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Assises criminelles : Devant la Cour, tous les «poissons» s’équivalent Spécial

Le jeudi 22 décembre, s’ouvrent les assises criminelles dans la capitale burkinabè. Pour en parler, le procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou, Honorine Méda/Kambiré, a rencontré la presse nationale le 20 décembre 2011. C’était au ministère de la Justice et de la Promotion des droits humains.

La presse, a reconnu le procureur au cours de la conférence même si elle n’a pas voulu faire dans les détails avec les journalistes, est un des partenaires essentiels, voire indispensables de la justice. Elle permet, selon elle, le changement de la perception de l’institution et de mieux se faire comprendre par l’opinion publique. Cette justice, a ajouté madame Méda, est souvent au centre de critiques et de débats permanents, probablement parce que son objectif de répondre aux attentes diverses et de parvenir aux résultats visés ne peut s’accomplir totalement.

Ces limites sont inhérentes à toute œuvre humaine, preuve que la vertu ne se réalise jamais complètement. Crises de confiance de la part des justiciables et de l’opinion publique, de conscience de ses acteurs, incompris et impuissants, fonctionnelle et de légitimité sont malheureusement imputées à la Justice. Mais ce qu’il importe de savoir, a martelé le procureur général, c'est que la Chambre criminelle a un but pédagogique. Elle travaille à permettre à ceux qui ont vécu des crimes dans leur chair d'être rétablis dans leurs droits et leur dignité par la justice.     
Le point de presse de mardi dernier visait donc à informer les hommes de médias des procédures en cours au niveau de la Cour d’appel de Ouagadougou et à leur faire un bilan des activités de la chambre criminelle pour l’année judiciaire écoulée.

Moins d’un mois pour rendre justice

La Cour d’assise est une juridiction compétente pour juger les personnes accusées de crime. Elle est aussi apte à trancher les questions de violations connexes à un forfait qui serait l’infraction principale. Les crimes sont des répertoires d’atteintes les plus graves comme l’assassinat, le meurtre, l’empoisonnement, le viol, le vol avec arme… Ces crimes sont passibles d’une peine de réclusion ou de détention criminelle allant de 10 ans à la perpétuité.


Comme bilan, on retient que, sur 10 sessions avalisées en 2010-2011 sur un total de 207 dossiers programmés, 189 ont effectivement été jugés et 18 autres renvoyés pour plusieurs raisons : nécessité de comparution obligatoire des accusés, non-respect de certaines formalités…
Demain commence une nouvelle session de la Cour criminelle, celle de Ouagadougou, avec  85 dossiers inscrits au rôle. Va-t-on alors mettre sur le tapis des dossiers poignants ou s’agira-t-il tout simplement de «coincer» des alevins comme on en a l’habitude ? Pour Honorine Méda/Kambiré, aux yeux de la justice, il n’y a pas de petits ou de gros «poissons» à trouver.

La personne contre laquelle une information judiciaire est ouverte, si sa culpabilité est prouvée et qu’elle est condamnée,  purge normalement sa peine. Jusqu’au 18 janvier 2012 donc, tous ceux dont les dossiers ont fait l’objet d’instruction seront à la barre du côté du palais de justice de Ouaga 2000 pour répondre de ce dont on les accuse. Ils seront condamnés ou alors tout simplement relaxés. N’est-ce pas que tous les hommes sont égaux devant la loi ?

D. Evariste Ouédraogo

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