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Lutte contre la fraude : Saisie de 32,7 tonnes de cyanure

 

Dans le cadre de ses missions d’investigation et de contrôle, la Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF) a saisi 32,7 tonnes de cyanure entreposé frauduleusement dans un magasin à Borgo sur l’axe Ouagadougou-Fada N’gourma. C’est à cet effet qu’elle a organisé une activité le mercredi 14 juillet 2021 en vue de présenter le produit en question. Une rencontre qui se veut également une occasion d’informer et de sensibiliser les acteurs du secteur privé, du public en général et des promoteurs des établissements classés en particulier sur les dangers sanitaires et environnementaux liés à la mauvaise gestion de ce type de produit chimique.

 

 

 

La Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF) a reçu le 12 juillet une alerte de la police de la commune de Saaba qui faisait état de mouvement douteux de marchandises. Il s’est avéré par la suite qu’il s’agissait de cyanure stocké dans une maison chambre-salon à Borgo, située dans la commune de Saaba, à la périphérie est de Ouagadougou. C’était, 603 sacs et 51 fûts de cyanure, d’un poids total de 32,7 tonnes. Ces produits chimiques ont été présentés aux hommes des médias le 14 juillet 2021, au sein de l’entrepôt. Selon les explications du coordinateur national, Songuida Valentin Rayaïssé, pour importer du cyanure, il faut disposer d’un agrément et d’un entrepôt spécial. « On ne peut pas détenir et manipuler des produits d’une telle toxicité au milieu de la population », a-t-il déclaré. Il a invité les citoyens à une franche collaboration et encourage les populations à dénoncer auprès des autorités, tout cas de découvertes ou de mouvements douteux de marchandises.

 

Il ressort des explications du directeur de la prévention des pollutions et des risques environnementaux, Roger Baro, au ministère de l’Environnement, que le cyanure est un produit très dangereux qui peut provoquer de très graves complications s’il y a une explosion. Son entreposage n’est donc pas autorisé en milieu d’habitation. Pour disposer de ces types de produits chimiques, a-t-il précisé, il faut détenir une autorisation du ministère de l’Environnement pour l’entrepôt, après une évaluation environnementale appropriée assortie d’une enquête publique. « Ces genres de produits sont stockés dans des sites de classe 1. Cela signifie que leur dangerosité est tellement élevée qu’on n’autorise pas qu’ils soient dans les zones d’habitations mais plutôt dans des zones d’activités industrielles ou dans des zones où les conditions de sécurité sont réunies et mises en application », a indiqué M. Baro.  

 

A l’écouter, la population court de très graves risques. « A l’entrée de l’entrepôt, il a été détecté 10 PPM (Parti par million), alors que la norme est 5. Cela prouve que c’est très dangereux », a-t-il confié avant de déclarer que ce comportement constitue une infraction au code de l’environnement. « Dans le code de l’environnement c’est un crime qui ne fait pas objet de transaction possible. Et lorsque les produits sont saisis, il y a deux issues possibles, notamment la vente aux enchères encadrée et la destruction contrôlée. C’est dire que dans le premier cas, les produits peuvent être vendus aux enchères publiques. Mais nous précisons que les produits chimiques tels que le cyanure ne peuvent être vendus qu’en respectant la réglementation, c’est-à-dire que tout ceux qui doivent soumissionner, doivent au préalable avoir l’avis officiel du ministère de l’Environnement. Dans le deuxième cas, s’il arrivait que ces produits soient déclarés obsolètes, ils seront tout simplement détruits. Quand les enquêtes vont se poursuivre, les fautifs seront traduits devant la justice », a conclu le directeur de la prévention des pollutions et des risques environnementaux.

 

Notawa Burkina, spécialisé dans le conseil métallurgique et la gestion des déchets issus de l’utilisation des produits chimiques en particulier le cyanure était au côté de la Coordination nationale de lutte contre la fraude en association avec le ministère de l’Environnement. Il a voulu apporter son appui technique dans la gestion de l’enlèvement et du transport ainsi que du stockage en toute sécurité du produit saisi. « Nous sommes là pour un appui et souhaitons continuer cette collaboration entre le public et le privé pour le bien-être de notre population. Nous restons à la disposition de l’administration publique pour faire des propositions dans la gestion des produits chimiques en général et en particulier du cyanure comme nous connaissons sa toxicité et la difficulté de la gérer de façon optimale », s’est félicité la responsable logistique de Nowata Burkina, Michèle Toé/Nana.

 

 

Sidonie Zinkoné (stagiaire)

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