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Nouveau PM de la transition tchadienne : Remake avec Albert Pahimi Padacké

 

La communauté internationale, particulièrement la France et ses partenaires du G5 Sahel, avait appelé à un processus de transition civilo-militaire après la mort le 20 avril dernier du président tchadien, Idriss Déby Itno.

 

 

De de leur côté, l’opposition politique, les syndicats et les organisations de la société civile tablaient sur  une architecture purement civile tout en condamnant un «coup d’Etat institutionnel».

 

Depuis hier, lundi 26 avril 2021, on est un peu situé avec la nomination d’un Premier ministre. C’est donc désormais à Albert Pahimi Padacké que revient la charge de former un nouveau gouvernement dont la configuration sera déterminante dans l’évolution politique du Tchad, aujourd’hui à la croisée des chemins. Et le nouveau promu en est conscient. «Je l'ai accepté parce que la situation de notre pays exige que tous les Tchadiens se mettent au-dessus de toutes les considérations, pour regarder les défis communs, à savoir la paix, la stabilité. La situation du Tchad, à la date d’aujourd’hui, se pose en termes d’union sacrée des enfants du pays, afin de sauver notre nation en péril», a, en effet, déclaré le tout nouveau PM sur les ondes de RFI, pour justifier son choix d’accepter la proposition de la junte.

 

Ce choix du Conseil militaire de transition (CMT) de faire appel à cet administrateur civil de formation a tout d’un remake, sa présence au sommet de l’Etat n’ayant rien de nouveau.

 

 En effet, ce quinquagénaire a occupé plusieurs portefeuilles ministériels sous le président Déby, dont il a d’ailleurs été le dernier Premier ministre avant la suppression de ce poste en 2018.

 

Le chef du Rassemblement national pour la démocratie au Tchad - le Réveil a aussi été trois fois candidat à l’élection présidentielle : en 2006, 2011 et 2021. Au dernier scrutin, il était arrivé deuxième avec 10,32% des suffrages exprimés selon les résultats provisoires publiés par la commission électorale.

 

Au regard de ses états de service, Albert Pahimi Padacké peut compter sur son expérience pour mettre en œuvre la politique du CMT qui s’est donné 18 mois pour organiser des élections libres et transparentes.

 

Mais il faudra plus que ses connaissances des rouages de l’Etat pour donner des gages d’assurance à une opposition soutenue pour les syndicats et les OSC qui reste sur sa revendication matricielle, à savoir «tout sauf les militaires».

 

En effet, comment confier le bon Dieu sans confession à ce nouveau PM qui, malgré les apparences d’homme politique indépendant, figure parmi ceux qui ont longtemps servi le maréchal Idris Déby Itno depuis sa prise du pouvoir en 1990 ?

 

Espérons que contrairement à la nomination de celui qui est censé être le numéro 2 de la transition, la formation du gouvernement sera le fruit d’une concertation avec ceux qu’on appelle communément les forces vives de la Nation, ou du moins, en aura l’apparence.

 

Certes, à l’allure où vont les choses, il ne faut plus rêver d’une transition menée uniquement par les civils, mais les nouveaux hommes forts de N’Djamena auraient tort de conduire cette période à la baguette d’autant plus que la situation du pays est fragile avec cette rébellion du FACT qui a décidé de poursuivre la guerre après le rejet de son offre de dialogue. Car si à cette menace extérieure venait s’ajouter une grave crise politique, ce serait la stabilité du pays de Toumaï et celle des Etats du G5 Sahel et du bassin du lac Tchad qui s’en trouveraient autrement plus menacées.

 

 

Hugues Richard Sama

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