Menu

Libération détenus politiques ivoiriens : Pas de géant vers la réconciliation

Ils ne pouvaient rêver meilleur cadeau d’anniversaire de l’indépendance de leur pays. «Eux», ce sont les 78 détenus qui viennent de bénéficier de la clémence du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara.

 

 

 

En effet, vendredi dernier, veille de la commémoration de l’accession à la souveraineté internationale de la patrie d’Houphouët-Boigny, le locataire du palais de Cocody, dans une allocution télévisée, a accordé la liberté provisoire à 69 détenus et la grâce présidentielle à 9 autres, condamnés pour des faits qui remontent à la présidentielle d’octobre 2020 qui avait été marquée par des violences meurtrières suite à la 3e candidature contestée de Ouattara.

 

 

L’opposition avait alors appelé à un boycott actif du scrutin. L’appel avait été plus ou moins suivi dans différentes localités ivoiriennes et la répression n’a pas tardé à s’abattre aussi bien sur les militants de l’opposition que sur leurs leaders dont certains ont été arrêtés et emprisonnés. Et la libération des détenus est depuis lors restée la revendication matricielle de l’opposition, notamment d’Henri Konan Bédié et de Laurent Gbagbo. Les noms des élargis n’ont pas, pour le moment, été rendus publics mais on imagine qu’il y aura quelques figures de proue de l’opposition qui vont humer l’air frais de la liberté.

 

Dix mois après cette crise électorale, le pays tente de se remettre de ce traumatisme politique, avec notamment le processus de réconciliation nationale inscrit en lettres d’or dans le mandat du président ADO. On se rappelle son audience avec l’ancien président Henri Konan Bédié qui, au temps fort de la crise, ne voulait plus le voir, pas même en peinture, la nomination de Konan Kouadio Bertin au portefeuille taillé à sa mesure et la Réconciliation nationale, les facilitations liées au retour de Laurent Gbagbo avec la délivrance de son passeport, la promesse d’un avion spécialement affrété pour ramener le Woody de Mama au bercail, et enfin, cerise sur le gâteau, l’audience à lui accordée par celui qui est longtemps resté pendant plus d’une décennie sa bête noire. A cette occasion d’ailleurs, il avait réitéré sa demande de voir des prisonniers de la crise électorale de 2010 libérés. Parmi eux, des proches, des militaires, des acteurs politiques, ainsi que des opérateurs économiques et des présidents de sociétés d'Etat qui l’auraient soutenu.

 

 

Petit à petit donc, le train de la réconciliation est en marche en Côte d’Ivoire. Il faut espérer que tous les Ivoiriens vont s’inscrire dans cette dynamique d’apaisement. S’il s’agit évidemment d’un chantier présidentiel, il n’en demeure pas moins que sa réalisation passe par l’implication de toute la classe politique, ce qui suppose que l’opposition a sa partition à jouer dans cet impératif national.

 

La Rédaction

Dernière modification lemercredi, 11 août 2021 21:44

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut