Menu

Arrestation magistrat Narcisse Sawadogo : Pour le REN-LAC, la justice doit poursuivre son travail de nettoyage

 

Une semaine après la sortie du procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouagadougou sur les dossiers judiciaires en cours, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a animé une conférence de presse le jeudi 25 juin 2020 à son siège au quartier Pissy. Constitué partie civile dans la plupart des dossiers, le REN-LAC a salué l’arrestation du magistrat Narcisse Sawadogo pour tentative d’escroquerie contre le maire de la capitale, Armand Béouindé. C’était aussi l’occasion de demander à la justice de poursuivre le nettoyage dans ses rangs.

 

 

 

 

Le jeudi passé, le procureur Harouna Yoda a dévoilé des affaires en cours de traitement en justice qui sont : les faux ordres de mission de la sécurité présidentielle ; les ennuis judiciaires du directeur général adjoint des douanes, Allassane William Kaboré ; le dossier du directeur général de l’Agence de conseil et de maîtrise d’ouvrage (ACOMOD) ; la tentative d’escroquerie contre le maire Béouindé ; le délit d’apparence contre l’ancien ministre de la Défense, Jean Claude Bouda. Dans cette dernière affaire et d’autres, le REN-LAC entend se constituer partie civile.

 

En juillet 2017, la commission d’enquête mise en place par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sur des allégations de corruption au sein du corps avait remis son rapport. Sur 51 dossiers, la commission a conclu à l’existence de manquements à l’éthique et à la déontologie dans 29 dossiers et impliquant 37 magistrats principalement, et incidemment 3 avocats, 5 greffiers, 4 Officiers de police judiciaire (OPJ). Le traitement du dossier des 37 magistrats épinglés, selon le REN-LAC, a créé un précédent dangereux. A l’époque, a rappelé le secrétaire exécutif de l’ONG, il avait pris le soin d’indiquer aux acteurs judiciaires qu’il était indispensable pour eux d’explorer toutes les pistes, afin d’élucider l’ensemble des cas examinés par la commission d’enquête. « Cela, non seulement sur le plan disciplinaire, mais aussi et surtout sur le plan pénal, un volet que l’on a rangé discrètement aux oubliettes », a-t-il déploré. Si les indisciplinés avaient été châtiés à la hauteur de leur forfait, à écouter le secrétaire exécutif, le magistrat Narcisse Sawadogo, impliqué dans la tentative d’escroquerie de l’édile, n’allait pas avoir l’audace de proposer ses services à Béouindé, afin de faire classer son dossier. Le secrétaire exécutif n’ose même pas imaginer le scénario si c’était le magistrat incriminé qui avait directement en charge l’affaire d’achat des 77 véhicules à problèmes du maire pour le compte de la municipalité.

 

Pour lui, autant celui qui dort depuis le 17 juin à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) ne doit pas bénéficier d’une impunité, autant il est important pour la justice de poursuivre son nettoyage à l’interne en tenant compte des travaux de la commission d’enquête du CSM. « Pour le REN-LAC, tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir dans le traitement de ce dossier, en premier lieu les magistrats et le ministre de la Justice, doivent faire diligence pour ne pas garantir une impunité aux mis en cause et encourager la corruption dans la sphère judiciaire », a-t-il plaidé.

 

 En plus des poursuites engagées par le parquet, l’on apprendra que le REN-LAC a introduit une autre plainte auprès du procureur du Faso près le TGI de Ouagadougou, cette fois contre le magistrat Narcisse Sawadogo et son complice Allassane Bagagnan pour trafic d’influence. La première plainte concernait l’achat des véhicules par le bourgmestre. D’ailleurs,  le Réseau tient à ce que cette affaire ne tombe pas dans les oubliettes.

 

La rencontre avec les hommes de médias était l’occasion pour le REN-LAC d’encourager les acteurs judiciaires honnêtes qui abattent, à son  avis, un travail colossal dans un contexte difficile pour traquer les auteurs de crimes économiques. Pour les acteurs de la lutte contre la corruption, l’exemple de l’affaire  dite de charbon fin et celle du recrutement litigieux de 85 agents à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) en sont illustratifs. Dans le premier dossier, a indiqué le secrétaire exécutif, il n’est pas exclu que le Réseau porte plainte contre le ministre des Mines, Oumarou Idani, au regard, selon Sagado Nacanabo, de son attitude qui ne facilite pas la manifestation de la vérité. 

 

  

Akodia Ezékiel Ada

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut