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Mort du chef d’Al-Qaïda : Ayman al-Zawahiri et nous

 

Au milieu de la nuit du 2 mai 2011, quand Ossama Ben Laden a été abattu par les Forces spéciales américaines dans la ville garnison d’Abbottabad (Pakistan), lors du raid baptisé opération « Neptunes Spear (Trident de Neptune) », Barak Obama s’était contenté d’un « We got him (Nous l’avons eu) ». Il reprenait ainsi cette formule consacrée 8 ans plus tôt par Georges Bush fils, après la capture de Saddam Hussein.

 

 

Dans cette histoire contemporaine américaine où chaque président semble avoir son ennemi n°1, Jo Biden en annonçant l’assassinat ciblé d’Ayman al-Zawahiri, a lui estimé qu’il s’agit d’« une victoire « symbolique » pour les Etats-Unis après le fiasco afghan ». Comme pour Ben Laden, il aura fallu une longue traque d’une décennie pour finalement localiser la cible et l’abattre sur son balcon où il était perché.

 

Fin de parcours pour celui qui était devenu le PCA de la multinationale du terrorisme après le décès de son mentor. Cette liquidation intervient quelques mois seulement après que la plus puissante armée du monde, comme jadis l’URSS en 1979 a été contrainte de quitter sous les lazzis les imprenables montagnes afghanes.

 

Le chef d’Al-Qaïda était considéré comme le cerveau des attentats du 11-Septembre. Ancien bras droit et médecin personnel d’Ossama Ben Laden, celui que l’on surnomme « le professeur » a pris la tête de l’organisation en 2011. Comme souligné plus haut, il était traqué par les Américains qui avaient promis une récompense de 25 millions de dollars pour le localiser. Idéologue et gestionnaire sans charisme, c’est lui qui théorisait le concept de franchises djihadistes. Sa mort intervient aussi alors que le djihadisme islamiste dans sa version industrielle qui était né en Afghanistan s’est depuis exporté vers d’autres cieux.

 

L’Atelier du Mal comme on l’a surnommé a ouvert de grandes succursales, notamment sur le continent noir. De la Corne de l’Afrique avec les Shebabs, à l’Afrique de l’Ouest en passant par l’Afrique Australe, le Mozambique.

 

Le centre de gravité s’est alors déplacé et après la réduction de l’Etat islamique aux confins de l’Irak, la Syrie…, c’est l’Afrique qui est devenue leur principal terrain de jeu et de rivalité, une querelle de minaret dans ce que d’aucuns ont fini par qualifier de Sahélistan. Une zone dans l’œil du cyclone ou AQMI, GSIM, Etat islamique, EIGS et que savons-nous encore sèment la mort et la désolation au Mali, au Burkina, au Niger. Le péril est d’ailleurs, il y a peu de temps, en train de s’étendre vers le golfe de Guinée avec la Côte d’Ivoire, le Bénin.

 

Le locataire de la Maison Blanche qui a parlé de victoire symbolique ne pense pas si bien dire, car s’il suffisait de couper les têtes pour mettre le feu au péril, il y a bien longtemps qu’on en parlerait plus. Que ce soit à l’échelle de la maison-mère ou des « petites filiales ».

 

Au Nigeria la mort d’Abubakar Shekau dit le chacal n’a pas mis fin au terrorisme de Boko Haram. Pas plus tard au Sahel par Barkhane de Mokhtar Belmokhtar, Abou Ibrahim Al-Hachimi Al-Qourach, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, Malam Dicko, Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qourachi, Abdelhamid Abou Zeïd et tous ces chiens de guerre qui ont juré la perte de nos Etats. Qu’à cela ne tienne. On ne va pas bouder notre plaisir quand le chef d’Al-Qaïda ainsi que tous les autres sont tués.

 

 

D. EvaristeOuédraogo

Dernière modification ledimanche, 07 août 2022 20:08

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