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Visites ministres maliens à Kidal : Petits pas gouvernementaux pour la reconquête du Grand- Nord

 

C’est un véritable bataillon gouvernemental qui a débarqué hier à Kidal. Pour la 1re fois depuis le coup d’Etat du 18 août 2020, qui a chassé le président IBK du pouvoir, une forte délégation ministérielle s’est rendue dans la grande métropole du septentrion malien.

 

Question pour les autorités de marquer une fois de plus leur territoire dans cette Kidal frondeuse, indomptable, et qui renâcle à entrer dans le giron étatique, malgré l’accord de paix d’Alger signé en juin 2015.

 

Pas moins de six ministres ont effectué ce déplacement. Et si l’absence du titulaire de la Défense, Sadio Camara, est particulièrement remarquée, on aura noté la présence des chefs des départements de la Sécurité, de la Santé, de la Réconciliation nationale, des Mines et de l’Energie. Un casting gouvernemental qui n’a certainement pas été fait au hasard, comme si Bamako voulait placer cette visite sous l’angle social  et économique dans une région où le retard dans plusieurs domaines comme l’énergie a fait le lit des multiples rébellions touarègues depuis l’accession du pays à l’indépendance.

 

Pendant 48h donc, les envoyés spéciaux de Bamako et les populations locales vont surtout parler développement et retour de l’Etat.

 

Certes, après des mois et des mois de tractations, un bataillon reconstitué des Forces armées maliennes (FAMA), comprenant d’anciens rebelles touaregs, dont l’avancée a été souvent bloquée ou ralentie par le Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), a fini par arriver à Kidal le 13 février 2020, mais sa présence demeure encore bien symbolique.  Comme est tout aussi symbolique celle du gouverneur de région nommé par l’Etat central mais qui en réalité ne dispose pas de véritable pouvoir.

 

Il s’agira donc pour le colonel major Ismaël Wagué, le ministre de la Réconciliation nationale, et ses collègues de pousser un peu plus les pions de l’Etat malien sur place. Mais il faudra sans doute plus qu’une simple expédition gouvernementale pour arracher Kidal des mains de l’ex-rébellion qui s’y accroche comme à une bouée de sauvetage politique.

 

La politique des petits pas en direction du septentrion malien se poursuit mais bien malin qui peut dire quand ce processus, particulièrement long et pénible, arrivera à son terme. Car même si les multiples mouvements de la rébellion touarègue semblent avoir renoncé à leur volonté d’indépendance, ils ne désespèrent pas de conserver une mainmise, voire une certaine autonomie sur cette partie du territoire. Ils sont d’autant plus convaincus de cela que l’armée malienne, qui avait été chassée de Kidal en 2012, n’a manifestement pas les moyens de les déloger, à moins que ce ne soit avec l’aide de Barkhane ou de la MINUSMA, ce qui n’arrivera probablement pas.

 

 

Hugues Richard Sama

Dernière modification lemardi, 26 janvier 2021 22:04

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