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Sommet de Paris sur l’Afrique : Economies covidées cherchent bouffée d’oxygène

 

Et revoilà la «bienveillante» France au chevet de l’Afrique !

 

Aujourd’hui s’ouvre en effet à Paris un sommet sur le financement des économies africaines auquel, en plus de l’hôte du sommet, prennent part de hauts responsables européens ainsi que des représentants d’organisations internationales et panafricaines comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD).

 

 

Objectif principal, trouver des solutions pérennes et structurelles à une crise conjoncturelle, celle du Covid-19 qui selon les spécialistes a entraîné pour la première fois depuis 25 ans une récession du continent de l’ordre d’environ 2% contre 4% à l’échelle mondiale.

 

A priori, le continent noir a donc mieux résisté au contrecoup économique de la crise sanitaire qui l’a, du reste, relativement épargné.

 

Alors que dans le premier semestre de l’année 2020, de nombreux observateurs redoutaient le désastre en raison de la situation de nos systèmes sanitaires qui étaient déjà en état de mort clinique, la plupart des pays africains semblent avoir été protégés par une mystérieuse main divine, à moins que ce ne soit une simple baraka. De fait, l’Afrique n’a enregistré, si on peut dire, que 130 000 morts. Rien à voir avec les 586 000 décès aux Etats-Unis, 436 000 au Brésil, 274 000 en Inde, 128 000 au Royaume-Uni, 124 000 en Italie et 108 000 en France, pour ne prendre que les cas les plus graves.

 

Mais la mise sous cloche des économies africaines pendant de longs mois a mis à genoux les Etats et les ménages déjà fragilisés en temps normal. Les différentes mesures prises pour pallier les effets pervers du redoutable virus ont été des gouttes d’eau dans un océan de problèmes ou de difficultés.

 

Quel remède miracle Emmanuel Macron et ses homologues pourront-ils donc concocter pour oxygéner nos économies covidées à bout de souffle ?

 

Autrement dit, quelle stratégie globale pour l’Afrique d’après-Covid ? Telle est l’équation à plusieurs inconnues qu’ils devront résoudre. Faut-il, par exemple, annuler partiellement la dette des pays africains, qui a d’ailleurs fait l’objet d’un moratoire en pleine crise sanitaire, ou injecter des liquidités dans le continent dont le besoin de financement est estimé, selon le FMI, à quelque 400 milliards de dollars ?

 

Ce sont autant de questions qui se posent au sujet de ce «New deal» pour le berceau de l’humanité dont avait parlé Macron.

 

On attend en tout cas des propositions de solutions concrètes pour ne pas donner l’impression que tout ce beau monde s’est retrouvé sur les bords de la Seine pour prendre un peu d’air le jour même où entrent en vigueur les mesures d’allègement prises par le gouvernement pour desserrer un tant soit peu l’étau qui menaçait la survie de nombreuses entreprises.

 

Il faut espérer que le cas soudanais, qui a servi d’apéro  en attendant le plat de résistance, aujourd’hui constitue un heureux présage. Au cours de cette conférence d’appui à la transition soudanaise, tenue hier, l’Hexagone a en effet décidé d’annuler la totalité de sa créance vis-à-vis du pays, soit environ 5 milliards de dollars. Un ouf de soulagement pour Khartoum, qui ploie sous une dette de près de 60 milliards de dollars détenue à près de 40% par le Club de Paris.

 

 

 

Hugues Richard Sama

 

Dernière modification lemardi, 18 mai 2021 22:24

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