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Présidentielle ivoirienne : Le Quai d’Orsay ne veut pas se mouiller dans la lagune Ebrié

 

Serait-ce vraiment Jean-Yves Le Drian ? Le même Jean-Yves le Drian ? Le même ministre français des Affaires européennes et étrangères qui s’est souvent piqué de se mêler des affaires domestiques de bien de pays à travers le monde, notamment africains, au nom de certaines valeurs chères à la « patrie des droits de l’homme » ?

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Transition malienne: La CEDEAO va-t-elle se mettre au garde-à-vous devant les militaires ?

Retour à Bamako pour Goodluck Jonathan : le médiateur de la CEDEAO a en effet débarqué de nouveau dans la capitale malienne où il fait depuis un certain temps d’incessants va-et-vient. Avant le 18 août 2020, c’était pour rapprocher les positions du camp présidentiel et du Mouvement du 5-Juin qui n’avait cessé de demander la démission d’Ibrahim Boubacar Kéita jusqu’à ce que les militaires entrent bruyamment sur la scène politique en déposant le locataire du palais de Koulouba.

Mission réorientée donc depuis lors pour l’ancien président nigérian, dont la tâche consiste à mettre sur les rails une nouvelle transition civile selon la volonté des chefs d’Etat membres.

Sauf que ça n’en prend pas vraiment le chemin avec la désignation en début de semaine du colonel major à la retraite Bah N’Daw comme président de la Transition tandis que le précoce chef de la junte, le colonel Assimi Goïta (37 ans), en assure la vice-présidence.

Nul besoin d’avoir fait Sciences-Po pour savoir que c’est lui qui aura la réalité du pouvoir car c’est lui qui a sorti le vétéran de 70 ans de sa douce retraite.

C’est donc dans ce contexte que Goodluck vient à Bamako pour une mission d’évaluation de 48h avant que le président Nana Akufo-Addo et ses homologues adoptent la conduite à tenir.

Alléger, voire supprimer, comme le souhaite Bamako, les sanctions prises dès la commission du putsch et qui commencent à peser sérieusement sur la population et l’économie malienne ou, au contraire, les durcir. Tout dépendra de l’identité du futur Premier ministre « strictement civil » cette fois, selon l’expression de la CEDEAO, pour qui les choses vont dans le bon sens.

Tout semble indiquer donc que l’organisation ouest-africaine va se mettre au garde-à-vous devant les militaires maliens pour très vite se dépêtrer de cette situation. La France, qui joue, on le sait, un rôle capital dans ce pays miné par le terrorisme, n’a-t-elle pas d’ores et déjà, par la voie d’Emmanuel Macron, félicité le nouveau président qui sera installé vendredi ?

Tout le monde semble se satisfaire de cette solution plutôt boiteuse, l’essentiel étant de mettre la machine transitoire en marche pour un retour à une vie constitutionnelle normale. Il ne reste donc plus que le M5 entre dans les rangs moyennant le nombre et l’épaisseur des portefeuilles ministériels qui lui seront proposés. Et c’est là le prochain défi et peut-être la pierre d’achoppement de ce long processus, d’autant plus que quand on sait que les putschistes peuvent être tentés de faire main basse sur des ministères de souveraineté comme l’Intérieur, la Défense ou les Mines.

 

H. Marie Ouédraogo

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Transition malienne : Les militaires partent tout en campant sur leur position

 

Un militaire à la retraite est-il un civil ? A en croire le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), qui a renversé le 18 août dernier le président Ibrahim Kéïta, la réponse ne souffre d’aucun doute ; alors que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) lui avait enjoint de trouver au plus tard le 23 septembre un président et un Premier ministre, tous civils, pour conduire la Transition.

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Présidentielle en Côte d’Ivoire : Ce n’est plus Hambak, c’est la LONACI !

A Paris, où il vit en exil depuis 10 mois, Guillaume Soro, qu’on ne présente plus, pendant sa dernière conférence de presse, tenue à l’hôtel Bristol, est monté sur ses grands chevaux, déterminé et offensif pour clamer que l’élection présidentielle n’aurait pas lieu en Côte d’Ivoire le 31 octobre prochain.

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4 ans requis contre Lamine Diack: La descente aux enfers d’un ancien dieu des stades

Lamine Diack sera bientôt fixé sur son sort, mais il en a déjà un aperçu. Hier le parquet national financier de Paris a en effet requis quatre ans de prison et une amende de 500 000 €, soit la peine maximum, contre l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), mis en examen en 2015 par la justice française. Son procès s’est ouvert le 8 juin 2020. Il est jugé avec cinq co-accusés dont son fils Papa Massata Diack pour avoir organisé au début des années 2010 un vaste système de corruption sur fond de dopage. L’accusé vedette aurait notamment couvert une vingtaine d’athlètes russes dopés en échange de pots-de-vin royaux. On lui reproche également le choix contesté de Doha pour accueillir les mondiaux d’athlétisme en 2019. Abus de confiance, corruption et blanchiment d’argent en bande organisée, tels sont principalement les chefs d’inculpation qui pèsent sur les épaules du vieil homme de 87 ans. Et voilà qu’au crépuscule de sa vie, le presque nonagénaire sort sous les lazzis du stade dont il fut pourtant, pendant de longues décennies, un des dieux, aussi bien sur le tartan que dans la loge officielle.

Contre son fils jugé par contumace, puisque « confiné » à Dakar, le parquet a demandé la même condamnation pécuniaire assortie d’une peine de prison de 5 ans. Et un mandat d’arrêt international a été émis contre lui.

On ne sait pas si le tribunal va suivre le ministère public dans ses réquisitions, mais quand bien même la sanction pénale serait allégée, elle resterait malgré tout une tache sombre sur le brillant parcours de ce sportif polyvalent et homme politique érigé en héros totémique dans son Sénégal natal. Un homme qui, comme la femme de César, ne peut qu’être au-dessus de tout soupçon. Ce qu’il n’a malheureusement pu démontrer tout au long de ces 10 jours d’audience.

Il faut dire que la sanction pécuniaire, bien que maximale, semble dérisoire, non seulement au regard des sommes en jeu mais aussi vu les capacités financières du principal accusé et de ses soutiens. Par contre, plus dure et même potentiellement mortelle sera la privation de liberté pour un tel patriarche.

En vérité, au-delà du cas Lamine Diack, c’est le procès du sport business qui vient d’être fait, l’argent roi ayant littéralement corrompu le milieu sportif professionnel, qu’il s’agisse de l’athlétisme ou du football dont les dirigeants sont depuis des lustres de véritables monarques qui s’engraissent impunément et s’abîment dans des vices aux antipodes des valeurs sportives.

De ce point de vue, ce jugement est aussi pédagogique, même s’il en faudra bien plus pour assainir les stades.

 

H. Marie Ouédraogo

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