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Municipales 2022 : La CODEL exige la tenue des élections malgré le contexte sécuritaire

 

La Convention des organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections (CODEL) a organisé une conférence le vendredi 31 décembre 2021 à Ouagadougou. L’objectif est de faire le bilan des activités menées dans  la perspective des élections municipales de 2022. Les conférenciers ont exigé la tenue de ce scrutin qui évitera des délégations spéciales conduites par des militaires.

 

 

 

 

La Convention des organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections (CODEL) a été créée le 03 juillet 2015. C’est une coalition d’organisations de la société civile légalement constituées et exerçant sur le territoire du Burkina Faso. C’est une association à but non lucratif qui regroupe dix-neuf organisations et coalitions d’organisations œuvrant pour la consolidation de la démocratie et la bonne gouvernance et se veut une plateforme de suivi harmonisé, proactif et citoyen du processus électoral. En 2015, la CODEL, avec l’accompagnement de l’ONG Diakonia et de ses partenaires, a relevé le défi de contribuer à crédibiliser le processus électoral de 2015 et 2016 à travers un dispositif innovant de veille électorale. Outre la Coopération suisse et l’ambassade de France, la CODEL en partenariat avec l’ONG Diakonia a bénéficié de l’appui de l’Union européenne, de l’ambassade du Danemark dans la mise en œuvre d’une phase 2 du Programme d’appui au processus électoral (PAPE). En effet, la CODEL a réalisé une série d’activités visant la tenue d’élections transparentes et crédibles. « Selon le calendrier électoral, le processus devrait être parachevé avec l’organisation des élections municipales initialement prévues pour mai 2021. Mais avec la dégradation actuelle de la situation sécuritaire, la question de la tenue des élections est devenue cruciale. La question qui se pose : faut-il les tenir oui ou non ? », a indiqué le vice-président de la CODEL, Daniel Da Hien. Et d’ajouter : « Dans le sens de la consolidation de notre démocratie, la CODEL est convaincue qu’il faut les tenir. Ainsi convaincu de cet impératif, le gouvernement a introduit une loi visant à réviser le code électoral a minima. L’Assemblée nationale vient de la voter le 21 décembre dernier et a répondu à certaines questions cruciales ».

 

Pour le vice-président, ces réformes viennent conforter les positions de la CODEL qui s’est engagée dans des actions de sensibilisation et d’éducation électorale depuis 2016 pour des élections transparentes, inclusives, non violentes et toujours susceptibles d’être acceptées par tous. « Malgré la suspension de l’enrôlement, la CODEL a continué son travail et mis à profit son expérience pour continuer à gérer les conflits au niveau des communes en privilégiant le dialogue, l’information et la formation des citoyens. Elle envisage de boucler le cycle électoral en participant à la tenue d’élections locales dont un des enjeux majeurs est de les rendre crédibles, pacifiques et inclusives. Cependant, des défis importants restent à relever, car les dernières élections locales de 2016 ont enregistré des violences dans plusieurs communes, et les violences se sont poursuivies lors des mises en place des exécutifs communaux, bloquant des dizaines de communes », a confié Daniel Da Hien. Il a également souligné que, pour le bon déroulement du scrutin à venir, le Bureau de la coopération suisse (BUCO) a décidé de soutenir l’observation domestique et citoyenne des élections municipales de 2022, à travers l’éducation électorale pour un scrutin pacifique et inclusif. Il a financé un projet de la CODEL intitulé « Dialogue social et éducation électorale pour des élections municipales pacifiques et inclusives ». Le BUCO a débloqué 95 327 525 FCFA pour des actions axées principalement sur la sensibilisation et l’éducation électorale des populations.

 

Quant à l’ambassade de France, elle a contribué dans le cadre du projet dénommé « Contribution citoyenne pour des élections municipales apaisées au Burkina Faso » à hauteur de 10 000 000 de FCFA. « Nous tenons à ce que les élections municipales aient lieu. Quand on s’engage dans la construction de la démocratie, il ne faut pas s’amuser à revenir en arrière », a expliqué le président de la CODEL, Halidou Ouédraogo. Et de poursuivre « Nous ne pouvons pas passer le temps à reporter les élections municipales alors qu’on a eu deux élections. Il n’y a pas de raisons que la désignation du Chef de l’Etat se fasse sans violence, sans fraude et qu’on émette des doutes sur la tenue des élections. La tenue de ce scrutin évitera de ces délégations spéciales conduites par des militaires », a souligné le président de la CODEL.

 

 

Harouna Abdoulaye Nass

Dernière modification lemercredi, 12 janvier 2022 19:56

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