Menu

Réconciliation nationale : Ablassé Ouédraogo reprend son bâton de pèlerin

 

Après le palais du Mogho Naaba Baongho et le siège de la Fédération des églises et missions évangéliques (FEME), le président de Le Faso Autrement, Ablassé Ouédraogo, était hier à la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB). Il est dans l’attente de la confirmation d’un rendez-vous à l’archevêché et compte également rencontrer des personnalités publiques dont les anciens présidents Jean-Baptiste Ouédraogo et Michel Kafando, des Organisations de la société civile ainsi que des partis politiques. Ce qui le fait courir : chercher des solutions pour défendre « notre bien commun et notre dénominateur commun, le Burkina Faso ». Selon ses propos, il faut que les Burkinabè se parlent et réfléchissent ensemble sur les voies et les moyens pour juguler, rapidement et sans attendre, l’insécurité et gagner la guerre contre le terrorisme.

 

 

 

 

A l’issue d’une heure d’échanges avec les responsables de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), le président de Le Faso Autrement a indiqué que c’est la situation nationale qui lui impose cet exercice. Pour Ablassé Ouédraogo, il n’y a plus aucun doute que le pays des hommes intègres est en train d’être occupé et disparaît  peu à peu, ce qui lui fait dire que le régime en place, non pas faute d’avoir essayé, a montré à suffisance son incapacité et son incompétence à trouver une solution ou des réponses à la crise sécuritaire qui assaille le pays depuis ces six dernières années. « La dégradation de cette situation s’accélère de façon tellement effrayante qu’il n’est point permis à tout Burkinabè conscient et digne de ce nom de se croiser les bras et de ne pas chercher des solutions pour défendre notre bien commun et notre dénominateur commun, le Burkina Faso », a déclaré Ablassé Ouédraogo. Défendre et sauvegarder le territoire national n’est pas l’affaire du seul président du Faso et de son gouvernement, a-t-il poursuivi. Et d’ajouter que la démarche de son parti s’inscrit dans la dynamique de trouver des recettes afin de ramener la paix, la sécurité, la stabilité, la confiance et le développement durable. Réaliser la réconciliation nationale et renforcer l’unité nationale lui paraissent alors indispensables. Et cela implique, à l’écouter, qu’on accepte de se parler et de réfléchir ensemble pour trouver les voies et les moyens de juguler rapidement l’insécurité et gagner la guerre contre le terrorisme. « La Fédération a adhéré à notre démarche en disant qu’il faut la renforcer sur le plan du dialogue parce qu’aujourd’hui tout le monde sait que ce sont nos frères qui nous font cette guerre. Elle ajoute que c’est une double perte car personne n’est gagnant mais si on s’assoit et qu’on arrive à résoudre nos problèmes, c’est tout le pays qui gagne. Elle nous a recommandé d’élargir notre champ d’action en impliquant d’autres personnes et organisations avant de nous féliciter et encourager pour la suite», a résumé Ablassé Ouédraogo. Au finish, il ira rencontrer les autorités au pouvoir pour partager avec eux cette contribution pour résorber la «situation catastrophique du pays».

 

 

 

«Si Roch ne veut pas y aller, ce sera après et sans lui»

 

 

 

D’après le président de Le Faso Autrement, si la réalisation de la réconciliation nationale tarde, c’est parce qu’il n’y a pas de volonté au sommet de l’Etat. « Ils ont engagé le jugement de l’affaire Thomas Sankara et dans leur tête, ils ont cru qu’on aura fini en décembre et que le forum allait se tenir pour amnistier tous ceux qui auront été condamnés. Mais nous sommes en République et dans une démocratie, où la justice est indépendante. Donc, elle joue sur son indépendance et ça prend du temps, c’est ce qui fait que le forum, qui était  au départ prévu du 17 au 23 janvier, a été reporté à une date ultérieure. En français facile, il a été renvoyé aux calendes grecques ; il  pourrait même ne plus avoir lieu et il faudrait qu’on mette la pression sur le pouvoir afin qu’il entre dans le processus de la réconciliation nationale, sans quoi on ne pourra jamais s’en sortir. Et comme je l’ai déjà dit, si Roch ne veut pas y aller, les Burkinabè organiseront leur réconciliation nationale après lui et sans lui, car c’est une voie incontournable », a clamé Ablassé Ouédraogo, qui est plutôt favorable, on le sait déjà, à un mélange entre justice classique et justice transitionnelle. Pour lui, la justice à l’occidentale est coûteuse, prend du temps et sème la zizanie car faisant un gagnant et un perdant qui n’accepte pas toujours pendant que celle dite transitionnelle permet d’apaiser les cœurs, de dire la vérité, de faire les réparations et d’éviter la répétition de la faute.     

 

 

Aboubacar Dermé

Dernière modification lemercredi, 12 janvier 2022 19:58

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut