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9e TAC Burkina-Côte d’Ivoire : Conseil de gouvernements sous pression Covid et djihadiste

 

Ouverte le samedi 24 juillet dernier à Abidjan, la neuvième Conférence du Traité d’amitié et de coopération entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire s’est achevée hier mardi par le conseil conjoint de gouvernements. Coprésidée par les  deux Premiers ministres, Christophe Joseph Marie Dabiré et Patrick Achi, cette rencontre bilatérale a examiné les conclusions des travaux des experts destinés aux deux chefs d’Etat dont la rencontre au sommet a été reportée à une date ultérieure.

 

 

 

 

 Acte III de la neuvième Conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.

 

En effet, après la réunion des experts des deux parties suivie deux jours plus tard de la rencontre des ministres des Affaires étrangères, place au conseil conjoint de gouvernements pour se pencher sur les dossiers au menu de ce cénacle politico-diplomatique qui se tient cette année à Abidjan, la capitale économique ivoirienne.

 

Sous la conduite des chefs de gouvernement, le Burkinabè, Christophe Joseph Marie Dabiré, et son homologue, Patrick Achi, les deux délégations ministérielles ont porté un regard conjoint sur les travaux des experts puis examiné les Accords en gestation.

 

Mais avant cette radioscopie de la cuvée TAC 2021, des progrès notables ont été enregistrés dans la mise en œuvre des recommandations de la rencontre de 2019 tenue à Ouagadougou.

 

« Au-delà des projets prioritaires, les avancées touchent les secteurs de la défense et de la sécurité, de la diplomatie, des infrastructures routières et ferroviaires, de l’énergie, des mines et de la coopération administrative décentralisée », s’est félicité le Premier ministre burkinabè.

 

Comme il fallait s’y attendre, l’actualité moins reluisante s’est invitée à la table de ce 9e TAC. Ainsi, par exemple, de la pandémie de Covid-19 et du terrorisme.

 

En effet, la complainte de nombreux Burkinabè due au ralentissement de la circulation des personnes et des biens suite à la fermeture des frontières entre les deux Etats a eu un écho dans la salle de ce conseil conjoint de gouvernements : « Il s’avère donc indispensable que nous puissions nous pencher sur cette importante question afin de trouver les solutions les plus idoines et convenables pour tous. C’est pourquoi, du haut de cette tribune, j’invite nos administrations réciproques, chargées de ces questions, à faire preuve de plus de professionnalisme dans leur fonction, à travers le respect strict des décisions prises en la matière », a plaidé Christophe Joseph Marie Dabiré, dont le flegme habituel cache pourtant ici un agacement contenu.

 

Au regard de la persistance des actions des groupes armés désormais présents dans « nos frontières communes », le PM burkinabè a appelé à la mutualisation des moyens de riposte : « Cela passe notamment par le renseignement et la poursuite des opérations militaires conjointes qui apparaissent comme des moyens de pression sûrs et durables contre les groupes armés », a-t-il prescrit.

 

Contre cette crise sécuritaire qui unit tragiquement les deux Etats, le chef du gouvernement ivoirien, Patrick Achi, tout en préconisant le hard power, comme l’option militaire conjointe, a préconisé la voie des réalisations socioéconomiques : « C’est l’alliance de la fermeté et du développement qui permettra de venir à bout du terrorisme ».

 

Outre les questions classiques, comme celles liées à l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, la réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou-Tambao, les deux délégations gouvernementales étaient attendues sur des dossiers dits « spécifiques ».  

 

Il s’agit, entre autres, de la matérialisation des limites territoriales entre les deux Etats, la réouverture des frontières, l’approvisionnement régulier de la Côte d’Ivoire en bétail et la question de la forêt classée du Mont Péko où de nombreux planteurs burkinabè ont été déguerpis.

 

En marge des travaux du conseil conjoint de gouvernements, Christophe Joseph Marie Dabiré a été reçu en audience par le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, à qui il a fait le point des travaux du neuvième TAC.

 

En retour, celui-ci a exhorté les deux PM à la mise en œuvre diligente de décisions du Traité pour le bien-être des peuples burkinabè et ivoirien, a confié l’hôte du jour du palais de Cocody à sa sortie d’entretien.

 

Alain Saint Robespierre

 

(Depuis Abidjan)

 

Dernière modification lemercredi, 28 juillet 2021 21:19

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