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Retour au calme après la mutinerie : Les Bobolais se prononcent

Lentement mais sûrement, la vie est en train de reprendre son cours normal à Bobo-Dioulasso quelques jours après l'intervention du RSP, des commandos venus de Dédougou et de la Gendarmerie pour mater cette mutinerie du camp Ouezzin-Coulibaly qui n'avait que trop duré. Depuis, la ville a retrouvé son calme et les Bobolais, de plus en plus nombreux dans les rues, n'en finissent pas de commenter ces 3 jours de tourmente qu'ils ont vécue au cours de la semaine dernière. Nous avons recueilli l'avis de certains d'entre eux.

Daouda Somé (commerçant) : "J'ai personnellement été victime de la mutinerie et je suis vraiment en colère contre ses militaires. Moi, j'ai  dû fermer ma petite boutique dans la journée parce que ce jour il y avait trop de coups de feu dans la ville. Le lendemain je suis allé trouver qu'ils ont cassé chez moi et emporté ce qu'ils avaient à emporter. C'est très regrettable de voir des militaires se comporter de la sorte en pillant des civils qu'ils son censés protéger. Je crois que les hommes de tenue ont plutôt le devoir de nous sécuriser que de nous  mettre en danger ; or c'est ce qu'on a vécu ces derniers temps à Bobo. Aujourd'hui nous avons la vie sauve, Dieu merci. Je salue personnellement l'intervention des forces militaires qui ont été déployées par le gouvernement pour neutraliser ces mutins, parce que ça commençait à faire trop et on se demandait à quand la fin des pillages."

Dramane Kindo (commerçant) : "Nous avons vécu l'enfer ici à Bobo. Pendant 3 jours, nous étions entre la vie et la mort et on se demandait pourquoi ce sont les militaires qui nous mettent en insécurité. Je leur demande de faire pardon et de ne plus recommencer ça. Nous comptons sur les militaires pour assurer notre sécurité, maintenant on se rend compte qu'ils peuvent être une source d'angoisses pour les populations. J'ai beaucoup apprécié l'intervention des militaires qui sont venus de Ouaga, car c'est grâce à eux qu'il y a la paix à Bobo. Nous sommes très fiers  d'eux et nous voulons qu'ils restent  plus longtemps. Maintenant tout le monde est tranquille et les activités peuvent reprendre."

Harouna Tao (vendeur de CD) : "Franchement les militaires qui ont passé tout le temps à tirer nous ont déçus.  Nous avons été traumatisés par les coups de feu parce que les gars tiraient même dans les domiciles. On a eu très peur dès les premiers jours, mais on se disait que les choses ne tarderaient pas à se calmer. Et finalement ça se compliquait de jour en jour. J'étais à la maison au moment du début de la mutinerie et des amis m'ont appelé pour me dire que les militaires tiraient au camp. L'information m'a été confirmée par la suite au téléphone par un autre ami qui loge non loin du camp militaire. Je suis donc resté à la maison et le lendemain matin on a constaté que les magasins étaient pillés dans le centre-ville. Il n'y avait pas d'autres solutions que de mater cette mutinerie qui s'est transformée en vol à main armée. On en avait marre, puisque les gens avaient recommencé à vider leurs marchandises pour les  sécuriser à domicile. Les militaires ont le droit de revendiquer, pas de piller les populations."

Yaya Traoré (employé de commerce) : "Moi, je n'ai jamais vécu une telle situation au Burkina et de surcroît dans une ville comme Bobo-Dioulasso. On était presque morts avec la crise ivoirienne et voilà que des militaires choisissent de nous pousser davantage dans le gouffre. Moi personnellement, j'ai très mal vécu cette mutinerie. Et je crois que l'Etat doit tout faire pour que cela ne se reproduise jamais. Je suis sûr que cette manifestation des militaires aurait beaucoup de conséquences sur la vie de certaines personnes. Je ne sais pas ce qu'ils vont devenir, ces commerçants qui ont tout perdu. De nombreuses familles sont actuellement dans la détresse et on attend de voir ce que le gouvernement va faire.

Heureusement que tous les militaires ne sont pas comme ceux qui nous ont pris en otage pendant 3 jours. Je salue l'intervention des commandos qui a permis de rétablir la paix et la quiétude."

 

Jonas A Kaboré

Dernière modification lemercredi, 08 juin 2011 23:12

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