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17e coupe de l’Espoir : Les autorités humiliées

C’est en principe le samedi 2 juillet 2011 que se jouait la finale de la 17e édition de la coupe de l’Espoir avec en lice le secteur 5 contre le secteur 3 de Ouahigouya.  Le promoteur, Boureima Badini, ses invités de la Côte d’Ivoire, l’ex-Premier ministre du Burkina Faso, Paramanga Ernest Yonli, quelques ministres et anciens ministres, des opérateurs économiques de la ville, et même le tout nouveau gouverneur de la région du Nord, Sié Jean Traoré, ont été tous surpris de voir cette finale boycottée par l’équipe du secteur 5 sur le terrain. Elle accuse l’équipe adverse d’avoir amener des joueurs étrangers venus  de Ouagadougou pour jouer.

«Nous ne jouerons jamais tant que l’équipe du secteur 3 ne fait pas sortir ses mercenaires. Chaque année, ils les amènent lors des phases finales. Leur technique consiste à établir des licences vierges en complicité avec le comité d’organisation et leur remettre en temps opportun pour jouer», a affirmé l'un des dirigeants de l’équipe du secteur 5, Boureima Ouédraogo. C’est dans un stade municipal  de Ouahigouya  presque plein  dans l’attente du début du match que les frondeurs ont choisi de se faire entendre, en invitant les supporters tout comme les joueurs à quitter le terrain. De tractation en tractation, les joueurs ont accepté de jouer après que les négociateurs leurs ont promis d’enlever les éléments incriminés de l’équipe adverse. Une fois sur le terrain, quand ils ont constaté leur présence, ils se sont immédiatement retirés. Des négociations, il y en a eu, des promesses et des supplications aussi. Tour à tour le président du conseil régional du Nord, Aboubacar Sawadogo, le député Salam Docteur Ouédraogo, le fondateur du Centre de formation Naaba-Kango, Noufou Ouédraogo. «Faites pardon à cause de Dieu et jouez. Ne nous mettez pas la honte. C’est l’image de notre ville qui sera ternie. Je vous donne la valeur de la coupe  que vous gagniez ou pas, mais jouez», a plaidé le ministre de l’Urbanisme, Yacouba Barry.  Cela est resté lettre morte. Habitant du secteur 5, Noufou Ouédraogo a voulu remplacer l’équipe de son secteur par les jeunes footballeurs de son centre. Ce qui a provoqué une pluie de pierres sur le terrain, les contraignant à quitter le terrain sous bonne escorte de la Gendarmerie.  Dans les coulisses, il semblerait que depuis la veille de la finale, les deux équipes et le comité d’organisation se sont concertés sans trouver une issue. Le promoteur Boureima Badini, avec une voix presque perdue, descend froidement de la tribune officielle et déclare : «Nous ne sommes pas contents de cette situation. Mais en tant qu’ancien dirigeant de football, je comprends. C’est une discipline qui a de la passion au sein des jeunes. Mais malheureusement la passion l'a emporté. Nous mettrons tout en œuvre pour régler les différents problèmes pour que la finale de la 17e édition  puisse se jouer». Et d’inviter les deux équipes à rester mobilisées, les supporters au calme, à la retenue et d’avoir foi en l’avenir. Il dira par la suite que cela fait un bon bout de temps que les finales de la coupe de l’Espoir sont prises en otages, mais une solution a toujours été trouvée. «Du haut des tribunes, j’avais l’espoir que les choses se passeraient bien comme d’habitude. Hélas, ce qui devait arriver est arrivé. Il va falloir revoir  un certain nombre de chose, des dysfonctionnements, des insuffisances, peut-être. Je ne jette pas une pierre sur qui que ce soit, mais un audit sera fait pour le retour à la normale. Quant à cette finale, elle se jouera si les conditions deviennent favorables», regrette le promoteur.  Rencontré, un membre du comité d’organisation explique : «L’année dernière tous les secteurs par consensus ont accepté l’utilisation des cartes scolaires pour l’établissement des licences et la présentation d’un diplôme et l’acte de naissance du joueur pour la confirmation de son identité pour les joueurs qui ne disposent pas de CNIB. Une entorse au règlement intérieur. Renouvelés encore cette année, ce sont ces licences qui font l’objet de contestations. Le secteur  3 qui  a posé une réserve sur le n°10 pour l’utilisation de licences établies sur la base de la carte scolaire n’a  pas eu gain de cause. La commission de litige sur  son homologation du 25 mai 2011, dit que cela n’est pas  imputable au dit secteur. Mais curieusement la commission de litige a donné un avis favorable  à la requête du secteur 3 contre le secteur 4 pour les mêmes raisons. Criant à l’injustice, le secteur 4 a déposé une plainte au palais de justice. Pour le cas de ce match de la finale, le secteur 5 contestait la présence de 10 joueurs du secteur 3. Six d’entre eux sont détenteurs des licences établies sur la base des cartes scolaires. Les 4 autres seraient des joueurs étrangers. Après les tractations, le secteur 5 a consenti de laisser jouer les 6 joueurs mais pas les 4 «mercenaires». Faute d’entente, la finale n’a pas eu lieu.

Quant à la continuité de cette compétition dans les années à venir, Boureima Badini dit la vouloir, même s’il faut changer de dénomination pour s’adapter au contexte.

Emery Albert Ouédraogo

Dernière modification lemardi, 05 juillet 2011 21:35

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