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Lutte contre le terrorisme au Sahel : Barkhane se renforce, l’Oncle Sam se fait désirer

L’engagement militaire français au Sahel a amorcé un nouveau virage à la suite logique des conclusions du sommet de Pau le 13 janvier dernier. La perspective d’un désengagement de l’Hexagone de la bande sahélo-saharienne n’y a pas seulement été démentie, il a été aussi annoncé un renforcement du dispositif militaire français dans la région.

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IUTS sur les primes et indemnités des fonctionnaires : L’Etat a-t-il reculé ?

 

Ouf ! Les quelque 200 mille agents de la fonction publique peuvent encore respirer. Grande et agréable fut en effet leur surprise quand, répondant au traditionnel viimkoèga de fin du mois, ils constatèrent que le prélèvement de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) annoncé sur leurs primes et indemnités n’avait pas été effectué.

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Présidentielle au Burundi : Pierre Nkurunziza met sur orbite Evariste Ndayishimiye

Fin du faux suspense quant au candidat du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD) à la présidentielle du 20 mai prochain :  en effet, à la fin de trois jours de prières, le demi-millier de délégués du parti présidentiel n’a pas seulement fait des adieux anticipés à leur timonier, Pierre Nkurunziza, mais aussi officiellement annoncé que le général Evariste Ndayishimiye serait leur candidat pour lui succéder.

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Anciens chefs d’Etat burundais: Des avantages à la tête… du président

Après trois mandats successifs, Pierre Nkurunziza va-t-il faire valoir ses droits à la retraite ? Le président burundais, à la tête du pays depuis 2005, a en tout cas promis de ne pas se présenter à la présidentielle du 20 mai 2020. On saura véritablement le dimanche 26 janvier prochain s’il va tenir parole, puisque son parti organise ce jour-là un congrès pour désigner un candidat. Avec ces autocrates, qui ne sont jamais à un parjure près, on n’est jamais sûr de rien, mais tout semble indiquer qu’il laissera la place à celui qu’il aura choisi.

On en veut pour preuve le projet de loi adopté mardi dernier par l’Assemblée nationale burundaise, qui balise la sortie de Nkurunziza. Et le moins que l’on puisse dire est que celui qui fut rebelle et prof d’EPS dans une autre vie veut assurer ses arrières. Jugez-en vous-mêmes : 500 000 euros (1 milliard de francs burundais) dès qu’il aura quitté le pouvoir, une villa de très haut standing qui sera érigée dans une localité de son choix, ainsi que le salaire et l’intendance d’un vice-président pendant les sept premières années de sa retraite présidentielle. A cela s’ajoute un florilège d’avantages plus ou moins indus.

Mais au-delà de ces avantages bassement matériels, il y a sans doute plus important dans cette loi pour celui qui dirige son pays d’une main de fer depuis quinze ans, martyrisant opposants politiques, journalistes et activistes des droits de l’homme. Le nouveau retraité devrait en effet continuer de bénéficier d’un privilège de juridiction devant la Cour suprême et continuer de jouir des mêmes dispositions spéciales qui « protègent l’honneur, la dignité et l’intégrité physique du chef d’Etat en exercice ». Rien que ça !

Quoi de plus normal en bonne démocratie qu’un ancien chef d’Etat bénéficie d’une liste civile conséquente pour ne pas se clochardiser une fois qu’il aura quitté le pouvoir ! Sauf que là, celui qu’on surnommait dans sa jeunesse Black Panthera fait vraiment fort, et ses contempteurs n’ont pas tort de parler d’un parachute doré quelque peu indécent dans un pays où 75% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Alors que la loi est censée être de portée générale, le texte scélérat voté par les parlementaires burundais instaure des avantages à plusieurs vitesses. En effet, alors qu’il octroie le beurre, l’argent du beurre et le c… de la bergère à l’homme fort de Bujumbura, la loi du 21 janvier chamboule le statut qui était jusque-là réservé aux anciens chefs d’Etat (au nombre de 3) en introduisant une distinction entre ceux qui ont été « élus démocratiquement » et ceux qui sont arrivés aux affaires par un putsch. Nul besoin donc d’être clerc pour savoir que c’est Pierre Buyoya, ennemi intime de Nkurunziza s’il en est, qui est directement visé par le missile parlementaire. Dans leurs malheurs, les deux autres anciens chefs d’Etat peuvent au moins s’estimer heureux, même si la portion qui leur revient est forcément congrue, comparée à la part qui revient au lion Kkurunziza.

