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Lotissements à Ouagadougou : Simon conseille le retrait de la gestion aux maires Spécial

L’actualité au niveau de la commune de Ouagadougou a été marquée ces derniers temps par de multiples mouvements d’humeur au sujet des opérations de lotissements et les accidents mortels dans certains arrondissements. Pour en parler, le maire de la ville, Simon Compaoré, a rencontré la presse le lundi 20 juin 2011. Il s’est aussi agi, au cours de la rencontre, de la tenue de la 3e édition des «Journées bilan de l’action municipale» qui débute aujourd’hui même.

Contrairement aux usages qui veulent que les conférences de presse débutent par une déclaration liminaire, cette fois-ci, les hommes de médias sont allés droit au but en posant  sans détour des questions  au bourgmestre de Ouaga, qui n’a pas boudé son plaisir, comme à son habitude, d'y apporter les réponses idoines. Le premier responsable de la commune se réjouit de l’évolution de la situation nationale, qui a des retombées positives sur la ville.

Depuis un certain temps en effet, a-t-il fait remarquer, la cité recommence à s’animer d’une autre manière au niveau du commerce, du social, du sport et de la culture. Cela achève de convaincre ceux qui étaient encore sceptiques que les choses sont en train de rentrer dans l’ordre. C’est tant mieux. Et le maire de remercier les uns et les autres pour les efforts consentis, les prières qui ont été  dites çà et là et qui ramènent le Burkina dans une situation de stabilité.

En attendant le bilan de l’action municipale, qui sera présenté ce matin même au palais de la Jeunesse et de la Culture Jean-Pierre-Guingané, on peut d’ores et déjà retenir que c’est autour de 15 milliards de francs CFA que la mairie de Ouaga a investi dans la réalisation d’infrastructures de voirie, 11 autres milliards pour les routes…en somme pas moins de 30 milliards ont été injectés dans la construction d’écoles, de dispensaires, de maternités, de canalisations... Malheureusement, déplore Simon Compaoré, ces différentes actions de la municipalité ont été celées par les multiples problèmes de lotissements.

Les lotissements, il en a justement été question au cours du point de presse. Foi de Simon Compaoré, en son temps, il avait attiré l’attention des conseillers municipaux, des maires et de certaines associations sur les problèmes éventuels. Ses conseils n’ont pas été suivis et ce qu’il craignait est arrivé dans nombre d’arrondissements qui se sont retrouvés avec plus de demandeurs que de parcelles disponibles.

Résultat,  une grogne  généralisée. Le gouvernement a donc décidé de l’arrêt des opérations de lotissement pour y voir plus clair parce qu’il régnait, selon l’édile de Ouaga, «un flou artistique». Pour Simon Compaoré, dans l’attribution des parcelles dans sa commune, il faut savoir ce qui est prioritaire. Il préconise même, pour y couper court, que la gestion des lotissements soit retirée aux maires et confiée au ministère de tutelle.

 

Candidat à sa propre succession ?

 

S’agissant des mouvements d’humeur à travers la capitale, l'avis du maire est qu’aucun citoyen ne s’interroge sur le travail du Conseil municipal pendant ses 5 ans à la tête de la commune en matière d’assainissement, de voirie, d’eau... Ouagadougou, pour lui, existe depuis toujours et n’est plus ce qu’elle était au départ.

La ville a explosé du point de vue de sa superficie et de celui de sa démographie. En 1960, la capitale comptait 60 000 habitants avec quelques milliers d’hectares. Aujourd’hui elle est à 2 millions d’âmes avec plus de 52 000 hectares. Face à une telle situation, confesse le maire, les problèmes ne peuvent pas manquer. On dénombre plus de 6000 rues dans la ville de Ouagadougou et plus de 2000 km qu’il faut y créer et entretenir.

Même avec des milliards chaque année, il est difficile de donner satisfaction à tout le monde. Les barricades et les pneus brûlés par certains citadins pour réclamer des ouvrages d’assainissement et du bitume sont, de l’avis du maire, le signe d’une anarchie que la municipalité ne saurait tolérer. Pour lui, «la situation nationale qui est en train de se normaliser ne plaît pas à des gens qui tentent alors de maintenir la chaleur en brûlant des pneus».

Que dire des accidents mortels dans la capitale dont des noyades dans des trous creusés par des individus dans les quartiers périphériques pour y prélever la terre ou pour fabriquer des briques ? Simon est catégorique. L’incivisme de ces derniers et la responsabilité parentale son engagés. «Chacun doit assumer ses turpitudes», conclut-il.

Les préoccupations des journalistes ont aussi porté sur le projet de redécoupage de la commune, les problèmes à Rood-woko, le projet de cimetières et de pompes funèbres municipaux… Le maire, assisté de ses collaborateurs, a donné des réponses appropriées aux questions des hommes de médias, leur demandant de toujours accompagner l’action municipale.

Une question qui s’est, tout naturellement, invitée au débat,  c'est celle de la candidature du maire Compaoré à sa propre succession en 2012. Au départ  évasif, Simon s’est finalement prononcé en ces termes : «Si après nous avoir suivis pendant des années, vous avez vu que c’est quelque chose qui vous plaît, qui vous enchante, préparez-vous parce qu’il y aura suffisamment la place». Relancé par les journalistes, il ajoute : «En termes clairs, c’est à vous de tirer les conclusions. Honnêtement, moi j’ai 16 ans à la tête de l’Hôtel de ville. Je n’ai plus rien à prouver».

D. Evariste Ouédraogo

Dernière modification lelundi, 20 juin 2011 21:49

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