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Chantiers du 11-Décembre à Banfora : Plus de peur que de dégâts après la pluie du 17 février

 

Dans la nuit du 17 au 18 février, une pluie s’est abattue sur la ville de Banfora, où sont toujours en cours de réalisation certains chantiers du 11-Décembre. C’est cette ville qui a accueilli les festivités de la fête nationale 2020. Comme il fallait s’y attendre, la polémique s’est réinstallée sur la qualité des travaux, étant donné que des caniveaux toujours en cours de réalisation n’ont pas permis le passage des eaux à certains endroits. Cette pluie a révélé quelques imperfections et le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, a tenu ce 22 février à venir constater de visu l’état desdits chantiers après le passage du contrôleur naturel qu’est Dame pluie.

 

 

 

 

« Nous ne sommes pas venus pour voir des papiers », a lancé d’entrée de jeu le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, accueilli à son arrivée de Sya à la cité des forces vives, peu après 8h 30 mn. Imperturbable, le DG de l’AGTIB, Mathieu Lompo, a tenu à lui faire le tracé sur le tableau de l’itinéraire retenu. Plus de 26 km à parcourir pour contrôler les dégâts sur un total de 46 km bitumés dans la ville de Banfora. Le ministre entame ensuite une longue marche à travers la cité des forces vives toujours en chantier puis dans la ville. Il est rassuré par les hommes de médias auprès desquels il a voulu savoir s’ils n’ont pas d’autres contraintes. « Nous sommes là pour ça », renchérissent des voix. Pas un coup d’œil sur les bâtiments dont certains sont abandonnés depuis belle lurette. Ce qui intéresse le visiteur du jour, c’est bien le bitume et les caniveaux.

 

En effet, Eric Bougouma scrute le goudron et surtout les caniveaux et ne se prive pas de réagir. « Ça, c’est du mauvais travail, ça doit être repris. Il faut qu’à notre prochain passage, ce soit fait », recommande-t-il à propos des caniveaux dont les raccordements laissent à désirer. « Du remblai rapidement avant les prochaines pluies », lance-t-il aux entreprises. « Ça, c’est un exemple de caniveau correct », se réjouit-il par là, cherchant à savoir pourquoi des cunettes par-ci en lieu et place de caniveaux à certains endroits avant de couper court à l’AGETIB, « dites que vous n’avez pas d’argent ». Poursuivant, il se réjouit sur un pont sur la bretelle de raccourcis entre le secteur n°9 et le secteur n°8. « C’est comme ça qu’il faut faire les choses », dira-t-il. « Ils ne curent pas, ils ne remblaient pas et ils sont là ils circulent », se plaint-il sur un autre axe, juste devant le conseil régional des Cascades. Aux responsables en charge de cette voie, il donne 15h pour que les choses évoluent selon son entendement. Le ministre veut une finition clean des travaux.

 

Mais, d’une manière générale, après comme un relâchement sur ces chantiers au lendemain de la célébration du 11-Décembre, les ouvriers s’activent sur le terrain. Sur l’axe du défilé à Nafona, les ouvriers s’activaient sur la finition de la double voie, et au secteur n°2 de Banfora, derrière la grande mosquée, ce sont des engins lourds qui étaient déployés pour venir à bout des roches qui ont véritablement entravé l’avancement des travaux. Un marteau-piqueur concassait ces roches dans les caniveaux après que les moyens déployés auparavant ont montré leurs limites. Des pneus ont même été brûlés à certains endroits sans atteindre les résultats escomptés.

 

Au quartier Tatana, secteur 15 de Banfora, Eric Bougouma a présenté ses excuses à une famille pour qui accéder à son domicile relevait d’un parcours du combattant après la pluie. Là-bas, des pneus ont été utilisés sur les roches et sans véritable succès, les riverains se plaignant de la fumée, la pluie est venue dicter sa loi. Le ministre des Infrastructures a d’ailleurs interdit l’utilisation de ces pneus et exigé des moyens lourds plus adaptés. « Les ingénieurs qui dorment après la fête là, réveillez-vous », a par ailleurs prévenu le ministre qui a instruit ses services de sauver des familles au secteur n°8 car, après le bitume posé, leurs cours ont été inondées par l’eau de pluie et elles craignent la suite.

 

Pourquoi une telle situation dès la première pluie ? Pour Martin Diabré, DG du bureau « OSER ingénieur », qui s’exprimait au nom de toutes les missions de contrôle des chantiers, les travaux ont été exécutés dans les règles de l’art. Mais la difficulté tient, selon lui, à la saison des pluies. A l’entendre, ce sont des blocages au niveau de certains caniveaux par des roches qui ont amené l’eau à surmonter les chaussées. Et de rassurer que les désagréments constatés seront corrigés. Il souligne que les délais d’exécution vont jusqu’en fin février et mi-mars 2021 pour certaines entreprises. « Donc nous sommes encore en chantier ; aucun des chantiers n’est réceptionné à ce jour », dira-t-il.

 

Après le 11-Décembre donc, la difficulté, ce sont les roches. « Depuis janvier nous sommes là-dessus, il y a des parties que nous avons pu dégager, d’autres en cours et d’autres qui ne sont pas encore entamées », a indiqué Mathieu Lompo, DG de l’AGETIB (Agence des travaux d’infrastructures du Burkina Faso). A l’entendre, sur 2 km de roches, il ne reste plus que 500 mètres à concasser afin de poursuivre normalement les travaux.

 

Après près de 5h de marche, Eric Bougouma, venu constater les dégradations sur le terrain, a admis qu’il y a eu des imperfections sur des caniveaux, a encouragé les entreprises à réparer rapidement ces imperfections et a félicité les services techniques. « Au total, ce sont des imperfections qui ne remettent pas en cause la qualité globale des travaux », tranche-t-il. Il souligne par ailleurs des difficultés techniques. Mais des initiatives ont été prises pour venir à bout des roches et un délai supplémentaire a été donné par le ministre aux entreprises en vue de livrer des ouvrages de qualité aux populations de Banfora.

Luc Ouattara

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