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Du FPI au PPA : Les ambitions panafricanistes de Laurent Gbagbo

 

Rideaux sur la grand-messe constitutive du nouveau parti de l’Enfant Terrible de Mama, par ailleurs phénix de la politique ivoirienne !

 

Des cendres, ou plutôt de la fumée brumeuse du Front populaire ivoirien (FPI) est né le Parti des peuples africains - Côte d’Ivoire (PPA -CI). Gbagbo, le patriote ivoirien qui a forcé la main au vieux Houphouët Boigny pour que naisse le multipartisme sur les bords de la lagune Ebrié, se montre plus ambitieux. Il se drape plus ostensiblement des couleurs du  panafricanisme. C’est, entre autres, ce qui ressort de son discours de clôture de ce congrès historique, où, tout en affirmant qu’il ferait de la politique jusqu’à sa mort, Laurent Gbagbo déclare se préparer à passer la main au moment qu’il aura choisi, mais pas poussé vers la sortie comme un incapable.

 

En attendant cette sortie programmée, c’est par acclamation que le père fondateur du FPI, géniteur du PPA-CI, a été désigné président de ce nouveau parti. Il faut signaler qu’il n’y avait pas que des délégués ivoiriens pour porter sur les fonts baptismaux le PPA-CI. En effet, ont pris part à ce congrès constitutif du nouveau parti de Laurent Gbagbo, des délégations de l’Union pour la renaissance/ Parti sankariste (UNIR/PS) du Burkina, du Mouvement national pour la société de développement (MNSD) du Niger, du New democratic congres (NDC) du Ghana, du parti Les transformateurs du Tchad, du parti communiste français, et on en passe. De quoi enorgueillir les organisateurs et les partisans de « Gbagbo ou rien » (GOR), cette tendance du FPI qui, selon toute vraisemblance, constitue l’ossature du PPA-CI. Pour ces derniers, leur idole est passée à « une étape supérieure » dans son engagement politique avec la création de ce nouveau parti. Ils affirment alors que « le FPI, c’est pour la Côte d’Ivoire, le PPA, c’est pour l’Afrique ». De là à dire que revenu triomphalement de la Haye, Gbagbo porte désormais en bandoulière ses ambitions panafricanistes, il y a un pas vite franchi.

 

Lourdes ambitions, s’il en est, pour ce plus que septuagénaire, qui malgré un aura certain, n’est pas certain d’attirer à lui tous les cadres de son ancien parti, les autres panafricanistes ivoiriens, ne parlons pas de gérer une internationale panafricaniste au niveau mondial. On en voudrait pour preuve l’absence remarquée de Simone Gbagbo au congrès constitutif de ce nouveau parti. Les problèmes de couple avec  son futur ex-époux revêtiraient des contours de divergences politiques que personne ne s’en étonnerait ! Et  l’ex-première dame, et l’ex- Premier ministre, Pascal Affi N’Guessan, qui n’embarquent pas dans le nouvel navire battant pavillon Laurent le panafricaniste, c’est assurément des lieutenants d’expérience et des matelots qui manquent à l’appel au moment où le PPA-CI lève l’ancre.

 

Bref, Laurent Gbagbo s’est montré politiquement perspicace en évitant des batailles judiciaires à l’issue incertaine pour redevenir le président légal du FPI qu’il a fondé en 1982. Mais ce n’est pas sûr qu’il ait encore sa pugnacité de jeunesse et les moyens logistiques et financiers  pour implanter, à l’aune de ses ambitions, le nouveau parti sur l’échiquier politique ivoirien. Car outre les coups à craindre de ses anciens compagnons de lutte restés en marge de ce nouveau parti, il aura à faire au mastodonte RHDP, l’actuel parti majoritaire, sans oublier l’expérimenté PDCI-RDA.

 

Mais la prochaine élection, la présidentielle, c’est dans 4 ans en Côte d’ivoire. Laurent Gbagbo a  donc  le temps de voir venir. D’ici là, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts de la lagune Ebrié et on verra plus clair si les ambitions panafricanistes du miraculeux rescapé du TPI  amasse des électeurs.

 

Zéphirin Kpoda

 

Dernière modification lemardi, 19 octobre 2021 21:45

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