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BAC 2021 : Les candidats invités à slamer avec Nathanaël Minoungou

 

154 775. C’est le nombre  total de candidats enregistrés pour la session 2021 du baccalauréat, toutes séries confondues.  Après 9 mois de travail acharné marqué  par une multitude de grèves suscitées par les réformes  annoncées dans le monde éducatif  à partir de 2022, l’heure du « grand show » a sonné. Dans la capitale burkinabè, le top départ a été donné par les autorités au lycée professionnel de la région du Centre le jeudi 8 juillet  2021.  En série D, l’un des trois sujets au choix pour ce qui est de la première épreuve, à savoir le français, a porté sur un texte du slameur burkinabé, Nathanaël Minoungou, où il est question de résistance face au terroriste.

 

 

 

 

C’est enfin le jour-J pour les 154 775 candidats en quête de ce qui deviendra l’année prochaine le dernier  diplôme du secondaire : le baccalauréat. Dans la capitale burkinabè, le lycée professionnel régional du Centre a eu le privilège d’accueillir le lancement officiel de cet examen. A 7h00   comme si elles attendaient exprès cette heure précise, les autorités en l’occurrence le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, le gouverneur de la région du Centre et des collaborateurs font leur entrée au sein de l’établissement. Juste le temps d’un petit échange puis, ces personnalités procèdent comme il est de coutume lors des examens : rencontre du personnel éducatif et visite  des différentes salles de composition  pour  non seulement prodiguer des conseils aux candidats mais aussi s’assurer des conditions de composition des élèves. Ce faisant, le moment de mettre  fin au stress  des élèves arrive. Il était 7h passées de 25 minutes dans la salle 4 du jury 122 lorsque les officiels ouvrent la première enveloppe contenant l’épreuve de français  de trois pages pour ce qui est de la série D et le cas pratique pour les candidats du G1 postés devant leur dactylo. Cinq minutes plus tard, la cloche retentit pour donner le top départ de la composition. Et c’est parti  pour quatre heures de réflexions. Au terme du lancement officiel desdites épreuves dans cet établissement  comportant le jury 108 de 194 candidats et le jury 122 de 278 candidats, le professeur  Mahamadou Sawadogo, SG du ministère de l’Enseignement supérieur  a indiqué que le gouvernement a mis tous les moyens  pour que le bac se déroule comme cela se doit sur toute  l’étendue du territoire.  Cependant, au regard de la crise survenue durant l’année scolaire, il reconnaît que cette situation aura certainement un impact sur la qualité du rendement. Mais, «nous avons travaillé à le minimiser et avons», a-t-il aussi relevé.  La question des réformes à venir n’est pas passée inaperçue. Sauf qu’à ce propos le SG  ne s’est pas montré bavard ; il s’est contenté d’abord de rappeler que le Bac est un examen très spécial. Et d’ajouter que  c’est pour cette raison qu’il  n’y a pas d’économie quant aux moyens  alloués à cet examen. Pour cette session,  la difficulté majeure  est d’après lui d’ordre   sécuritaire et cela «a impacté  les mouvements des acteurs et du matériel mais tout est rentré dans l’ordre». Tout comme lui, le gouverneur de la région, Sibiri  de Issa Ouédraogo, a salué a bonne organisation de l’examen.

 

 

 

La première épreuve comme c’était attendu

 

 

 

