Cyril Ramaphosa : « Nous avons hâte de travailler avec vous et de renforcer notre amitié et notre coopération »…

 

Malgré les subtilités du langage diplomatique, on imagine combien du Caire au Cap, de Dakar à Mogadiscio, les chefs d’Etat africains sont particulièrement soulagés de la victoire de Joe Biden, à moins qu’ils ne se réjouissent plutôt de la défaite de Donald Trump.

Cinq jours après l’élection présidentielle du mardi 3 novembre dernier, le candidat démocrate a en effet franchi samedi la barre fatidique des 270 grands électeurs, ce qui lui garantit une victoire incontestable quoique contestée par son rival républicain.

Le président sortant n’a cessé de parler de fraudes sans jamais en apporter la moindre preuve et d’ester en justice dans certains Etats pour invalider ou demander le recomptage des voix. Mais il a beau lever une armée de mille avocats et lancé des appels de fonds pour financer la bataille judiciaire, l’intendance ne suit pas.

Il va donc se démêler comme un beau diable jusqu’à ce que le 14 décembre le collège électoral vote le 46e président des Etats-Unis qui entrera en fonction le 20 janvier 2020.

Le président Trump n’aura été donc qu’une petite parenthèse de 4 ans. Le milliardaire de 74 ans, qui était entré presque par effraction dans le Bureau ovale, vient en effet d’être défenestré ou du moins « viré » pour reprendre sa formule fétiche du temps où il était une star de téléréalité, au grand soulagement de la majorité de ses compatriotes et presque de la planète entière.

Pendant 4 ans en effet, on aura eu droit à l’unilatéralisme forcené du locataire de la Maison-Blanche, qui s’est retiré de l’accord sur le climat de Paris, a quitté l’OMS et l’UNESCO, interdit l’accès aux Etats-Unis à des ressortissants de certains pays musulmans et contrarié quelques partenaires historiques de l’Oncle Sam.

Rarement donc le multilatéralisme aura été  aussi malmené que sous l’administration Trump.

C’est pour ces raisons que la plupart des dirigeants du monde se bousculent pour planter le dernier clou à son cercueil politique, en espérant que l’arrivée au pouvoir de l’ancien vice-président de Barack Obama sera porteuse d’un vent nouveau dans les relations internationales, même s’il faut se garder de faire preuve d’un optimisme démesuré. Qu’il s’agisse des relations avec la Chine, l’Iran ou Israël, il ne faut pas s’attendre à voir de grands bouleversements par rapport à la ligne qui était celle du « bulldog » qui logeait au 1600 Pennsylvania avenue à Washington.

Tout au plus, quand bien même le « America first » serait toujours en vigueur sur les bords du Potomac, comme il l’a toujours été d’ailleurs, les relations avec l’oncle Joe devraient être plus empreintes de courtoisie, de civilité et de respect mutuel. Ce n’est certainement pas de sa bouche que sortiront les propos du genre « Pays de merde » jetés à la face des Africains par l’homme qui twitte plus vite que son ombre. Une Afrique qu’il a négligée tout au long de son mandat, ne visitant en 4 ans aucun pays du continent.

Vu du Sahel, on espère aussi que le nouveau « Commander in chief » portera une oreille beaucoup plus attentive aux sollicitations des pays du G5 Sahel dans la lutte contre le terrorisme. Encore faut-il qu’il ait une majorité au congrès pour avoir les coudées franches en vue d’appliquer sa politique étrangère.

Il ne faut donc pas s’attendre à un virage à 180 degrés et voir l’Amérique, par dérive des continents, se rapprocher de l’Afrique, car, même vainqueur, Biden est bien obligé de tenir compte de l’autre moitié de l’Amérique, résolument alignée derrière Trump.  De sorte qu’à l’intérieur comme à l’extérieur, il sera bien obligé de faire dans des contorsions politico-diplomatiques pour satisfaire à la fois sa base et les républicains, qui sortent plus que jamais divisés de cette farouche lutte électorale.

 

La Rédaction

Dernière modification lelundi, 09 novembre 2020 22:13

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