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Tournée Olaf Scholz au Sénégal et au Niger : Quand l’aigle allemand plane au-dessus du Sahel

Pour sa première tournée en Afrique depuis son élection à la chancellerie fédérale d’Allemagne le 8 décembre 2021, Olaf Scholz a choisi de se rendre respectivement au Sénégal, au Niger puis en Afrique du Sud. Une série de visites dont l’agenda est frappé du double sceau  économique et militaire.

 

Au Sénégal, première étape du périple africain de l’actuel locataire de la Bundeskanzleramt, il a été surtout question d’échanges économiques entre l’Allemagne et le pays de la Téranga. Particulièrement des ressources énergétiques comme le gaz, dont le caractère hautement stratégique pour l’économie européenne  n’a jamais été aussi sujet de préoccupation qu’en cette période marquée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

En effet, en guise de mesure de rétorsion contre les pays de l’OTAN pour leur soutien à Kiev, Moscou n’en finit pas de faire de ses gazoducs une arme de destruction économique.

D’où cette course effrénée des alliés de l’Ukraine vers la diversification de leurs sources d’approvisionnement.

La situation est d’autant plus alarmante pour l’Allemagne dans la mesure où des vingt-sept Etats membres de l’Union européenne, elle dépend à près de 40% de la seule  production gazière russe.

La recherche de nouvelles routes du gaz a donc conduit l’Aigle allemand à faire du Sénégal une solution de rechange au chantage de l’Ours russe.

En effet, le pays de Léopold Sédar Senghor partage avec son voisin mauritanien un important champ gazier dont les réserves sont estimées à environ 1 400 milliards de m3 et dont les premières livraisons sont attendues, côté sénégalais, en 2023. Mieux, le président Macky Sall a rassuré son hôte de l’engagement du Sénégal à approvisionner le marché européen. 

Pour ce qui est du Niger où il est arrivé dimanche dernier, Olaf Scholz et sa délégation d’hommes d’affaires ont certes sorti les carnets de commande. Mais il a été surtout question ici de coopération militaire dont le cadre général s’étend sur tout le Sahel avec la participation de Berlin à la Force Takuba contre le terrorisme.

D’où la visite du chancelier Scholz à Tillia, dans la région de Tahoua, base des forces spéciales nigériennes formées par la Bundeswehr.

Ce fut une occasion pour le président Mohamed Bazoum de solliciter et d’obtenir une prolongation de l’assistance de l’Allemagne dont le Parlement a prorogé le mandat de ses soldats au Sahel.

Plus que jamais, Berlin est décidé à s’engager davantage dans la lutte contre les groupes terroristes qui écument le Sahélistan.

Une détermination qui intervient au moment où son allié traditionnel européen, Paris, et d’autres puissances militaires occidentales font face à un sentiment de rejet en Afrique de l’Ouest.

C’est que contrairement à la France dont le passé colonial et néocolonial cristallise tous les ressentiments antifrançais dans cette partie du continent noir, l’Allemagne bénéficie d’une certaine indulgence de la part de cette nouvelle génération de « panafricanistes » qui rêvent de repenser l’ordre politique mondial.

 

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lemardi, 24 mai 2022 21:53

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