Après la première épreuve du jour, les candidats prennent du repos le temps de revenir pour la suite.  Au lycée Mixte de Gounghin, si pendant cette période  les candidats se jettent  sur leurs cours de physique-chimie pour ceux de la série D et d’anglais pour ceux de A4, Guemilatou Zoundi a  pour sa part plus important à faire : s’occuper de son bébé d’environ trois semaines. Candidate de la série D, c’est tout en allaitant son môme qu’elle dira : « l’épreuve de français était abordable». Et s’agissant de la discipline de l’après-midi, elle a souligné qu’elle a l’habitude d’y tirer son épingle du jeu. Pour celle qui aspire faire médecine après l’obtention du diplôme du bac la tâche lui est facilitée grâce à sa belle-mère  qui du reste tient son bébé pendant qu’elle compose. Rencontrée en partance pour la prière, Assèta Djéné, puisque c’est d’elle qu’il s’agit a expliqué  qu’elle est venue  comme une candidate,  prêter main forte à sa belle-fille pour qu’elle puisse composer dans la sérénité mais aussi parce qu’elle ne souhaitait  pas voir son  petit-fils  nourri au  biberon. Cet appui, elle dit le faire durant tout le temps de l’examen.  Egalement candidate mais cette fois-ci de la série A4 au Mixte de Gounghin, Nabonswendé Zoungrana, a aussi jugé sa première épreuve, celle de la  dissertation qu’elle a choisie, abordable.  Et d’ajouter que  si toutes les épreuves se passent ainsi, elle ne doute pas que son nom figurera parmi les admis. Toutefois, la candidate entend  mettre un terme à l’école après l’obtention de son diplôme pour, dira-t-elle, «faire une formation en santé».Cap par la suite au lycée  privé le Technicien. Là, composent uniquement ceux de la série D.  En ce premier jour de composition, Sana Ouédraogo, proviseur de l’établissement également chef du centre a signalé  comme problèmes, des candidats qui seraient venus sans leur fiche de tableet 3 candidats libres du jury 145 sur les  283 inscrits, qui n’ont pas répondu présent à l’appel du matin. Outre ces faits,  «la journée est gagnée», a lancé le premier responsable du lycée.  En tant qu’enseignant, il estime que les sujets de français sont du niveau d’un élève de la terminale. Cependant,  la physique-chimie reste la bête noire pour les candidats de cette série selon lui.  Les concernés pensent autrement. En effet, Kafando Kiswensida  a expliqué avoir  l’habitude d’obtenir la note de 12 sur 20  lors des devoirs, en PC.  Pour celle qui souhaite étudier à l’université   les réseaux informatiques et télécommunications, c’est dans le  stress  qu’elle a débuté. C’est ce qui explique pourquoi «le sujet  de français m’était ambigu», a-t-elle confié. Alexandre Kaboré du complexe scolaire Sainte-Famille pour sa part dit laisser le Tout-Puissant agir. A la différence de  la majeure partie de ses camarades qui ont opté pour l’épreuve de dissertation, son choix s’est porté sur le commentaire composé où  il était question du terrorisme dans le monde, un sujet d’actualité.

 

   

 

Un centre particulier

 

 

 

Le  lycée Mixte de Gounghin  se distingue des autres centres d’examen. Pour le maître des lieux, Dieudonné Noël Bagué, la particularité dans ce centredetrois jurys (160, 137 et 138) ayant chacun 285 candidats, est la présence de handicapés visuels parmi les candidats  dans  le jury 138.  Au regard de leur situation, ces candidats composent à part.  A l’issue de l’ouverture des enveloppes, les sujets sont  transcrits en braille. Ce qui fait qu’on leur accorde un tiers de temps en plus de ce qui est imparti aux candidats, a fait savoir le proviseur.  S’ils composent à part et cela depuis un certain temps, au Mixte pendant l’année scolaire, ces élèves prennent les cours avec tous les autres, selon le chef du Centre. Il a par ailleurs  souligné que trois malvoyants de la série D y composent également. Pour eux, les sujets sont grossis. Patrick Ouédraogo, élève,  fait partie des 18 candidats aveugles  qui composent dans cet établissement.   Jusque-là, les choses se déroulent bien. Lui qui rêve d’être un interprète en anglais car «c’est un métier qui en plus d’être passionnant apporte beaucoup de sous» ; les grèves auront un impact  négatif  sur le rendement de ceux qui ont le plus  fait grève. Mais quoi qu’il en soit,  a-t-il nuancé, tout est  une question  d’efforts.  Et le résultat de ces efforts sera connu le 16 juillet. 

 

 

Roukiétou Soma

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