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Bonne merde, les gars !!! d’Arnaud Ulrich Ouédraogo: Au nom de la patrie !

Ce premier roman paru aux éditions Céprodif en 2021 signe lentrée en littérature dun capitaine de larmée burkinabè. Cest un récit haletant, plein de rebondissements qui saisit le lecteur au collet et le fait pénétrer dans le quotidien dune unité de soldats d’élite engagés dans la lutte contre le terrorisme. Il sintéresse aussi à la mécanique de la radicalisation des jeunes.

 

 

En ces moments où la recrudescence des attaques contre les FDS et les populations civiles fait douter de la capacité de nos forces de défense, ce roman dun officier de larmée burkinabè ouvre à la compréhension de cette lutte. Bonne Merde les gars !!! nous entraîne dans lunivers des soldats d’élite chargés de la lutte contre le terrorisme. Il nous emmène dans un monde où les valeurs de sacrifice, de fraternité et de patriotisme poussent de jeunes soldats à jouer leur vie pour défendre la patrie.

« Cest la beauté qui sauvera le monde », disait Fiodor Dostoïevski. Au Burkina, cette beauté niche sans doute dans la fiction, cest elle qui nous tirera de labattement dans lequel nous plonge la longue liste des victimes, tant militaires que civiles, du terrorisme. Et dans ce sens, ce roman est salvateur.

Bonne merde, les gars !!! est un roman plein de rebondissements. Un groupe terroriste a investi le stade municipal et retient des otages. Les entrées du stade ont été minées et pour compliquer le tout, les terroristes tiennent dans leur main le détonateur qui déclenche les charges dès quils ouvrent la main. Urbain, le chef du Commandement des opérations à haut risque (COHR), est venu avec son équipe pour intervenir mais la situation est complexe. Comment intervenir sans faire un grand nombre de victimes ?

Et cest là que surgit un étrange personnage, Hamza, qui est le chef du commando. Il veut juste quUrbain écoute le récit de sa vie jusqu’à la fin. Ainsi, le roman oscille entre le déroulé de la vie tumultueuse dHamza et limminence de lattentat. Un récit oscille entre le récit dHamza et la tension de la prise dotages.

On découvre à travers le récit dHamza que la trajectoire dun terroriste est presque banale. La sienne était semblable à celle de tous les jeunes citadins jusqu’à ce quelle bifurque et lamène dans lenfer. Fils dun riche commerçant,  ce personnage voit sa vie basculer avec le décès de son géniteur. Envoyé au village, il tombe dans les rets du grand banditisme et, plus tard, dans lextrémisme violent.

Par petites touches, le récit fait émerger un diptyque. Dun côté, Hamza et ses acolytes. Leur quotidien, le glissement du grand banditisme vers le terrorisme djihadiste. En face, Urbain et de  ses hommes. Des jeunes hommes conscients que le métier quils ont embrassé fait deux des morts en sursis mais gouailleurs et heureux daller au feu pour sauver la patrie. Dun côté, les terroristes qui sont au service du Mal et de lautre, des soldats au service de la patrie. Mais peu à peu, la frontière sestompe. Hamza est humain, très humain ; comme Urbain, il se soucie de sa famille, il est fidèle en amitié. Il a simplement tiré le mauvais numéro.

Mais la fin du roman laisse penser que le rachat est possible. QuHamza pourrait se ranger du côté des soldats pour combattre le terrorisme

Ce premier roman dArnaud Ulrich Ouédraogo est très prenant, il est une cascade dactions et est plein de rebondissements. Pour tout lecteur  de romans daction, le personnage dUrbain, avec ses qualités physiques et intellectuelles hors pair, fait penser à Mack Bolan, LExécuteur de Don Pendleton, et à James Bond de Ian Flemming. Il y a du suspense, de ladrénaline, de la castagne et des beautés fatales, ces vamps qui hantent les boîtes et subjuguent les hommes. Cest explosif. Tout en posant une réflexion sur la radicalisation et sur la violence.

Arnaud Ulrich Ouédraogo développe dans ce premier roman une écriture très cinématographique, une intrigue bien ficelée, avec des personnages intéressants, et qui finit de manière fort renversante. Pensez à Usual Suspects de Bryan Singer ! Les réalisateurs burkinabè devraient se ruer sur ce roman pour le porter à l’écran

 

Saïdou Alcény Barry

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