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Grogne à la mairie de Ouaga : Quand l’Hôtel de ville devient un dépotoir d’ordures

 

Depuis quelque temps, des agents de la commune de Ouagadougou battent le pavé pour réclamer des salaires impayés.  Le mardi 27 avril 2021, après la sortie des autorités communales, le ton est monté d’un cran. En effet, ils ont de nouveau pris d’assaut l’Hôtel de ville pour répliquer aux propos du premier adjoint au maire, lequel avait déclaré la veille qu’il n’y avait aucun moyen juridique pour répondre à leurs revendications.

 

 

 

 

La devanture de l’Hôtel de ville de Ouagadougou était bondée de monde et d’ordures. En effet, ces ouvriers qui réclament leurs salaires impayés depuis trois mois ont de nouveau manifesté suite à la sortie de l’autorité communale qui les a qualifiés d’ouvriers occasionnels. La sortie médiatique de la commune irrite les croquants. Pour le responsable chargé des conflits du travail à la Confédération syndicale burkinabè (CSB), Noufé Bamogo, la déclaration des autorités communales a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Des gens ne peuvent pas avoir travaillé plus de 20, 25 ans et vous dites que vous ne les reconnaissez pas, alors qu’ils ont travaillé avec les précédents maires. Si pendant tout ce temps ces ouvriers ont accompli leur devoir en travaillant, ils ont le droit de bénéficier des fruits de leur dur labeur », a-t-il déclaré. Il dit également que ceux-ci ont travaillé du 8 février 2021 à ce jour. A les écouter, c’est le salaire de cette période qui est réclamé et non celui de la période de grève qui a aussi duré 3 mois comme les autorités communales l’ont affirmé. La qualification de ces ouvriers « d’occasionnels » n’est pas non plus du goût des manifestants. Pour eux, ils sont des permanents et aucune base juridique ne permet de les qualifier d’« occasionnels ».

 

S’agissant des ordures déversées à la devanture de l’Hôtel de ville, le responsable chargé des conflits du travail explique que c’était une façon d’exprimer leur colère parce qu’un agent de la police municipale a sorti son arme pour les menacer alors qu’ils manifestaient pacifiquement. C’est alors que la situation a dégénéré et il s’en est suivi des affrontements et l’usage de gaz lacrymogène par la police municipale. Une dame a dû être évacuée, selon ses dires, avant que la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) ne vienne calmer la situation. Les manifestants se sont ensuite regroupés au plateau situé au sein de la maison des Jeunes. Là, ils ont brandi des documents qui indiquent que depuis 2010, ils sont en relation avec la mairie. Alain Ouédraogo, qui se présente comme manœuvre à la mairie, a en main des listes provenant de la DAF de la mairie, selon ses dires. Il ajoute que ces listes prouvent qu’ils sont payés par la mairie depuis 1995 pour certains et que ces listes concernent les 400 grévistes.   

 

 

Talara Odianto (stagiaire)  

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