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Devises numériques : «La crypto-monnaie va nous libérer de la France» (Emmanuel Yaméogo, gérant de SCI)

 

Juriste de formation, expert en  droit et politique de l’environnement,  Emmanuel Yaméogo n’était pas, a priori, destiné à jongler  avec les chiffres. C’est pourtant ce qu’il fait depuis maintenant quatre ans, depuis notamment la mise sur le marché d’une monnaie virtuelle baptisée YEM, entendez par là Your Everyday  Money. Le bitcoin, le Litecoin, l’Akoin, c’est désormais son univers et son dada. A la faveur de la tenue à Ouagadougou  d’une session délocalisée du Parlement de la CEDEAO consacrée à ce sujet qui divise, nous l’avons rencontré.  Tentative de décodage de la crypto-monnaie avec le gérant de Smart  Chain International qui pense que  c’est l’avenir du monde et que ces devises virtuelles vont nous libérer de la France au moment où l’avenir du franc CFA est au centre des préoccupations.

 

 

 

 

Qu’est-ce que la crypto-monnaie pour l’expert que vous êtes ?

 

La crypto-monnaie  est une devise  numérique. La plateforme sur laquelle  cette monnaie fonctionne est exclusivement sur Internet.  Elle fonctionne également sur une technologie appelée Blockchain, un grand registre où des informations sont stockées. Et ces informations ne peuvent pas être falsifiées, quel que soit le temps ou l’expert que vous avez en face.  La crypto-monnaie est donc très différente des monnaies classiques,  c’est-à-dire les monnaies fiduciaires  émises par lesbanques centrales.

 

 

 

Depuis combien de temps utilisez-vous la crypto-monnaie ?

 

 

 

Je me suis lancé dans la crypto-monnaie en 2017. Nous avons commencé avec la communauté UNICOM et c’est aussi durant cette année que la crypto-monnaie est arrivée dans notre communauté. Sinon nous existions depuis 2011.  La réalité est que nous avons compris qu’il y avait un problème mondial lié aux transactions et que le bitcoin n’arrangeait pas les choses ; nous avons ainsi décidé d’envisager une solution pour faciliter les transactions au niveau de la communauté. C’est ainsi qu’on a créé  le Rainbow  Currency,   actuellement appelé la « monnaie arc-en-ciel ». Son nom commercial est le YEM. Il faut ajouter que notre monnaie a été créée en fonction des races  qui composent la communauté.

 

 

 

 

 

Combien de crypto-monnaies  y a-t-il aujourd’hui dans le monde et quelle est la plus en vogue ?

 

 

 

Il y a deux grandes catégories de crypto-monnaies : les crypto-monnaies stables et celles non stables, dites  volatiles. A l’heure actuelle, on compte plus de 7000 crypto-monnaies. Le bitcoin, par exemple, est une monnaie décentralisée ; c’est-à-dire qu’il n’est pas créé par  une banque centrale et ne peut, de ce fait, être contrôlé par celle-ci. Les seuls contrôleurs sont les détenteurs. Du coup, tout le monde est libre de l’utiliser sans justification ni rapport  éventuel à faire. A côté de cette monnaie, beaucoup d’autres,   particulièrement les monnaies stables, existent.  Le YEM  en fait partie. Sa stabilité tient au fait qu’elle est gérée par une fondation qui se comporte comme une banque centrale, comme une autorité de régulation. Cependant, toutes les monnaies stables ne sont pas gérées par une fondation. C’est en réalité le YEM qui s’est beaucoup plus montré différent des autres monnaies, car  sa création est partie d’une défaillance que les autres monnaies ont présentée.

 

 

 

De quelle défaillance s’agit-il ?

 

 

 

Il faut dire qu’en créant le YEM, ses fondateurs se sont d’abord basés sur les études faites par les autorités de contrôle de circulation des  devises au niveau des Etats-Unis. Ces autorités   ont relevé  70  défaillances que présentaient les premières crypto-monnaies. En la matière, elles ont fait cas de la volatilité,  du reste  identifiée comme la première défaillance. Pour elles,  cette  défaillance constitue un risque pour certains investisseurs qui veulent véritablement se lancer dans le domaine, car du jour au lendemain l’investissement peut devenir  quasi nul.  L’absence d’autorité de contrôle dans le domaine correspond à la seconde  faille. S’y ajoute la possibilité de blanchiment d’argent,  d’alimentation de la criminalité, de  financement du terrorisme dans le top trois de ces lacunes. Ce sont donc  autant de raisons qui expliquent pourquoi les autorités étaient très méfiantes.

 

 

 

Qu’est-ce qui fait la particularité de votre monnaie ?

 

 

 

La démarche et les moyens mis dans la création du YEM sont des éléments qui ont milité en notre faveur  pour avoir la confiance des autorités. En effet, après avoir créé le YEM, nous avons entrepris une démarche de sensibilisation qui a consisté à contacter l’Organisation des Nations unies (ONU) afin de présenter ce que nous avons fait comme travail sur la crypto-monnaie, cette nouvelle technologie dans le domaine financier. Cette dynamique nous a également conduits  à l’Union européenne, à la cour de Justice européenne. Tout ce processus visait à assurer les autorités de la fiabilité du YEM. Et cela a porté ses fruits car à titre d’exemple, aujourd’hui, notre monnaie est acceptée en Allemagne comme substitut de l’euro.  En plus, les banques centrales sont déjà impliquées dans la devise YEM ; ce qui a été rendu possible  grâce au travail abattu mais aussi au regard de tous les aspects de sécurité mis en place. A propos de banques impliquées, il y a la banque du Canada,  les Fonds suisses et également DRAGON   GLOBAL   FINANCE  de Londres qui sont partenaires de la  communauté et donc  utilisent le YEM comme une devise normale, un actif dans les transactions.

 

 

 

Concrètement, comment fonctionne le YEM ?

 

 

 

 Aujourd’hui les transactions font l’objet de beaucoup d’interrogations puisqu’il faut arriver à sécuriser les opérations aussi bien de l’expéditeur que du destinataire. Pour ce qui est du YEM, que je maîtrise le  plus, nous avons beaucoup de réglementations en la matière. D’ores et déjà, avant d’adhérer à la communauté, vous avez droit à un numéro unique qu’on appelle « PERNUM » (personal number). Un individu ne peut en détenir qu’un et ce numéro constitue en même temps le numéro de compte bancaire numérique dans lequel toutes les devises seront stockées. Outre cet élément, il y a ce qu’on appelle MASTERPINE,  une technologie avancée dans l’utilisation des données Internet grâce à laquelle une personne  reste la seule à pouvoir mettre les codes chaque fois qu’elle le souhaite pour accéder à sa  base de données. A cela s’ajoute le mot de passe. Ce sont, entre autres, ces  mécanismes qui permettent d’accéder  à la communauté. Pour ce qui est cependant du fonctionnement de cette monnaie,  avant de débuter une transaction, il faut procéder à une identification, laquelle se fait à double niveau : la première est administrative et nécessite qu’on fournisse  un passeport, un relevé d’identité bancaire ou à défaut un certificat de résidence ou une facture d’eau ou d’électricité portant votre nom. L’objectif étant de pouvoir identifier l’individu et le rattacher à un territoire donné. S’ensuit une identification faciale partielle. Cette étape est caractérisée par  l’enregistrement du passeport, l’identification en ligne où la personne tient son passeport devant la caméra. Ce faisant, c’est l’administration présente à  Londres ou aux Etats-unis qui va vérifier la conformité du passeport avec l’image  figurant sur le passeport ainsi que  d’autres informations inscrites sur la base de données. Cela vise à vérifier si l’individu n’est pas recherché quelque part. Et si c’est le cas,  l’appareil le signale.  Toutefois, notre but n’est pas de détecter des personnes recherchées, mais c’est aussi important d’avoir un certain nombre de renseignements sur les futurs membres.  Et comme toute structure qui se veut sérieuse, la communauté fonctionne sur la base de  8 principes  qui doivent être respectés par tout individu désireux  d’en faire partie.

 

 

 

Quelles sont les  8  valeurs ?

 

 

 

La famille, la confidentialité, la sécurité, la qualité, la charité, l’influence,  le respect et les avantages.

 

 

 

Comment procède-t-on quand on  veut  par exemple acheter une voiture en Allemagne ou aux Etats-Unis en étant au Burkina ?

 

 

 

Effectuer une transaction implique généralement deux partenaires : un fournisseur et le client. Aujourd’hui, nous avons à travers le monde plus de 100 boutiques en ligne qui  se trouvent dans la zone de sécurité maximale d’UNICOM NETWORK (dont le siège est à Las Vegas aux USA). Ces différentes boutiques sont intégrées dans cet espace et nous n’en  sortons pas pour effectuer des transactions d’autant plus qu’on ne peut pas contrôler tout ce qui se  fait en dehors de notre zone sécurisée. Donc il faut que nous soyons tous dans la zone de sécurité pour pouvoir faire des transactions. Ce faisant, pour réaliser une opération, vous devez d’abord avoir le PERNUM de l’individu et à partir de là, vous pouvez lui envoyer de l’argent. Toutefois, il faut noter que dans cette transaction,  il y a des mécanismes de prudence car il peut arriver que l’une des parties ne soit pas satisfaite de la transaction et souhaite ainsi  se rétracter.

 

 

 

Qu’en-est-il d’une personne qui dispose de la monnaie classique, d’un chèque ou des billets de banque et  qui  souhaite  les convertir ?

 

 

 

Il y a deux possibilités qui s’offrent à vous. La première, lorsqu’on a du liquide  et qu’on veut acheter des devises numériques, c’est d’aller sur la bourse de la communauté et payer au prix international. Sur cette bourse, les prix des différentes devises circulent. Et ces tarifs   sont dans une fourchette : le prix minimum et celui maximum pour éviter les fluctuations exagérées. A partir de là, vous pouvez  payer sur la plateforme les devises en fonction de vos moyens  et à  condition de remplir  au préalable les exigences prévues dont l’identification obligatoire. Car sans elle aucune transaction n’est possible. La seconde possibilité concerne une personne de la communauté disposant de devises et qui souhaite les revendre. Dans ce cas,  il y a une possibilité que les parties conviennent d’un autre prix car elles seront dans un marché de gré à gré. Tout comme dans le premier cas de figure, le revendeur doit disposer  du numéro personnel de son client.

 

 

 

 Quel est l’état des lieux de l’utilisation de la crypto-monnaie en Afrique de l’Ouest  et au Burkina en particulier ?

 

 

 

En Afrique de l’Ouest, depuis la création  en 2009 de la première crypto-monnaie,  en l’occurrence le bitcoin, à nos jours, il y a une adhésion très croissante de la population ouest-africaine à cette monnaie. Dans notre pays également,  elles sont nombreuses les personnes qui l’utilisent. Je fais exclusivement  cas ici de ma communauté, dans laquelle  nous sommes plus de 450 000 membres à détenir  le YEM. Il faut dire que le YEM (Your Everyday Money)  est une devise numérique qui signifie en français votre monnaie au quotidien.

 

 

 

 Les Etats faisaient de la résistance quant à l’utilisation de la crypto-monnaie aux premières années  de son apparition. Qu’est-ce qui explique ce revirement, au point que même la CEDEAO  a entamé le processus de légifération ?

 

 

 

Nos Etats  sont en train de s’impliquer parce qu’ils ont compris que la crypto-monnaie a la peau dure, qu’elle ne va pas reculer et donc va  s’imposer avec le temps.  Et comme il n’est jamais tard pour bien faire,  ils sont en train de chercher des voies et moyens pour encadrer son utilisation.  L’autre raison qui explique ce revirement, comme vous le dites, est que nos Etats se sont rendu compte que même les nations développées sont embarquées dans cette affaire. De ce fait, il va de soi qu’en tant qu’Etat  en voie de développement,  on cherche à maîtriser son fonctionnement pour en tirer le meilleur  parti.  Mais j’avoue  qu’il reste  du chemin à parcourir car lors des travaux des parlementaires de la CEDEAO du 6 au 9 juillet 2021 à Ouagadougou, certains montraient toujours leur farouche refus d’adopter cette monnaie au motif qu’elle est liée à Internet,  ce qui présenterait tous les risques possibles.  Je crois que cela ne doit pas être une excuse  dans la mesure où  même si des gens dépouillent leurs semblables sur Internet, d’autres travaillent à y  mettre en place des systèmes de protection à haut niveau.  En toute chose, il y a le bien et le mal mais le premier l’emporte toujours. Par conséquent il n’y a pas  de  raison à voir dans la monnaie numérique un danger éternel, il faut simplement s’y lancer et  trouver les mécanismes  pour surmonter les risques qu’elle présente.

 

 

 

On affirme que la crypto-monnaie est la monnaie de l’avenir. Etes-vous de cet avis quand on connaît la fracture numérique qui tarde à se combler ?

 

 

 

Je suis à 100% d’accord avec ceux-là qui pensent que la crypto-monnaie est l’avenir même du monde entier et particulièrement des pays africains. Aujourd’hui, nos pays sont tenus comme des esclaves vis-à-vis de la France. La crypto-monnaie vient pour nous apporter la liberté en ce sens qu’on n’a pas besoin de l’autorisation de l’Hexagone pour se créer une monnaie. La preuve en est que des individus à eux seuls l’on fait et ces monnaies fonctionnent normalement. C’est le cas de l’artiste sénégalo-américain Akon qui veut construire à 60 km de Dakar une ville futuriste que l’Afrique tout entière n’a jamais vue.  La crypto-monnaie est aussi la monnaie de l’avenir car  elle met un terme aux longues files d’attente quand on veut faire une transaction d’un certain montant à la banque, sans compter l’aspect sécuritaire à prendre en compte évitant ainsi de se déplacer avec de fortes sommes.  Qu’on le veuille ou pas, elle va s’imposer.

 

Cependant pour ce qui est de la fracture numérique dont vous parlez, je n’ai aucun doute sur le fait que tout le monde peut se lancer dans la crypto-monnaie. Sans vouloir faire de la publicité, Orange money (ou Mobicash si vous préférez) à ses débuts s’est vu confronté au scepticisme de la quasi-totalité des Burkinabè.  Mais aujourd’hui aux confins du pays, même dans les villages, cette technique de transaction est utilisée. A mon avis, ce qui pourrait constituer un problème, c’est le manque de sensibilisation, d’information  et de formation des gens à la crypto-monnaie. Donc le faire résoudrait le problème.

 

 

 

Vous approuvez clairement le fait que des individus créent leur propre monnaie.  Est-ce que laisser cette possibilité à tout le monde n’aura pas des conséquences désastreuses sur l’économie nationale de façon particulière et de manière générale sur celle mondiale ?

 

 

 

C’est vrai qu’il y a cette possibilité que les gens soient tentés d’en abuser ou en viennent  à le faire. C’est pourquoi je pense que les Etats doivent s’y intéresser  car  la nature a horreur du vide. De plus, cela s’impose dans la mesure où le nombre d’individus impliqués dans la crypto-monnaie  ne cesse d’augmenter.  Une autre raison qui montre que  notre Etat a intérêt à réglementer cette activité, ce sont les retombées de cette activité en termes de prélèvement de taxes. Figurez-vous que de la date de création du YEM à nos jours,  si l’Etat avait accepté la crypto-monnaie, leTrésor public aurait son numéro personnel. Cerise sur le gâteau, une partie des  transactions  effectuées par les 400 000 personnes serait reversée au Trésor en guise de taxes. Hélas, il n’y a pas de réglementation nationale en la matière et cela est une perte pour l’Etat. Si des individus créent leur monnaie, il faut y voir un signal  qu’ils envoient à «  nos chers Etats » afin qu’ils se réveillent en réglementant le domaine ou en entrant dans la danse, comme on dit,  à travers  la création d’une monnaie.

 

 

 

Y a-t-il un lien entre le crypto-monnaie et le trading ?

 

 

 

Oui, il existe  un lien.  Le trading est une expression anglaise qui signifie commerce. Les crypto-monnaies volatiles comme le bitcoin, c’est une opportunité de trading   à la différence qu’ici, il est question de commerce de devises.  Il y a du trading en crypto-monnaie car lorsque la valeur baisse pour ceux qui savent saisir des opportunités, ils viennent racheter les devises pour les revendre  lorsque leur  valeur montera. Au début, le trading fonctionnait avec les monnaies classiques telles que l’euro, le dollar.  Avec l’apparition de la crypto-monnaie, le trading est entré également dans ce système. Au Burkina, il y a des structures qui font du trading dans la crypto-monnaie et lors  des travaux de la session délocalisée des parlementaires de la CEDEAO à Ouagadougou, un spécialiste du domaine a fait  un exposé sur le trading dans la crypto-monnaie aux députés.

 

 

 

Quels sont les avantages de la crypto-monnaie ?

 

 

 

Pour moi, le trading, c’est d’abord un travail de professionnel. Si un citoyen lambda fonce tête baissée sans connaissance, il  va y  perdre des plumes ; cela dans la mesure où c’est une activité à haut risque. De plus la monnaie est volatile. Si vous ne savez pas quand  il faut arrêter l’hémorragie, vous allez vous retrouver avec des signes négatifs  dans votre compte. En février 2021, un  seul bitcoin est passé de 30 000 dollars  à 56 000  dollars. Actuellement, il est à 33 000 dollars. En un mot, la crypto-monnaie volatile peut  être source d’enrichissement mais aussi entraîner  la pauvreté. Par contre,  la crypto-monnaie stable présente l’avantage de ne pas se déprécier. Cette monnaie  prend de la valeur au fur et à mesure que le temps évolue. Elle fonctionne à  l’image d’une parcelle qu’on achète et qu’on revend quelque temps après. Une crypto-monnaie ne naît pas avec une grande valeur. C’est  avec le temps que sa cote grimpe. Pour le YEM que je connais, cette monnaie est née en 2017 avec 0,0001 dollar comme valeur. Aujourd’hui, nous sommes à 6,49 dollars.  Elle a pris de la valeur car il y a le jeu de l’offre et de  la demande. En clair, en créant la demande, sa valeur augmente automatiquement.  Et comme la fondation YEM souhaite qu’elle reste une monnaie stable, elle veille à ce que la demande ne soit pas de façon exponentielle.   

 

 

 

Est-ce que la communauté YEM a déjà été confrontée à des situations où une des  parties refuse d’honorer son engagement ?

 

 

 

Au niveau du Burkina, on n’a pas enregistré de cas de ce genre mais au niveau  de Las Vegas, il y en a eu.  J’ai personnellement eu à signaler une situation où l’une des parties, après réception de la quantité de YEM  voulue, n’a pas respecté sa part du marché en transférant  l’argent correspondant à l’opération.

 

 

 

Comment le problème est-il résolu  dans ce genre de situation?

 

Sur ce cas précis, j’ai communiqué à l’administration toutes les informations que j’avais sur les deux parties. Après avoir pris attache avec elles,   l’administration a laissé deux possibilités aux concernées : soit les YEM retournent dans le portefeuille de l’expéditeur, soit  la partie non exécutante envoie le montant dû. Dans le cas contraire, le compte du mis en cause sera fermé à jamais.  C’est l’une des mesures dont nous disposons pour contraindre les gens à obtempérer. Par ailleurs, l’administration peut attraire l’intéressé en justice ou demander à l’Etat  de résidence  de l’individu de s’en occuper.  Cette dernière option explique pourquoi il y a une répression de la communauté dans chaque pays.  Mais de façon générale, lorsqu’il y a un comportement frauduleux dans le système, avec l’identification on peut savoir si l’individu est un suspect et à partir de ce moment, notre administration peut intervenir.

 

 

 

Est-ce que la fermeture d’un compte est synonyme de bannissement de la communauté ?

 

 

 

Si votre compte est fermé, vous avez toujours la possibilité de regagner les rangs de la communauté car comme je l’avais relevé plus tôt, nous sommes une famille.  Cependant pour le faire, il faut réunir les conditions, c’est-à-dire régler le problème ayant occasionné la fermeture du compte.

 

Quelle a été votre contribution, en tant que spécialiste, aux travaux de la session délocalisée du Parlement de la CEDEAO tenue du 6 au 9 juillet dans la capitale burkinabè ?

 

 

 

Sans avoir été invité à cette session, j’ai eu de l’audace d’y participer.  C’est la veille que j’ai  eu vent de la tenue de l’évènement. Je me suis alors rendu sur les lieux. Même si je  ne faisais pas partie des deux structures invitées à faire une communication sur la crypto-monnaie, il n’était pas de trop d’apporter ma contribution.  C’est ce que j’ai d’ailleurs fait en travaillant dans les coulisses avec les députés.

 

 

 

Interview réalisée par

 

Félicité Zongo

Roukiétou Soma

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