En fait, en faisant tailler à sa mesure le parapluie judiciaire ci-dessus évoqué, dans une certaine mesure le satrape de Bujumbura avoue que son régime est particulièrement liberticide, peu respectueux des droits de l’homme et a marché sur tant et tant de cadavres pour maintenir son emprise sur le pays. Mais il aurait tort de croire que cette protection est à toute épreuve, car, quand bien même il serait immunisé, il pourrait avoir du souci à se faire toutes les fois où il mettra les pieds dehors. Les exemples d’anciens dirigeants rattrapés par les fantômes de leurs victimes sont tellement légion que malgré le matelas en or qui l’attend dès la fin de son mandat, il pourrait ne pas avoir le sommeil aussi douillet qu’il le pense.

Issa K. Barry

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Conférence de Berlin sur la crise libyenne : Qui veut la paix …renforce ses positions

Signeront, signeront pas le communiqué final qui décrit le cadre global du processus de paix auquel est censé avoir abouti la conférence de Berlin sur la Libye qui s’est tenu hier ? A l’heure où nous mettions sous presse, le huis clos des chefs d’Etat et des personnalités invités à cette rencontre était achevé dans la capitale allemande, mais son communiqué final n’était pas paraphé par les frères ennemis libyens.

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Mali: L’imam Dicko arrive, faites vos…

Il s’amuse avec le feu. Oui, l’Etat malien s’amuse avec le feu : en effet, en autorisant le prédicateur extrémiste Mahmoud Dicko à créer officiellement un mouvement politique, c’est une véritable boîte de Pandore qui vient d’être ouverte au Mali déjà en proie aux attaques meurtrières des fous d’Allah.

Comme il fallait s’y attendre, en décidant de créer la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS), l’ancien président du Haut-Conseil islamique malien avait clairement affiché ses intentions politiques qui sont, il faut le dire, contraires aux valeurs républicaines et à la laïcité sur lesquelles est fondé le pays de Modibo Keita.

Pour s’en convaincre, intéressons-nous à celui dont la capacité de mobilisation inquiète et fait des envieux dans la classe politique malienne.

Celui qui a toujours surfé sur l’univers de l’islam sunnite s’était ouvertement opposé en 2009 au projet de code des personnes et de la famille présenté par le gouvernement malien et est même parvenu, grâce à une mobilisation record, à obtenir sa révision.

Après l’attaque du Radisson Blu de Bamako en 2015, il avait déclaré : « Les terroristes nous ont été envoyés par Dieu pour nous punir de la promotion de l’homosexualité importée par l’Occident et qui prospère dans notre société ».

En 2018, ce rigoriste wahabite formé en Mauritanie et en Arabie saoudite était également parvenu à faire reculer le gouvernement malien sur son projet de manuel scolaire sur l’éducation sexuelle.

N’est-il pas aussi celui-là qui a obtenu la tête de l’ancien PM Soumeylou Boubèye Maïga qu’il avait vertement tancé lors d’un rassemblement qui aurait connu la participation de près de 60 000 personnes ?

Alors c’est cet homme-là, connu pour son conservatisme et ses idées aux accents islamistes, qui est aujourd’hui en train de mobiliser ses ouailles pour monter à l’assaut du palais de Koulouba.

Il faut dire que, le week-end dernier, la CMAS a clairement exprimé son intention de participer aux prochaines élections, c’est-à-dire non seulement aux législatives, dont la date n’est pas encore connue, mais aussi à la présidentielle de 2023.

Et quand on connaît l’estime dont il jouit auprès des populations des villes et des campagnes, la candidature de Mahmoud Dicko est non seulement à prendre au sérieux, mais aussi à redouter au vu du projet de société qu’il porte.

On comprend qu’au regard de sa grande capacité de mobilisation, le gouvernement malien n’ait pas fermé les portes de l’arène politique à un tel personnage de peur de subir les foudres de ses fatwas.

Maintenant que le loup islamiste est dans la bergerie de la république, il faut faire avec et s’attendre à en subir les conséquences.

Et l’histoire politique du grand voisin algérien est toujours dans les mémoires, avec la création en 1989 du Front islamique du salut par deux prévaricateurs que sont Abbassi Madani et Ali Belhadj. Pour n’avoir pas su prévenir les risques de l’imiction du parti islamiste dans la scène politique, les autorités d’Alger ont dû se résoudre à jouer au pompier après l’incendie en annulant les législatives remportées par le FIS et en procédant à sa dissolution pure et simple en 1992. Hélas ! le mal était déjà fait, et la guerre civile qui s’en est suivie a déchiré le pays.

Espérons que l’histoire ne se répètera pas au Mali voisin.

 

H. Marie Ouédraogo

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Sadio Mané: Le faux bond d’un Ballon d’or

Les Sénégalais avaient mis les petits plats dans les grands, comme on dit : tapis rouge dès sa descente d’avion, bain de foule, cérémonie d’hommage au Musée des civilisations noires avec projection d’un film sur la vie ainsi que la carrière du Ballon d’or africain et, cerise sur le gâteau, une audience avec le président Macky Sall.

Il n’en a finalement rien été, alors qu’au lendemain de sa désignation en Egypte comme meilleur joueur africain de 2019, Sadio Mané devait faire un crochet à Dakar pour présenter son trophée et communier avec le peuple sénégalais. Le jet privé attendu sur la presqu’île a finalement mis le cap sur Liverpool. Raison officielle de cela, il n’aurait pas obtenu l’autorisation de faire escale à Tunis, selon la présidence sénégalaise. Grande fut donc la déception de ses nombreux fans, une déception à la hauteur de la liesse qui avait accueilli le sacre de l’enfant de Bambali qui a enfin décroché le graal du football africain après avoir été coiffé au poteau l’année dernière chez lui par Mohamed Salah.

Belle revanche donc, s’il en est, que vient malheureusement gâcher ce faux bond qui en fait n’a pas surpris les fins connaisseurs du milieu footballistique, lesquels rappellent, en effet, que Liverpool livre ce samedi un match important contre Tottenham de Jose Mourinho et que dans cette perspective le numéro 10 des «Reds»était attendu à l’entraînement hier dans l’après-midi. Quand on sait l’importance qu’il a dans le dispositif de Jürgen Klopp et même si l’équipe caracole en tête de la League avec 13 points d’avance sur Leicester, aucune rencontre n’est à prendre à la légère, et l’encadrement technique du club ne pouvait sans doute pas se payer le luxe de laisser un de ses sociétaires aller festoyer à Dakar. Le job avant tout.

Et n’oublions pas que c’est en grande partie grâce à ses performances individuelles et collectives en championnat que Sadio Mané vient d’étrenner le Ballon d’or africain. On peut donc comprendre que pour une fois il ait «marqué contre son camp», même si le faux bond sera difficile à encaisser par ses compatriotes.

Il faut dire que l’erreur des organisateurs de ces réjouissances et peut-être aussi de Mané lui-même aura été de nourrir de faux espoirs quant à un retour au pays au lendemain de la cérémonie alors que tous connaissent le calendrier démentiel auquel sont soumis les joueurs professionnels que leurs clubs refusaient, il y a encore peu, de libérer pour la Coupe d’Afrique des Nations. Certes, nous dit-on, le match de Dakar sera joué en différé, peut-être dimanche… inch Allah ! Mais comme toute retransmission avec un report même léger, il n’aura plus la même saveur que s’il avait été joué dans le feu de l’action. Car dans cette affaire foireuse, les plus à plaindre seront les victimes collatérales, vendeurs de sandwiches, d’eau glacée, de jus divers ou de café Touba qui, en raison de la ferveur des supporters venus accueillir leur Ballon d’or,  espéraient faire de bonnes affaires.

 

H. Marie Ouédraogo

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