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Jacob Zuma se constitue prisonnier : 15 mois en guise d’apéro

 

Dans la soirée de mercredi dernier, l’ancien président sud-africain Jacob Zuma a fini par se constituer prisonnier, lui qui a été condamné à 15 mois de prison pour outrage à la justice. Il lui est reproché d’avoir refusé de répondre aux questions d'une commission d'enquête sur la corruption.

 

 

Après avoir organisé la résistance à son domicile avec ses fidèles zélés, invoqué son état de santé et le coronavirus qui sévit dans le pays, notamment en prison, celui qui a dirigé la nation arc-en-ciel de 2009 à 2018 a abdiqué, une demi-heure avant l’ultimatum de la police, se rendant de lui-même et sous forte escorte à la prison d’Escourt, dans la province du Kwazulu-Natal, à quelque 200 kilomètres de son domicile.

 

Le baroud d’honneur n’a donc pas prospéré et les carottes commencent à être bien cuites pour cet ancien président habitué au prétoire et qui traîne de nombreuses casseroles aussi bruyantes les unes les autres. Que ceux qui s’inquiètent de son sort et poussent des cris d’orfraie en raison de son nouveau statut de bagnard se rassurent : Jacob Zuma n’est pas à son premier séjour en prison, lui qui a séjourné pendant dix ans au pénitencier de Robben Island. Aux côtés de qui, s’il vous plaît ? Du célébrissime Nelson Mandela bien sûr.

 

La prison, c’est juste pour quelque deux semaines, mais attendent d’autres affaires tout aussi compromettantes pour celui qui a adopté la stratégie de « défense de Stalingrad » qui consiste à retarder les procédures par tous les moyens possibles pour éviter d’avoir à comparaître. C’est justement son  refus de répondre aux questions liées à une de ces affaires (Thales, géant de l’armement français) dans laquelle il est accusé de corruption, de fraude et de blanchiment d’argent, en marge de la signature d’un contrat public à la fin des années 1990, qui lui a valu les 15 mois de bagne.

 

Quel dangereux précédent que cette situation d’ancien président qui, à presque 80 ans – il est né 12 avril 1942 –, est finalement conduit au bagne sous la contrainte après avoir longtemps freiné des quatre fers !  François Fillon, unique ministre du quinquennat de Sarkozy, se lamentait avant d’être emporté par son Penelopegate : «Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen ? » Dans la même veine, qui peut imaginer l’ancien président sud-africain goûtant à la prison ? Comme quoi, le pauvre Nelson Mandela doit se retourner mille fois dans sa tombe d’avoir des héritiers aussi peu recommandables. 

 

 

Issa K. Barry

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