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Sanctions françaises contre le Mali : L’épée de Jupiter est tombée

 

Jupiter est en colère et Bamako tremble, ne sachant trop s’il va devoir subir ses foudres : en effet, le président français, Emmanuel Macron, ne décolère pas depuis que le vice-président de la Transition malienne, le colonel Assimi Goïta, a contraint à la démission le Président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane.

 

 

Celui qui avait déjà déposé Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020 perpétrait ainsi son deuxième coup de force en l’espace de neuf mois et s’autoproclamait président avec la bénédiction légale du Conseil constitutionnel qui doit en principe l’investir le lundi prochain. De quoi hérisser le poil du locataire de l’Elysée qui, dans une interview parue dans le journal du dimanche le jour même où se tenait à Accra le sommet extraordinaire de la CEDEAO, avait menacé de mettre fin à l’opération Barkhane s’il n’y avait pas de légitimité démocratique et s’il constatait une dérive salafiste au Mali.

 

Alors que la CEDEAO et l’UA ont opté pour des sanctions à minima en se contentent de suspendre le Mali de leurs instances sans prendre des sanctions commerciales et financières comme ce fut le cas en août dernier, on se posait des questions sur ce qu’allait être la réaction du président français, puisque du côté de Paris, des mesures de représailles étaient toujours en étude. Maintenant, c’est chose faite : «La France suspend à titre conservatoire les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes », apprend-t-on dans la soirée d’hier jeudi 3 juin 2021 auprès du ministère français des Armées. Une décision qui serait réévaluée dans les prochains jours selon la même source.

 

Cette épée de Jupiter vient donc s’ajouter aux décisions de  l’Amérique qui, dès la commission du putsch, a suspendu sa coopération militaire avec Bamako. Une situation préjudiciable non seulement au pays de Soundiata Keïta mais aussi à l’ensemble des pays membres de G5 Sahel embarqués dans la même galère terroriste depuis maintenant une bonne dizaine d’années. Le moins que l’on puisse dire aussi de cette décision est qu’elle pourrait réduire à néant les acquis même minimes enregistrés dans cette guerre de longue haleine contre la pieuvre salafiste. Vu que déjà nos pays ne s’en sortent pas malgré les présences française et américaine, ce serait livrer totalement toute la bande sahélo-saharienne aux hordes sauvages si les 5100 soldats de Barkhane devaient faire leurs paquetages. On ose croire qu’on n’en arrivera pas jusque-là, sinon la France serait sans nul doute l’une des premières à le regretter.

 

 

Aboubacar Dermé

Dernière modification ledimanche, 06 juin 2021 19:57

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