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Situation nationale: Comme ça, demander plus de sécurité est devenu un crime de lèse-majesté !

Hier matin, à voir ma main trembler en prenant ma tasse,  le tenancier du méchant kiosque brinquebalant où je prends habituellement mon thé matinal en écoutant les derniers ragots de mon banthoustan et les nouvelles du pays se demandait bien ce qui m’arrivait. Il est vrai que par ces temps qui courent où mon bedou est constamment au rouge, je suis souvent d’humeur massacrante mais cette fois j’enrage vraiment.

A la faveur de la rencontre samedi dernier des « wayiyan » avec leur  bien-aimé et respecté, j’ai en effet vu un zigue demander pardon au capitaine Ibrahim Traoré. La raison, la manifestation du 29 janvier 2024 à Ouahigouya pour réclamer plus de sécurité au Nord qui a dégénéré en des actes de vandalisme que je ne peux évidemment que condamner. Je ne sais pas s’il  s’exprimait au nom de tous les manifestants du Yatenga ou s’il  ne représentait que sa propre personne, comme c’est souvent le cas de ces « Caligula des ronds-points » (1) qui parlent au nom du peuple sans l’avoir consulté, mais là, j’hallucine.

Comme ça, exprimer son ras-le-bol est devenu un crime de lèse-majesté au point qu’il faille faire publiquement acte de contrition devant le monarque pour en recevoir l’absolution. Mea culpa mea maxima culpa. Avec de tels comportements, vous ne voulez pas que les dirigeants soient vite pris par le vertige du trône et sombrent dans un indécent et dangereux culte de la personnalité. Car enfin, quel mal y a-t-il à manifester son mécontentement puisqu’on a beau dire, malgré  la reconquête au pas de course du territoire, les verrouillages des cibles traitées proprement, il y a un peu partout sur le territoire même pas des îlots mais des océans d’insécurité à l’est, au nord, dans la Boucle du Mouhoun  qu’on peine à assécher nonobstant les moyens humains et logistiques considérables.   

Ah, j’oubliais, il est vrai qu’actuellement, il vaut mieux faire dans l’Ibrahimolâtrie   et ravaler sa mauvaise humeur car au royaume d’IB le Magnifique, tout baigne, sauf pour les gens de mauvaise foi qui ne veulent pas voir l’extraordinaire   réalité.  Bande de téléguidés stipendiés par l’impérialisme que vous êtes qui ne voulez pas caresser le nouveau Sankara dans le sens du poil ! Ouahigouya téléguidé. Nouna téléguidé. Pama téléguidé. Moi-même téléguidé.  Allah dans sa grande miséricorde vous envoie un messie pour penser vos plaies et vous n’êtes même pas reconnaissants !

Cela dit, à téléguidage, téléguidage et demi. Ceux qui hantent nos carrefours « bénévolement » pour protéger la nouvelle révolution, qui organisent des « barbacuis » et ont été convoyés des treize régions du Burkina pour écouter la bonne parole présidentielle ne sont certainement pas téléguidés. Mais comme il y a les téléguidés vertueux et les téléguidés vicieux…

En tout cas, au risque d’être taxé d’apatride et enlevé par des hommes encagoulés pour aller au front, je suis de ceux qui pensent qu’il faut éviter de déifier IB le Terrible et qu’il faut le protéger contre lui-même. On le sait depuis Lord Acton « le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu tend à corrompre absolument » Nul n’y échappe, pas même notre désincarné cher président.

Hey, cafétier, faut corser la dose car je ne suis toujours pas encore très bien réveillé !

Issa K. Barry

1. (1) Le « Caligula des carrefours » , tel était le sobriquet donné par Chateaubriand à Marat, scientifique, journaliste et homme politique français qui, sous la Révolution, n’arrêtait pas d’exiger des têtes et encore des têtes.

 

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