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Présidentielle bissau-guinéenne : Le chapeau ou le keffieh… à la tête du pays ?

De quel côté va pencher la balance électorale bissau-guinéenne ? Hier les 760 000 électeurs inscrits devaient en effet départager au second tour Domingos Simoes Pereira  et Umaro Sissoco Emballo, arrivés 1er et 2e avec respectivement 40, 13% et 27,65% des voix. Le premier, 56 ans, éternel chapeau sur la tête, est ingénieur en génie civil. Le second, 47 ans, est général de brigade de réserve et aime arborer un keffieh rouge et blanc.

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Décès Gaïd Salah : Et maintenant ?

Pour peu, on aurait dit qu’il a voulu installer le nouveau président avant de s’éclipser. 4 jours tout juste après l’investiture d’Abdelmadjid Tebboune, celui qui était réputé être son parrain, le général Ahmed Gaïd Salah, a en effet passé l’arme à gauche, à 79 ans, des suites d’une crise cardiaque au petit matin du lundi 23 décembre 2019.

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Centrafrique : Et si Bozizé prenait l’exemple sur ATT !

François Bozizé est-il rentré en Centrafrique ? Oui, assurent son fils Jean-Francis et les responsables de son parti, le Kwa na Kwa (KNK). Si ce qu’ils disent est vrai, c’est manifestement sans que les autorités centrafricaines en aient été informées au préalable, puisque jusqu’à hier en début de soirée, aucune source officielle ne confirmait l’information.

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Convocation dirigeants G5-Sahel par Macron : Niamey pour préparer la riposte de Pau

« Jupiter dit un jour : Que tout ce qui respire

 S’en vienne  comparaître aux  pieds de ma grandeur.

Si dans son composé quelqu’un trouve à redire,

Il peut le déclarer sans peur :

Je mettrai remède à la chose.

Venez, Singe ;  parlez le premier,  et pour cause… »

Plus de trois siècles après, ces vers de La Fontaine dans «La besace » rappellent étrangement l’invite  comminatoire faite aux chefs d’Etat membres du G5 Sahel par le président français  lors du récent sommet de l’OTAN.

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Election présidentielle en Algérie : Système déclinqué cherche recyclage

 

Combien des 24 millions d’électeurs algériens se sont rendus hier aux urnes ? Difficile de le savoir même si, à la fermeture des bureaux de vote, l’Autorité d’organisation des élections (ANIE) a annoncé un taux de participation de 33,06%. Un Algérien sur trois aurait donc pris part à ce scrutin. C’est un taux plutôt acceptable, voire une véritable surprise quand on sait que les contestataires du mouvement Hirak, qui ont fait la preuve de leur grande capacité de mobilisation des populations algériennes depuis 10 mois, les avaient appelées à boycotter cette élection. Elle a ainsi été tenue sous haute tension, violemment perturbée dans plusieurs villes y compris Alger.

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Présidentielle algérienne: Consécration d’une révolution volée

Près de neuf mois après la démission d’Abdelaziz Bouteflika, la seconde révolution algérienne va-t-elle accoucher d’un avorton ? Il y a tout lieu de le croire tant la gestation a été longue et douloureuse. Les 24 millions d’électeurs sont en effet convoqués aux urnes ce jeudi 12 décembre pour choisir leur président après deux reports et quelques semaines de non-campagne, marquée par des heurts et des salles clairsemées.

Il faut dire que ce scrutin marque la consécration du vol de la seconde révolution algérienne commencée le 16 février 2019 par le mouvement du Hirak qui, après deux mois de manifestations monstres à Alger et à l’extérieur, avait contraint le locataire du palais d’El Mouradia à rendre le tablier, lui qui après vingt ans de règne voulait se taper un 5e mandat alors que sa santé, plus que chancelante, aurait dû l’inciter à la sagesse.

Mais à l’évidence, le tout n’était pas de faire chuter le vieil homme, encore fallait-il dompter l’Armée, véritable gardien du temple, particulièrement son patron, le chef d’état-major et ministre de la Défense, Ahmed Gaïd  Salah, qui, après avoir mis à l’ombre un à un ses principaux rivaux, s’est positionné comme le véritable régent de l’interrègne, si, pour donner l’illusion de la légalité, un président intérimaire, Abdelkader Bensalah, avait été installé.

Aujourd’hui, les Algériens sont donc amenés à raccommoder du neuf avec du vieux linge qui aurait dû être jeté depuis dans les poubelles de l’histoire algérienne. Tous les cinq candidats, les « 5A » comme on les surnomme, ont en effet tous servi sous l’ancien raïs. Jugez-en vous-même :

-  Abdelaziz Belaïd est le plus jeune des candidats et le seul à ne pas avoir été ministre. Il a cependant derrière lui une longue vie d’apparatchik au sein du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) et de ses organisations satellites.

- Ali Benflis, deux fois candidat malheureux contre Abdelaziz Bouteflika, a été pourtant son ministre de la justice. Son retour aux affaires se fait en 1999 avec Abdelaziz Bouteflika, candidat à la présidentielle soutenu par l’armée, dont il est le directeur de champagne.

- Abdelkader Bengrina du parti islamiste, a été ministre sous Boutef  et a constamment soutenu sa candidature à la présidence, y compris pour le cinquième mandat.

- Azzedine Mihoubi, écrivain et journaliste, est le candidat préféré du système, lui qui a reçu le soutien du FLN. Il fut directeur de l’information à la télévision publique, le canal le plus officiel du régime.

- Abdelmadjid Tebboune  a été un éphémère Premier ministre sous Bouteflika, même si ce limogeage ne l’a pas empêché d’exprimer publiquement sa« loyauté » envers ce dernier en le soutenant pour un cinquième mandat.

C’est donc une véritable entourloupe politique concoctée par le général cinq-étoiles qui sera jusque-là parvenu à contenir tant bien que mal la marrée verte et blanche qui déferle depuis 9 bons mois sur les rues algériennes. Jusqu’à quand? Telle est la question, car si une élection est censée ramener la quiétude et permettre au pays de revenir à une vie constitutionnelle normale, au fond elle ne règle rien, les croquants du 16-Février ayant prévenu qu’ils poursuivraient encore et encore plus leurs manifestations, comme ils l’ont du reste encore fait en guise de lever de rideau de cette élection. Mais à y bien réfléchir, quand bien même la faute principale  de cet imbroglio incomberait  au deus ex machina  Gaïd Salah, ceux qui se sentent aujourd’hui floués de cette révolution ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes.

En voulant faire de la politique sans y mettre les deux pieds, le mouvement insurrectionnel, qui avait un grand corps et une longue queue, n’avait malheureusement pas de tête, n’ayant pas pu ou su générer un responsable qui aurait pu se présenter et constituer une alternative crédible sur laquelle les électeurs algériens pouvaient miser. Quand on voit ce qui s’est passé récemment en Tunisie où la vieille classe vermoulue a été balayée au profit d’un indépendant jusque-là inconnu, on se dit que cette jurisprudence tunisienne aurait pu également faire recette du côté d’Alger si.. A l’avenir, les  insurgés devraient donc méditer sur ce conseil de cet homme d’Etat et diplomate français Charles-Maurice de Talleyrand: “Dans les temps de révolutions, on ne trouve d’habilité que dans la hardiesse et grandeur dans l’exagération”.

Issa K. Barry

 

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Statut de Kidal au Mali : Pour qui roule la MINUSMA ?

On ne sait quelle mouche l’a piqué ni dans quel état second il était quand il a rédigé son discours et surtout quand il l’a prononcé. En tout cas le chef du bureau de la MINUSMA à Kidal a proprement volé la vedette au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) lors de la tenue de son 4e congrès statutaire du 1er au 3 décembre dernier.

 

M. Christophe Sivillon, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a qualifié le représentant du gouvernement de Bamako à l’ouverture de ces assises de « délégation venue du Mali » à laquelle il a souhaité la bienvenue. Vous l’aurez compris, en disant cela, le chef du bureau de la MINUSMA sous-entend que Kidal n’est pas une ville malienne. L’erreur est monumentale, la bévue énorme au point de mettre toute la classe politique et toutes les institutions du Mali dans tous leurs états.

 

Un tollé d’indignations illustré par la condamnation énergique de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, qui appellent le gouvernement malien, notamment le président Ibrahim Boubacar Kéita, à prendre ses responsabilités.

 

On n’est pas loin de l’incident diplomatique, que le représentant de la MINUSMA au Mali s’emploie à éviter par une visite au ministre des Affaires étrangères suivie d’un communiqué dans lequel il se fait fort de rappeler que les Nations unies respectent l’unité et l’intégrité territoriale du pays hôte. Insuffisant, juge l’opinion publique malienne, qui exige que Christophe Sivillon soit relevé de ses fonctions. De fait, plus d’un Malien se demande d’ailleurs pourquoi ce diplomate onusien n’a pas été déclaré persona non gratta tant sa déclaration est en flagrante contradiction avec les missions de la MINUSMA : contribuer au retour de la paix et à stabilisation du Mali.

 

Déjà que les Maliens estimaient que la force de la MINUSMA est incapable de protéger les populations dans un contexte d’insécurité grandissante et que le gouvernement de Bamako avait vainement bataillé pour qu’elle ait un mandat plus robuste, les propos du chef de son bureau de Kidal ne pouvaient pas tomber à pire moment. En effet, les plus courroucés par la grande bévue de Christophe Sivillon se font fort de rappeler que c’est un Français, fonctionnaire au Quai d’Orsay, qui ne manque pas d’arrogance ni de jouer au maître de Kidal depuis octobre 2014 pendant que l’armée malienne y est interdite. Voilà qui n’arrange pas l’image de la France, car les accusations sur son double jeu repartent de plus belle.

 

Au demeurant, qu’est-ce que la MINUSMA, en la personne du chef de son bureau de Kidal, est-elle allée faire à un congrès des séparatistes du MNLA au point d’y prendre la parole ? La question se pose, vu que l’objectif de ce congrès, était de réfléchir à une stratégie commune des mouvements sécessionnistes de l’AZAWAD. Du reste, l’une des principales conclusions de ce congrès a été l’appel aux autres mouvements à «fusionner, dans les meilleurs délais, au sein d’une seule organisation politico-militaire» ; par ailleurs que ce congrès du MNLA se soit soutenu après celui du Haut Conseil pour l’unité de l’AZAWAD et une réunion de la «Plateforme», l’autre coalition de mouvements de la rébellion touarègue, signifie qu’on assiste à un branle-bas de combat des sécessionnistes maliens à la veille de la renégociation des accords d’Alger, prévue pour le 14 décembre prochain à Bamako.

 

Que la MINUSMA apporte une caution, ne serait-ce que morale, à des rencontres pour définir une stratégie de partition du Mali est plus que choquant, surtout quand c’est pour y faire des déclarations à la Christophe Sivillon. Alors question : pour qui roule la MINUSMA ?

 

La Rédaction    

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G5 Sahel : Le Coup de semonce de Macron

A la suite de la collision des deux hélicoptères qui avait coûté la vie à 13 militaires français le 25 novembre à Ménaka, nous concluions notre éditorial en affirmant « il est à peu près certain qu’après ce lundi noir, plus rien ne sera comme avant dans l’opération Barkhane ». En écrivant cela, nous ne croyions pas si bien dire, en nous demandant « jusqu’où l’opinion française pourra-t-elle encaisser ? ».

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