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Les humeurs de Barry : Bonjour les hélènades !

 

Une de mes connaissances, directeur de la Communication et de la Presse ministérielle, m’avait raconté qu’un jour, il était à une cérémonie de passation de charges entre son ancien patron et le nouveau maître des lieux. Ce dernier est arrivé flanqué d’un jeunot à ses trousses qui le mitraillait à n’en pas finir de son téléphone portable  qui tenait lieu d’appareil photo. Mais c’était plus sérieux que cela.  

 

 

Il s’agissait d’un des communicants à la petite semaine chargé de gérer la page Facebook du nouveau membre du gouvernement. Imaginez-vous qu’en fin de cérémonie, au  Dircom qui ne le connaissait ni d’Adam ni d’Eve, il a même eu le culot de vouloir lui remettre les images de l’événement à faire passer sur le site Internet du ministère. «J’étais estomaqué. Dès lors, je me suis dit que je ne tiens pas à faire de vieux os dans ce ministère».

 

Pourquoi me suis-je rappelé de sa déconvenue ? M’a ramené à son bon vieux souvenir, le récent post sur la page Facebook de notre ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Hélène Marie Laurence Ilboudo/Marchal. Il est écrit : «Mes sincères félicitations à Hugues Fabrice Zongo pour sa médaille d’argent remportée  ce jour-là à la ligue de Diamant. Merci de faire compter le Burkina Faso parmi les nations du cyclisme en hissant les couleurs nationales à chaque occasion. Bravo ! Bravo ! Bravo !».

 

Beaucoup comme moi en ont eu les yeux révulsés à la bourde dans ce billet. L’intention est louable certes, sauf que Hugues Fabrice Zongo ne fait pas dans le cyclisme mais plutôt dans le triple-saut. Pour notre ministre Laurence Marchal, notre champion Hugues Zongo a sauté 17 mètres avec un vélo , s’est fendu d’un commentaire amusé un internaute.  Soit c’est la propriétaire légale de la page qui s’est fourvoyée, soit ce sont les petites mains chargées de l’animer qui ont commis la bévue. Et c’est ce qui est le plus plausible et tout aussi sujet à questionnement.

 

Les animateurs de pages Facebook, ça court les rues. On en voit de tous les poils qui arpentent les salons feutrés de nos autorités. Mal formés ou pas du tout, souvent recrutés dans le cercle restreint de la personnalité, parfois anciens garçons de courses avouées ou inavouées, ils se démènent comme de beaux diables pour faire plaisir au maître. Avec quelques semaines de braconnage journalistique, ça peut même se prétendre activiste ou influenceur. Sitôt aux affaires, avec la complicité du héros du jour qui veut voir sa binette sur chaque coin d’écran, ils n’ont de compte à rendre à personne d’autre et empiètent en toute impunité sur les plates-bandes des pauvres DCPM, nommés pourtant en Conseil des ministres, qui n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.

 

Le souci de précaution comme la simple relecture par une tierce personne pour rattraper certaines  erreurs, ils sont au-dessus de cela. Et comme Dieu ne dort pas, bonjour les nestorinades, pardon, les hélènades qui, du triple-saut, la trajectoire de celui qui nous a apporté notre première médaille olympique conduit au cyclisme.

 

 

Issa K. Barry

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