Menu

Rencontre Président du Faso/Armée nationale : Roch à l’écoute de la Grande Muette

Après l’onde de choc provoquée par le massacre de Solhan, qui a fait une centaine de morts, et l’embuscade tout aussi terroriste, qui a coûté la vie à une dizaine de policiers, l’exaspération des populations et les journées nationales de protestation, qui ont drainé du monde, c’est le branle-bas de combat au sommet de l’Etat pour que pareilles tragédies ne surviennent plus jamais au Burkina Faso.

 

 

A d’abord été un signal fort le discours à la Nation prononcé par le chef de l’Etat le 27 juin 2021, suivi du remaniement ministériel, le 30 juin, qui a occasionné le départ de Sy Chérif (Défense) et d’Ousséni Compaoré (Sécurité) et annoncé du même coup l’arrivée du colonel-major Barthélémy Simporé (ministre délégué à la Défense) et de Maxime Koné (Sécurité).

 

La situation était si préoccupante que le chef de l’Etat himself a décidé de revêtir l’armure du meneur de la troupe en récupérant le ministère de la Défense. Au vu  des activités entreprises depuis, on ne peut que constater qu’il prend les choses très au sérieux. A titre illustratif, on retiendra les rencontres, vendredi et samedi derniers,  avec les forces de défense et de sécurité à Kosyam au cours desquelles il a reçu successivement le commandement, les officiers, les sous-officiers et les militaires du rang. Il est vrai qu’en la matière, il ne s’agit pas là d’une première dans l’histoire de notre pays. On se souvient que sous Blaise Compaoré, suite aux mutineries de 2011, ce genre de rencontres B to B s’étaient déjà tenues.

 

Il n’en reste pas moins que la « tournée des popotes » du week-end passé est une belle initiative à saluer, même s’il faut regretter que le chef suprême des armées ait attendu que surviennent des drames comme celui de Solhan pour s’y résoudre.

 

 

Pourquoi ne pas du reste l’institutionnaliser chaque année, ce qui lui permettra de tâter plus régulièrement le pouls de l’armée et de tous les hommes de l’appareil sécuritaire de notre pays ? En attendant, espérons que ces deux jours de dialogue auront été francs  et auront permis à la hiérarchie et aux troufions de dire vraiment ce qu’il y a et ce qu’ils pensent librement ; chose qui permettra au chef suprême des armées de prendre la pleine mesure de l’état d’âme de la Grande Muette et des décisions bonnes pour booster la lutte contre le terrorisme. 

 

 

Bien sûr, les décisions de ces rencontres ne seront pas portées à la connaissance du grand public, comme certains le voudraient, surtout dans ce voyeurisme numérique  à travers les réseaux sociaux  où tout doit être dévoilé, alors que pour ce qui relève de l’armée, il y a certaines choses, ayons le courage de le reconnaître, qui ne doivent pas être portées à la connaissance du premier quidam rencontré. Il faut bien mériter le surnom de Grande Muette.

 

Espérons que pour une fois, la Grande Muette va déroger à sa tradition de ne pas parler pour dire ce qui ne va pas au chef de l’Etat car sans prétendre être professionnel militaire ou dans le secret des dieux, il nous revient qu’il y a des guerres de clans, pour ne pas dire de tranchées, qui minent cette armée et compromettent les capacités opérationnelles de la troupe. Vivement que les échanges permettent au chef de l’Etat de ramener cette cohésion, cette unité et cette discipline au sien de la troupe dont il a été question dans son dernier discours à la Nation.  

La Rédaction

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut