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Fermeture du lycée Zinda : Le CFOP exige sa réouverture cette année scolaire

 

Le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) vient de prendre fait et cause pour les élèves et le personnel du lycée  Philippe Zinda Kaboré, lesquels ne digèrent toujours pas la décision du gouvernement de réaffecter les pensionnaires dudit lycée dans  d’autres établissements de la capitale. Au cours d’une conférence de presse organisée le 14 septembre 2021 à son siège, le CFOP a en effet exigé  la «réouverture immédiate et pour le compte de cette année scolaire 2021-2022» du Zinda. Cette sortie médiatique entrait dans le cadre de la rentrée politique des opposants au cours de laquelle Eddie Komboïgo et ses camarades ont également abordé leurs sujets de prédilection, à savoir l’insécurité et la vie chère.

 

 

 

 

Rentrée gouvernementale contre rentrée politique: après le retour de l’Exécutif de congé le 8 septembre dernier, les «poils à gratter» de l’opposition reprennent eux aussi du service avec leurs habituelles récriminations contre le pouvoir en place.

 

Eddie Komboïgo, le conférencier du jour, est revenu de vacances avec une question en tête. «Que se passe-t-il au Burkina Faso ?», a d’emblée asséné le patron du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Et d’apporter lui-même la réponse: «Il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait une catastrophe qui nous tombe sur la  tête. Avec les changements intervenus dans le gouvernement et la décision du Chef de l’Etat de s’octroyer lui-même le département de la Défense, les Burkinabè sont en droit d’espérer légitimement une accalmie dans les attaques. Au lieu de cela, ce sont encore des deuils nationaux décrétés en mémoire des nombreuses victimes».

 

Après avoir fait un bilan macabre des dernières attaques depuis juillet, l’expert-comptable s’est dit impatient de voir les résultats de la nouvelle stratégie annoncée par le gouvernement pour mettre fin à l’hécatombe.

 

L’Opposition appelle à la «prise de mesures fortes pour la sécurité des Burkinabè», d’autant plus que, selon son chef, «une autre catastrophe» se profile à l’horizon: la famine.  Un mal provoqué, a-t-il égrené, par le nombre de plus en plus élevé  de déplacés internes, l’interdiction de cultiver imposée par les terroristes, l’absence  d’intrants agricoles et le blocus de certaines localités par les forces du Mal. Interrogé sur la solution de l’opposition au Mal, Eddie Komboïgo estime qu’eux ne sont pas aux affaires. « C’est la majorité qui gouverne. Si les résultats ne sont pas là, nous allons aviser, ne soyez pas pressés », a expliqué celui qui était arrivé second à la dernière présidentielle. Il indique que le CFOP a refusé d’envoyer le représentant qu’on lui demandait à l’élaboration de la nouvelle stratégie pour ne pas donner l’illusion que sa voix est prise en compte : «On a vu le piège et on a décliné l’offre».

 

Jetant un coup d’œil dans le panier de la ménagère, Eddie Komboïgo observe  que «depuis les marches du CFOP les 3 et 4 juillet dernier,  les produits sont devenus encore plus chers». Il invite donc le gouvernement à baisser les prix des produits de première nécessité et appelle au passage à la réouverture des frontières terrestres pour permettre la libre circulation des personnes et des biens.

 

Au titre de la gestion foncière, un autre sujet d’actualité, l’opposition politique s’est insurgée contre la suspension par le gouvernement des lotissements et de l’urbanisation des grandes et moyennes villes  depuis 2016 pendant que ces mêmes villes connaissent paradoxalement un boom  « des parcellements irréguliers». «Comment le gouvernement a-t-il laissé créer plus de 215 sociétés immobilières en 5 ans seulement pour dépouiller nos braves populations? La corruption immobilière est devenue l’apanage des membres du gouvernement», a-t-il relevé, assurant suivre avec attention l’apurement annoncé du passif immobilier.

 

 

 

Le CFOP au secours du Zinda

 

 

 

Fermé depuis le 24 mai 2021 suite à des manifestations violentes, le lycée Philippe Zinda Kaboré a vu ses  3  700 élèves réaffectés dans d’autres établissements de Ouagadougou. Une décision gouvernementale qui n’a pas l’onction de tous les acteurs à commencer par le personnel de l’établissement et les syndicats. «Cette décision aura des conséquence désastreuses aussi bien pour les élèves que pour les parents d’élèves et le personnel», estime le CFOP qui trouve «la position du ministère de l’Enseignement d’autant plus incompréhensible que plus de 2500 écoles sont déjà fermées du fait de l’incapacité  du gouvernement à assurer la sécurité du pays».

 

Tout en condamnant les actes d’incivisme  des élèves, l’Opposition politique invite le gouvernement à «créer les conditions pour la réouverture immédiate du noble Zinda pour le compte de cette année scolaire 2021-2022». Elle estime  que la restructuration de certains bâtiments administratifs peut se faire en même temps que le maintien des cours.

 

 Une fois n’est pas coutume, le CFOP s’est prononcé sur un sujet international, à savoir la situation en Guinée où le président Alpha Condé a été déposé par un coup d’Etat le 5 septembre dernier.  L’Opposition burkinabè, qui regrette la prise du pouvoir par les armes, appelle toutefois la CEDEAO à lever les mesures de sanctions contre le «peuple frère de Guinée».

 

 

 

Hugues Richard Sama

 

Judith Stéphanie Barro (Stagiaire)

 

Dernière modification lemercredi, 15 septembre 2021 21:37

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