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Elections du 22 novembre 2020 : « Tout... a conféré à ce scrutin un piteux niveau d’organisation » (Topan Sané, directeur national de campagne)

 

Le 30 novembre 2020, la direction nationale de campagne du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) s’est prononcée sur les élections tenues le 22 novembre passé.  Elle dénonce des insuffisances, des irrégularités, de multiples dysfonctionnements « comme jamais depuis 1991 ». Et tout cela aurait conféré à ce scrutin un piteux niveau d’organisation. Malgré ces manquements qu’il a décelés dans le processus électoral, il a dit qu’il ne formulerait pas de recours, pour le moment, concernant l’élection présidentielle. Mais pour ce qui est des législatives, les candidats ont été instruits de formuler des recours au cas par cas dans leurs circonscriptions électorales.

 

 

Au lendemain du double scrutin du 22 novembre, militants et/ou simples observateurs de la scène politique, chacun y va encore de son commentaire : « On n’a pas redoublé. On n’a pas été renvoyé comme c’est le cas de certains. On a progressé et c’est mieux pour nous », plaisante ‘’Le colonel’’, ce militant dont on connaît le ton sarcastique.  

 

La volonté était de faire de ces scrutins un rendez-vous de la rupture. En effet, le Congrès pour la démocratie et le progrès en avait fait un moment privilégié. « Hélas, la réalité allait être tout autre : d’autres acteurs du processus électoral avaient d’autres agendas et moyens pour gagner ces élections », se désole son directeur national de campagne pour la présidentielle et les législatives, Topan Mohamed Sané.

 

Comme il fallait s’y attendre, la formation politique en passe de devenir la deuxième force de la sphère politique burkinabè a relevé des insuffisances, des irrégularités ainsi que de multiples dysfonctionnements qui ont marqué aussi bien le déroulement du scrutin que le comptage et la compilation des votes : entre autres, la modification irrégulière et unilatérale par la CENI et ses démembrements de la cartographie des bureaux de vote ; le transfert d’urnes pour dépouillement hors des sites de vote dans certaines communes, notamment dans celle de Di au Sourou ; l’ouverture tardive ou la non-ouverture de certains bureaux de vote et le non-respect du principe de la compilation manuelle et électronique pour la proclamation des résultats.

 

« Tout cela a conféré à ce scrutin un piteux niveau d’organisation… le Congrès pour la démocratie en conclut que la sincérité du scrutin du 22 novembre est sérieusement entamée et jette un discrédit sur les résultats proclamés », a affirmé le directeur national de campagne

 

 

 

Au CDP pas de recours pour la présidentielle

 

 

 

Malgré ces récriminations, l’ex-parti au pouvoir ne va pas formuler de recours pour la présidentielle. « Le Bureau exécutif national en sa séance du 29 novembre a fait le constat de l’absence de l’unanimité des candidats signataires de l’accord politique pour la mise en œuvre des recours. De même en raison des dispositions de l’article 149 du Code électoral pour ce qui concerne l’élection présidentielle, la direction politique nationale a décidé d’abandonner la poursuite de recours et avisera après la proclamation définitive », a expliqué Topan Sané.

 

Mais si le parti qui a engrangé 20 députés renonce, pour l’instant au moins, à des recours concernant la présidentielle, il n’en est pas ainsi pour les législatives, car le BEN a instruit les candidats d’engager au cas par cas les recours nécessaires dans leurs circonscriptions électorales.

 

Questionné sur le fait que leur candidat n’a pas encore félicité le vainqueur de la présidentielle du 22 novembre, le directeur national de campagne du CDP a fait comprendre qu’il ne s’agit d’abord que de résultats provisoires et qu’ils attendent que le processus s’épuise et que le Conseil constitutionnel le déclare vainqueur. « Nous irons ou l’appellerons pour le féliciter. C’est un fair-play politique. Ce n’est écrit nulle part qu’il faut aller le féliciter », a-t-il déclaré. 

 

Par ailleurs le CDP a adressé ses encouragements à mieux faire à la CENI et invité ses principaux responsables à tirer toutes les conséquences qui découlent des multiples dysfonctionnements qui ne l’honorent pas et entachent la qualité du processus électoral. En sus le patron de la campagne du CDP a ajouté que l’étalage des moyens disproportionnés durant la campagne n’honore pas la classe politique. « Achats de conscience et de cartes d’électeur, même des inscriptions multiples, vous voyez dans quelle direction va mon regard », a-t-il déclaré pour terminer son propos.

Lévi Constantin Konfé

Dernière modification lemardi, 01 décembre 2020 21:46

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