Meeting Bazoum à Agadez : L’arène de lutte pour un combat décisif
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Dans le cadre de la campagne pour les élections législatives et présidentielle du 27 décembre 2020 au Niger, Agadez, à plus de 900 kilomètres de Niamey, a accueilli hier mardi 15 décembre le meeting du candidat Mohamed Bazoum.
S’il y a une chose que les habitants d’Agadez (et ceux qui s’y rendent) doivent vouloir par-dessus tout, c’est sans doute une bonne route pour rendre le trajet moins infernal. Partis de Niamey le dimanche 13 décembre peu après 14h, c’est 24h après, soit le lendemain à 15h, que nous sommes arrivés dans la plus importante ville du grand nord nigérien après une escale entre 3h et 6h du matin à Tahoua pour un petit somme réparateur. Impeccable par moments, la voie devient une véritable horreur sur certains tronçons où le bitume, quand il a existé, a fait place à la latérite pierreuse, obligeant les 4X4 du convoi à rouler sur les pistes sablonneuses du bas-côté. Les véhicules souffrent, les hommes aussi et c’est esquintés que les uns comme les autres parviennent à destination, non sans quelques frayeurs puisque le pneu arrière-gauche du tout-terrain de tête s’est littéralement déchiqueté entre-temps.
Le porte-drapeau du Parti national pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya) et de la Coalition « Bazoum 2021 », lui, a atterri hier mardi en fin de matinée où il a été accueilli par une foule monstre, ce qui a créé des embouteillages dans cette localité de 125 000 habitants. Dès 7h, la capitale de l’Aïr (la moitié du territoire avec ses 668 000 km2) était en ébullition. Par cohortes successives, les militants des sections et sous-sections du parti, des sympathisants ou de simples curieux convergeaient déjà vers l’arène de lutte qui, petit à petit, se remplissait. Il faut jouer des coudes pour passer. Ça se bouscule et les forces de sécurité sont parfois obligées de sortir la matraque pour maintenir un minimum d’ordre pendant que les différentes troupes rivalisent de vocalises pour aider les gens à patienter en attendant l’objet de cette attraction qui fera son entrée dans l’enceinte sportive sur le coup de 12h50. Le soleil est au zénith mais en cette période de l’année, ses rayons sont assez supportables.
« Le 27, on verra qui est qui »
Dans les travées, c’est une foule en délire qui accueille pour un combat politique décisif son champion qui est ici plutôt en terrain conquis. En effet, rappelle Alkassoum Indatou, le coordonnateur régional du PNDS, en 2016, la formation au pouvoir a raflé 5 des 7 sièges de députés à pourvoir dans la région et pas plus tard que le 13 décembre dernier, à la faveur des locales, elle vient s’est adjugé 12 des 15 communes. L’objectif dans deux semaines est de faire mieux.
« Si nous avons ces résultats, c’est parce que depuis 6 ans nous avons travaillé et je vous exhorte à poursuivre cette dynamique pour une victoire plus éclatante », a affirmé le candidat de « la continuité pour un Niger meilleur » en brandissant son projet intitulé « Programme de renaissance III : consolider et avancer ». Qu’il s’agisse des infrastructures routières (notamment du tronçon Agadez-Tahoua dont les travaux ont déjà commencé), de l’agriculture, de l’élevage, des ressources minières ou des flux commerciaux avec les pays voisins, Mohamed Bazoum a promis aux populations locales plus de progrès économique et social avant de conclure, sûr de son affaire : «Le 27 décembre, on verra qui est qui. »
Ousseni Ilboudo à Agadez
Encadré
D’un carrefour à l’autre
Situé aux portes du désert, Agadez vient de « egadez » qui signifie « rendre visite » en amazight (langue des tamachecks). Il tire son nom de l’époque où la ville était le carrefour des caravanes qui reliaient l’Afrique du Nord au sud du Sahara. Un centre commercial donc où les Touaregs, qui passaient le clair du temps dans leurs campements nomades, ne se rendaient que pour vendre et acheter.
De nos jours, c’est devenu un carrefour d’un tout autre genre, en l’occurrence depuis une quinzaine d’années l’un des points de passage des migrants clandestins en partance pour l’Europe via la Libye. Le durcissement de la législation nigérienne sur les passeurs ou toute autre personne aidant les migrants dans leur aventure aurait cependant permis de réduire considérablement le phénomène dans une cité où s’était développée une véritable économie de la migration clandestine, des passeurs aux coxers en passant par les restaurateurs, les logeurs, etc.
O.I.
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