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Attaques camps français au Mali : Une synchronisation qui vaut avertissement sans frais

 

A l’évidence, ça ne saurait être une simple coïncidence. Hier lundi 30 novembre 2020, trois camps de l’opération Barkhane et de la MINUSMA, à Kidal, Gao et Ménaka, ont essuyé presque au même moment des attaques terroristes à coups de roquettes et d’obus qui pour l’essentiel ont manqué leurs cibles.

 

 

Il n’y a donc pas eu, fort heureusement, des pertes en vie humaine, et les dégâts matériels sont plutôt négligeables.

 

Mais le plus important dans tout ça, c’est moins l’inexistence de pertes humaines et matérielles que la synchronisation de ces actes qui n’est pas de nature à rassurer les autorités politiques et militaires.

 

Alors que ce genre d’opérations prend du temps avant d’être revendiqué, dans le cas d’espèce, les choses sont allées très vite : le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) n’aura mis que quelques heures avant de s’attribuer la paternité de ces attaques qui visaient l’armée française des « croisés » selon le vocable d’Yad Ag Ghali et de sa bande.

 

Ces pétards, finalement mouillés parce que envoyés de loin, ont été lancés seulement quelques jours après que Al Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) s’est trouvé un nouveau patron en la personne d’Abou Obeida Youssef, nommé en remplacement d’Abdelmaleck Droukdel, tué en juin dernier au cours d’une opération de l’armée tricolore dans le septentrion malien.

 

Pour peu, on croirait que le nouveau terroriste en chef voulait signaler sa présence et marquer son territoire, puisque le GSIM est l’une de ses succursales.

 

Les tirs d’hier rappellent également, s’il en était encore besoin, que l’élargissement de deux bonnes centaines de combattants du GSIM en début octobre, en échange de la libération de Soumaïla Cissé, de Sophie Pétronin et de deux autres captifs italiens, n’était pas une si bonne affaire.

 

Une semaine à peine après le troc humain, le groupe terroriste n’avait-il d’ailleurs pas attaqué les cercles de Bankass et de Bandiagara, causant la mort de 11 militaires et de 13 civils ? Comme pour dire que l’accord qui venait d’être conclu ne changeait rien à leur volonté de déstabilisation du Mali et d’autres pays de la bande sahélo-saharienne comme le Burkina et le Niger.

 

Ce qu’il faut d’ailleurs craindre, c’est que les salves d’hier sonnent comme un exercice de tirs pour faire plus mal prochainement. La force Barkhane pourrait être une cible privilégiée, elle qui a déjà perdu depuis 2013 une quarantaine d’hommes au Mali.

 

 

 

Hugues Richard Sama

 

Dernière modification lemardi, 01 décembre 2020 22:11

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