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Terrorisme et statut général des FAN : Arrimer légitimité et légalité dans la prise en charge des victimes

 

Hier jeudi 21 mai a eu lieu le 1er Conseil d’administration de l’année 2021 du ministère de la Défense nationale et des Anciens Combattants (MDNAC). Etaient inscrits à l’ordre du jour, d’une part, la présentation et la validation du projet de statut général des personnels des Forces armées nationales (FAN) et, d’autre part le bilan ainsi que les perspectives des activités du Comité ministériel de lutte contre le Sida (CMLS). S’agissant du premier point, ce statut à valider prendra désormais en compte, entre autres, la prise en charge des victimes du terrorisme qui se fait depuis lors mais sans base légale.

 

 

 

Le statut général des personnels des Forces armées nationales (FAN) n’est rien d’autre qu’un ensemble de règles de droit régissant la vie des militaires. Un document qui n’avait pas prévu la donne terroriste puisque jusqu’en 2015, le Burkina Faso et ses forces de défense n’étaient pas confrontés aux assauts répétés des Groupes armés terroristes (GAT). Mais ce n’est pas pour autant que les blessés et les ayants droit de celles tombées au front sont abandonnés à leur triste sort. «Nous n’étions pas en confit, mais de nos jours nous avons des blessés ; il faut bien les prendre en charge, ce qui se fait déjà et c’est tout à fait normal. Mais quand ils sont invalides, il faut que l’on puisse non seulement les soigner, mais aussi les réinsérer dans le processus du travail. Ce sont des choses qui se font déjà mais dans la réalité nous ne disposons pas de textes qui nous permettent de le faire », a expliqué le ministre de la Défense nationale et des Anciens Combattants (MDNAC), Moumina Chériff Sy, pour justifier la relecture dudit statut. « Il y a peut-être des militaires qui se retrouvent avec un bras ou une jambe amputée et ne peuvent plus jouer entièrement leur rôle de combattants. Les FAN ne les écartent pas dans ces cas  de figure mais travaillent à leur trouver une autre tâche dans les forces armées en priorité ou dans d’autres départements de la fonction publique », a-t-il déclaré. Il a ajouté qu’il y a également le cas de ces frères et sœurs d’armes qui tombent sur le champ d’honneur du fait de la folie meurtrière des hommes armés non identifiés. Si leurs ayants droit sont pris en charge tant en nature qu’en espèces, le constat demeure l’inexistence d’une base légale qui encadre ces gestes de compassion et de soutien. Mieux, la tendance est à l’évolution vers un capital de décès spécial qui n’a rien à avoir avec celui de tout travailleur.            

 

Les annulations récurrentes par le juge administratif de sanctions prises par l’autorité militaire à l’encontre de membres des FAN justifient également la relecture de ce statut afin qu’il soit conforme à la loi. Par ailleurs, des réajustements, non moins importants, concerneront l’augmentation des effectifs, l’amélioration des conditions de vie et de travail et la progression de la gent féminine au sein des FAN. Le ministre a précisé que le statut relu serait soumis au chef suprême des armées, Roch Marc Christian Kaboré, qui décidera de la suite à donner ou de la poursuite de la démarche au niveau de la représentation nationale.

 

Sur la deuxième thématique, Moumina Chériff Sy a mentionné que la pandémie de covid-19 et les grands bouleversements qu’elle produit sur les habitudes des Burkinabè ne doivent pas nous faire oublier l’existence d’une autre pandémie : le sida. Ce sera donc l’occasion, à ce premier CASEM, d’examiner le bilan et les perspectives du Comité ministériel de lutte contre le sida (CMLS). Cela va permettre de se rendre compte des efforts déployés jusque-là pour endiguer ce fléau, d’apprécier les résultats engrangés et de se faire une idée de ce qu’il reste à faire par ledit comité avec l’appui du commandement afin d’atteindre l’objectif de zéro contamination au sein de la troupe.

 

 

Aboubacar Dermé

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