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Plan d’action de Choguel Maïga : C’est le temps et l’argent qui manqueront le plus

 

Retour à l’hémicycle pour Choguel Kokalla Maïga.

 

Après avoir décliné le vendredi 31 juillet dernier son Plan d’action gouvernementale (PAG), le Premier ministre malien était de nouveau hier lundi 2 août  devant le Conseil national de transition (CNT). Cette fois, c’était pour défendre son projet devant les membres de cette assemblée législative, qui ont eu le week-end pour éplucher et disséquer la feuille de route du PM  avant de le soumettre à une batterie de questions.

 

 

Des assurances, il en a donné, mais suffiront-elles à assurer véritablement les délégués du CNT de la faisabilité de la chose dans un délai aussi démentiel ?

 

Au moment où nous bouclions la présente édition, le vote de la validation du PAG n’avait pas encore eu lieu, même si l’approbation des représentants de la nation ne faisait l’ombre d’aucun doute.

 

Ce Plan d’action pourrait s’appeler les « quatre piliers de Choguel », puisqu’il est bâti sur les quatre axes majeurs suivants :

 

- Le renforcement de la sécurité en donnant « tous les moyens matériels et humains » aux forces de défense et de sécurité pour lutter contre le terrorisme dans un pays miné par ce fléau depuis une dizaine d’années ;

 

- La « relecture intelligente et consensuelle de l’Accord de paix d’Alger » qui, depuis sa signature il y a six ans, n’a jamais pu être mis en œuvre ;

 

- La convocation des Assises nationales de la refondation de la démocratie malienne par des réformes politiques et institutionnelles idoines ;

 

- La conclusion d’un Pacte de stabilité sociale en implémentant « une gouvernance de rupture et d’exemplarité en menant une lutte féroce contre la corruption et l’impunité ».

 

Tout ça en neuf mois, puisque le chef du gouvernement malien a aussi promis de tenir dans les délais impartis à la Transition pour tenir des élections générales entre février et mars 2022 pour un retour à une vie constitutionnelle normale.  

 

 Ambitieux, les travaux de Choguel le sont sans doute.

 

Mais c’est à se demander de quel temps il disposera pour matérialiser son projet alors qu’il ne lui reste guère que huit petits mois avant la fin de son mandat.

 

Faut-il d’ores et déjà croire qu’il pourrait y avoir un glissement électoral alors que les responsables de la Transition ont promis à la CEDEAO et à la communauté internationale de ne pas jouer les prolongations ?

 

Mais la plus grande interrogation concerne le financement de ce fameux PAG, car le vaste chantier qui vient d’être décliné par le locataire de la Primature coûtera 2 050 milliards de francs CFA.

 

Quand on connaît l’état des finances publiques d’un pays comme le Mali, on se demande bien où le pauvre Choguel va trouver cette manne en si peu de temps.

 

En vérité, il eût été plus judicieux et plus réaliste pour un gouvernement qui ne fait que passer de se borner à baliser sérieusement la route qui mène aux élections, tout en assurant convenablement le fonctionnement de l’Etat et poursuivant la lutte contre le terrorisme avec les armées des pays amis.

 

Et ce serait été suffisant si les autorités de la Transition y parvenaient.

 

 

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lemardi, 03 août 2021 22:18

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