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Effondrement d'un immeuble à Ouaga 2000 : Le dossier était en béton, pas la construction Spécial

Rencontres régionales du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) ; suites de l’effondrement d’un immeuble à Ouaga 2000 et respect des normes en matière de construction au Burkina Faso ; actes de vandalisme sur le site minier dans le village de Pelegtanga, fermeture des sites d’orpaillage en hivernage et retombées du boom minier sur le Burkina; affaire Bourgi, exil de Kadhafi, Galian. Ce sont là, entres autres, les sujets évoqués au cours du point de presse du gouvernement du lundi 19 septembre 2011. Il en ressort notamment qu’en ce qui concerne l’immeuble effondré, le gouvernement a porté plainte contre le promoteur et que le dossier soumis pour l’obtention de l’autorisation de construire était complet mais  c’est le suivi de la mise en œuvre qui a comporté des insuffisances.

 

Face aux femmes et hommes de média, venus en nombre ce lundi 19 septembre 2011 dans le studio de la RTB, quatre membres du gouvernement : le ministre d’Etat, ministre Chargé des Relations avec le Parlement et des Réformes politiques, Arsène Bongnesan Yé ; le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Yacouba Barry ; le ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie, Salif Kaboré, ainsi que le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, Alain Edouard Traoré. Une fois l’introduction faite par le porte-parole du gouvernement sur les points à l’ordre du jour, le premier à être sous le feu des questions fut le ministre Arsène Bongnessan Yé. Après la session du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP), l’heure est aux tournées régionales en vue de l’appropriation du contenu des travaux par les Burkinabè. A en croire M. Yé, 6 équipes parcourront, à cet effet, 12 régions du pays en attendant les assises nationales, prévues pour fin novembre 2044 participants sont attendus à ces rencontres régionales, dont le coût global d’organisation est estimé à 130 millions de F CFA.

 

«Où va l’argent de l’or ?»

Actualité oblige, les échanges avec le ministre de l’Habitat et l’Urbanisme ont été dans une certaine mesure les plus nourris : en effet, l’effondrement d’un immeuble à 4 niveaux en construction à Ouaga 2000 dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 septembre 2011, occasionnant la mort de 3 personnes, reste encore dans les mémoires. «Le gouvernement a porté plainte contre le promoteur. Les structures étatiques habilitées ont été instruites pour des audits afin de situer les responsabilités par des sondages et des enquêtes. Des sanctions seront prises une fois ces responsabilités situées», a souligné Yacouba Barry tout en renouvelant les condoléances du gouvernement aux familles éplorées. Selon lui, le promoteur de l’immeuble effondré a soumis un dossier à leurs services bien avant les évènements malheureux : «Il a eu son autorisation de construire, mais, avant la délivrance de ce document, nous avons effectué des études de sol et des recommandations ont été faites concernant l’utilisation d’un béton dosé à 400 kg par m3 avec des adjuvants pour stabiliser le béton, car les études ont montré qu’avec la nappe, il y a avait des montées d’eau assez importantes sur le site. Le dossier pour l’autorisation de construire était complet, mais c’est la mise en œuvre qui comporte un certain nombre de manquements.» Des cas d’effondrement de bâtiment ayant été également déplorés en 2009 sur l’avenue Kwamé-N’Krumah et dans le quartier Pissy, le MHU reconnaît que des difficultés existent au niveau des contrôles de chantier. Aussi, avec les différentes structures concernées il y a eu une rencontre afin d’instaurer un contrôle publique pour s’assurer de la mise en œuvre des recommandations des services techniques ; une tâche qui s’avère urgente, car, selon une enquête menée en 2009 dans les quartiers périphériques, seulement 2,8 % des chantiers disposaient d’une autorisation de construire sur 1100 contrôlés. On apprend que l’obtention du sauf-conduit pour les constructions revient à 300 000 F CFA pour les habitations et à 600 000 F CFA pour les immeubles.

Le 14 septembre 2011, le site minier de la Société Pinsapo Gold dans le village de Pelegtanga (province du Passoré) a été l'objet d’actes de vandalisme. Les affrontements ont occasionné de nombreux blessés et des dégâts matériels estimés à plus de 3 milliards de F CFA. Tout serait parti, à écouter Salif Lamoussa Kaboré, du fait que deux individus ressortissants du village ont relaté à la population de la localité des données qu’ils auraient recueillies sur internet et selon lesquelles l’utilisation du cyanure sur le site fera  exploser le village dans dix ans, mais il a assuré que selon les études menées par leurs services, il n’y aurait pas de fuite de cyanure sur le site. Foi du ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie, les meneurs de la casse en répondront devant la justice. «Où va l’argent de l’or ?» ont ensuite demandé les journalistes. Les royalties de l’exploitation de l’or sont réinvesties sur toute l’étendue du territoire, a répondu M. Kaboré, selon qui des mesures seront prises pour la fermeture effective des sites d’orpaillage en cette période d’hivernage.

«On ne va plus travailler avec des si.»

Dernier membre du gouvernement à échanger avec les journalistes, leur ministre de tutelle himself. Au sujet de la possibilité d’un exil de Kadhafi au Burkina, le porte-parole du gouvernement a affirmé que le pays des hommes intègres se conformerait aux dispositions du droit international, qui n’accorde pas d’exil à un individu contre lequel un mandat d’arrêt international est lancé. Le Burkina continuant d’avoir des relations diplomatiques avec la Libye, il n’y a pas de raison, selon lui, de geler les avoirs libyens sur la terre des hommes intègres.

Les fameux «djembés» de Robert Bourgi se sont encore fait «entendre» au cours de ce point de presse. Son de cloche d’Alain Edouard Traoré : «Il faut avoir un minimum de discernement. Le Président du Faso dispose d’un avion présidentiel de même que son homologue français. S’il y avait des accointances entre les deux chefs d’Etat, vous pensez qu’au lieu d’utiliser leurs appareils, ils auraient préféré mettre les billets dans des djembés et les remettre à un individu qui va prendre un vol régulier avec les rayons x ? C’est totalement absurde de croire que le Président du Faso, qui se bat pour obtenir des recettes et des devises pour le développement du Burkina, se prête à un tel jeu. C’est grotesque. Nous avons été critiqué pour notre argumentaire par rapport au monsieur, mais aujourd’hui tout le monde entier s’accorde avec nous pour considérer ce monsieur comme un mythomane totalement incohérent.» A l’en croire, son département a pris bonne note des recommandations du jury des Galian 2011, et la Direction du développement des médias va se pencher sur la question essentielle de la formation. «On ne va plus travailler avec des si. Il n’y a rien à cacher, alors frappez et on vous ouvrira», a-t-il ensuite affirmé aux représentants des médias en guise de conclusion du point de presse.

Hyacinthe Sanou

Dernière modification lelundi, 19 septembre 2011 21:00

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