Projet de Mobilité urbaine du Grand Ouaga : «Un nouvel élan pour la SOTRACO»
- Écrit par Webmaster Obs
Les acteurs du monde du transport urbain et les partenaires techniques et financiers étaient en concertation le 9 juillet 2021 à Ouagadougou. L’objectif était d’effectuer des travaux communs avec la toute première mission de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) en vue de la dynamisation de la Société de transport en commun (SOTRACO) dans le cadre du «Projet de Mobilité Urbaine du Grand Ouaga» (PMUGO).
Le Projet de mobilité urbaine du grand Ouaga figure parmi les trois programmes prioritaires du Plan national de développement économique et social (PNDES 2016-2020). En effet, le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, s’était engagé pour «la promotion d'un transport public urbain efficace permettant de répondre aux attentes des citadins et plus particulièrement de la frange jeune (élèves, étudiants), des personnes âgées et des personnes vivant avec un handicap».
Cet engagement a bel et bien pris forme
Dans une ville de plus de trois millions d’habitants comme Ouagadougou, les populations sont confrontées au quotidien à d’énormes risques tels que la congestion du trafic sur les axes majeurs, les accidents sur la voie publique, le transport collectif en souffrance ainsi que la pollution atmosphérique. Tout cela s’explique par la prédominance des moyens de transports individuels.
Face à ce constat, le gouvernement burkinabè s’est engagé à trouver une solution durable aux problèmes de mobilité dans les grandes villes du pays. Le Projet de mobilité urbaine s’inscrit parfaitement dans cette logique.
En effet, les prémisses du Projet de Mobilité Urbaine du Grand Ouaga (PMUGO), comprenant deux phases, remontent à la conférence des partenaires du Burkina Faso pour le financement du Plan national du développement économique et social (PNDES) en 2016 à Paris, conférence à laquelle le Maire de la commune de Ouagadougou, Armand Roland Pierre Béouindé, a pris activement part.
Cette rencontre s’est soldée par une réunion le 8 décembre 2016 à l’issue de laquelle une solution durable et globale a été proposée à Ouagadougou. C’est dans ce sens qu’un groupe de travail multisectoriel composé du bureau de suivi du programme présidentiel, du ministère de l’Économie, des Finances et du Développement, du ministère des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, duministère de l'Urbanisme et de l'Habitat, duministère des Infrastructures, de la commune de Ouagadougou et de la SOTRACO, présidé par le maire de cette commune, M. Béouindé, a été mis en place en janvier 2017.
Lors de cette rencontre, deux protocoles tripartites entre l’Etat burkinabè, l’entreprise suédoise SCANIA et laRégie autonome des transports parisiens (RATP) furent signés. Au regard de ces acquis, le conseil des ministres a validé la première phase en sa séance du 8 janvier 2020. Il s’agissait, pour cette phase de la mise en œuvre, «d’acquérir des bus et des autocars, d’aménager des voiries et de restructurer le réseau de lignes des bus en vue d’améliorer la mobilité urbaine dans la ville de Ouagadougou».
La deuxième phase du projet marque la concrétisation de la modernisation du transport collectif dans l’espace du Grand Ouaga. Ainsi, les responsables du transport en commun de la ville de Ouagadougou ont tenu une rencontre avec leurs partenaires de la RATP ce vendredi 9 juillet 2021 dans la capitale burkinabè. Cette toute première mission a pour rôle de mener des études préalables d’appui conseil et d’assistance au maître d’ouvrage pour l’exploitation du futur réseau.
De l’avis du maire de Ouagadougou, M. Béouindé, le choix porté sur la RATP se justifie par son expertise historique et son leadership international dont ont bénéficié plusieurs pays dans ledéveloppementdu transport en commun.
Et d’ajouter que cette mission est une étape très importante comprenant un audit organisationnel consistant à voir comment la société pourrait être dynamisée afin de pouvoir accomplir sa mission en réponse aux attentes des populations.
Aussi a-t-il relevé que la présente mission marquera le début d’un bouleversement positif au sein de la SOTRACO. Pour le maire de Ouagadougou, la rénovation du système du transport public prendra en compte plusieurs aspects, à savoir l’installation d’un réseau complet de transport intelligent (information voyageur, gestion de flotte, cellules de comptage, système d’aide à l’exploitation et billettique, etc.), la fourniture de services de maintenance et de formation ainsi que la construction d’un dépôt de bus.
Le chef de mission de la RATP a, pour sa part, fait savoir que la mission qui lui a été confiée est de photographier l’existant de la SOTRACO, de mesurer ses compétences et de voir si elle dispose de tous les maillons fonctionnel et opérationnel, cela en vue de préparer l’arrivée des véhicules modernes à boîte automatique. «Notre mission consistera également à accompagner la société dans la communication avec la population pour qu’elle comprenne l’importance de ce projet ».
Le Directeur général de la SOTRACO, M. Pascal Tenkodogo, a d’emblée félicité le gouvernement pour avoir accepté de porter et de soutenir ce grand projet qui, à son sens, va révolutionner le comportement des Burkinabè en général et des Ouagalais en particulier.
De son point de vue, cela permettra d’offrir aux populations dans leur déplacement des conditions optimales de régularité, de confort d’attente, de propreté des bus, de fréquences réduites, etc. Le DG a par ailleurs assuré aux citoyens burkinabè qu’environ 300 bus sont attendus dans le cadre du projet.
Jean Christophe Ouédraogo (stagiaire)
Encadré
Le PMUGO s’articule autour de 5 composantes :
1. L’appui au développement et l’opérationnalisation d’un réseau de bus.
2. L’appui-conseil aux acteurs institutionnels des transports urbains.
3. L’amélioration des infrastructures et des équipements pour la mobilité urbaine.
4. Le développement et la production de biocarburants locaux.
5. La gestion du projet avec l’appui de la RATP Coopération.