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Boulangeries Wend Konta : Grève du pain pour un «licenciement»

Le début de cette semaine a été marqué par des difficultés d’approvisionnement en pain par bon nombre de Ouagalais. La raison, un arrêt de travail de 48h observé par des travailleurs des boulangeries Wend Konta, du dimanche 03 juillet à 00h au mardi 05 juillet dans la soirée, pour «protester contre le licenciement de 23 d’entre eux»«Ce n’est pas un licenciement mais il s’agit plutôt de travailleurs dont les contrats sont arrivés à échéance le 30 juin 2011», répond la direction générale de la société Hajjar SA dont relève la chaîne de boulangeries. C’est l’engagement de la direction à reprendre les 23 travailleurs qui a justement mis fin à la «grève de pain».

 

Les négociations relatives au conflit collectif de travail opposant les travailleurs et la direction générale des boulangeries Wend Konta sous l’égide de la Direction générale du travail ont abouti, le 08 juin dernier, à un accord sur 11 des 13 points de la plateforme revendicative. On croyait alors que l’orage était passé vu qu’on étalait un peu de beurre sur le pain des travailleurs. Mais presque un mois après, est décrété un arrêt de travail de 48 h à compter du dimanche 03 juillet à 00 h par des travailleurs.

La raison, «contrairement aux procès-verbaux de conciliation qui stipulent que ‘‘les parties ont convenu qu’aucun travailleur ne sera sanctionné pour son implication dans le processus de discussion sur la plateforme’’ et à l’article 370 du Code du travail au Burkina Faso, la Direction des boulangeries Wend Konta a procédé au licenciement de 23 travailleurs par lettre datée du 29 juin et signées de M. Yann Hajjar, DG des boulangeries», comme nous l’explique le président de la Fédération nationale des boulangers et pâtissiers du Burkina, Mahamadi Guiguemdé que nous avons rencontré hier mercredi 06 juillet 2011.

C’est donc en signe de protestation que la «grève d’avertissement» a été décidée afin d’exiger l’arrêt des licenciements des travailleurs, la réintégration des travailleurs licenciés et le respect du procès-verbal partiel signé le 8 juin dernier. Quant aux exactions et autres agressions de travailleurs dont seraient auteurs des militants des syndicats, ce ne serait que de la manipulation selon M. Guiguemdé, car «aucun syndicat ne va dire à ses militants d’aller réprimer leurs camarades». Et de souligner que certains superviseurs auraient braqué des armes sur certains d’entre eux qui refusaient de travailler.

Pourtant, du côté de la Direction générale des boulangeries Wend Konta, on déplore une quinzaine de blessés parmi les travailleurs agressés parce que n’ayant pas respecté le mot d’ordre, des boulangeries paralysées parce que regorgeant en majorité de grévistes, des sabotages de plusieurs installations, des visites musclées au domicile de certains employés, des vols de téléphones portables ainsi que l’incendie d’engins appartenant au personnel.

C’est en tout cas, le bilan partiel que nous a fait Augustin Bambara, le directeur des affaires juridiques du Groupe Rimon Hajjar dont relève la chaîne de boulangeries qui compte 34 unités dans la capitale. Et de préciser que le départ des 23 travailleurs n’était pas un licenciement du fait de leur implication dans la grève, mais l’arrivée à expiration à la date du 30 juin 2011 de contrats à durée déterminée de trois mois.

«La direction générale a alors souhaité ne plus renouveler ces contrats et a signifié son intention aux travailleurs concernés avec règlement de leurs droits.  C’est cette décision qui a été interprétée par les travailleurs comme une sanction à l’endroit de leurs collègues et comme une violation des termes des procès-verbaux de conciliation. Finalement pour apaiser la situation, la direction a décidé de reprendre tous les travailleurs», explique M. Bambara qui dit n’avoir pas encore connaissance de menaces par armes d’employés par des superviseurs.

 

Hyacinthe Sanou

Dernière modification lemercredi, 06 juillet 2011 22:46

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