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Présidentielle française vue d’Afrique : Que faut-il en espérer sous nos tropiques

 

Emmanuel Macron 28,1 % ; Marine Le Pen 23,3 % ; Jean Luc Mélenchon 20,1 % ; Eric Zemmour 7,2 % ; voilà l’arrivée dans l’ordre du quarté « Prix de l’Elysée 2022 », pour emprunter un langage turfiste, à propos du premier tour de l’élection présidentielle française organisée hier. Sauf que dans le cas d’espèce, la course étant en 2 étapes, Macron n’emporte pas encore le prix du vainqueur.

 

Cela n’est-il que partie remise au 24 avril prochain ? Ou bien le report des voix des candidats arrivés derrière le duo de tête va chambouler la donne dans 2 semaines ?

 

On attend de voir, non sans faire remarquer que, quel que soit celui qui va gagner cette présidentielle, vue d’Afrique, cette élection restera presque un non-évènement, et pour cause ! Les présidents se succèdent à l’Elysée et la politique française de l’Afrique ne change pas, ou très peu. Emmanuel Macron ou Marine Le Pen à l’Elysée, ce  sera donc rien de nouveau sous nos tropiques.

 

On n’a pas besoin d’une boule de cristal ou d’être sorti d’une école de sciences po. pour savoir que la politique africaine de la France a été la grande absente des discours de campagne des différents candidats à cette présidentielle. Pourtant, et Emmanuel Macron, et Marine Le Pen, et Jean Luc Mélenchon sont venus en Afrique entre mars 2017 et juillet 2021 rencontrer des politiques, des acteurs économiques, des organisations de la société civile, des étudiants, avec des discours sur la rupture de la vieille France-Afrique des réseaux  affairistes à la vision Jacques Foccart.

 

Mais il faut croire que pendant la campagne électorale en prélude à cette élection présidentielle, les réalités quotidiennes des Français ont vite rattrapé les fictions démagogiques sur la nécessaire refondation d’une nouvelle relation de l’Hexagone avec l’Afrique. Tous les candidats n’avaient d’yeux que pour le pouvoir d’achat des Français, le régime des retraites, le chômage, l’immigration, l’Europe et sa défense, avec la nouvelle donne de la guerre en Ukraine, etc. Pour l’Afrique et l’insécurité au Sahel, le franc CFA et son avenir, la lutte contre la pauvreté, il faudra repasser ou plutôt attendre que le nouveau locataire ou le reconduit à l’Elysée se paie une visite d’affichage diplomatique sous nos tropiques pour nous rejouer le disque rayé des promesses d’une rupture avec le paternalisme français.

 

Pourtant, cette élection se tient au moment où, plus que jamais, la relation France /Afrique est dans le dur avec la rebuffade des autorités de Bamako à ce qu’elles considèrent comme des injonctions de Paris via la CEDEAO sur la conduite de leur transition et, par ailleurs, la poursuite de l’opération Barkhane sur leur territoire.  Quand s’y ajoute la défiance avérée de la  Centrafrique vis-à-vis de la France, il y a de quoi s’interroger sur la diplomatie française en Afrique. En effet, les exemples malien et centrafricain pourraient inspirer d’autres décideurs ; d’autres pays africains qui espèrent en vain une coopération France/Afrique frappée du sceau gagnant-gagnant.

 

Cette espérance n’est pas la mer à boire et nos « ancêtres les Gaulois » devraient mettre de l’eau dans leur vin pour donner la chance à une nouvelle relation France/Afrique de naître.

 

Avis donc de dépoussiérage d’un vieux dossier de partenariat privilégié au président qui sera élu où réélu le 24 avril prochain !

 

La Rédaction    

 

Dernière modification lelundi, 11 avril 2022 20:54

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