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Centre-Nord : Jeudi noir à Boussouma Spécial

Des jeunes mécontents de Boussouma, commune rurale de la province du Sanmatenga, qui exigent depuis plusieurs mois le départ du maire, Isidore Issiaka Ouédraogo, ont violemment manifesté le jeudi 12 janvier 2012 pour empêcher la tenue de la session budgétaire du conseil municipal de la localité. Des blessés et de nombreux dégâts matériels ont été enregistrés lors de cette chaude journée, dont l'incendie de la résidence de l'édile.

La volonté affichée par le conseil municipal de tenir la session budgétaire le jeudi 12 janvier 2012 semble être la cause de la montée du mercure à Boussouma, commune rurale située à une quinzaine de kilomètres de Kaya, chef-lieu de la province du Sanmatenga et de la région du Centre-Nord.
En effet, depuis décembre 2011, des jeunes, qui accusent le maire Isidore Issiaka Ouédraogo de mauvaise gestion des affaires locales, avaient empêché à plusieurs reprises la tenue de la session budgétaire et exigé le départ pur et simple du bourgmestre, mais alors à travers des manifestations pacifiques.

Pour faire la lumière sur les différents points de revendications des croquants, une mission de contrôle avait été commanditée par le ministère de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité en son temps.
Selon des témoignages, les manifestants avaient promis, il y a quelques jours, de s'opposer à la tenue de la session budgétaire pour exiger du maire la publication du rapport de ladite mission.

Toujours selon les mêmes sources, les agents des forces de sécurité avaient investi la veille, c'est-à-dire le mercredi 11 janvier, la ville pour garantir la sécurité des conseillers municipaux au cours des travaux.
Au moment où ces derniers, sous haute surveillance, s'apprêtaient à entrer dans la salle de réunion, un groupe de jeunes manifestants s'y opposa ; les forces de sécurité s'interposèrent et ripostèrent aux jets de pierres par des lancers de gaz lacrymogènes.

Après les courses-poursuites, les agents décidèrent  de se retirer pour éviter le pire lorsque les frondeurs se mirent à vider les élèves du lycée départemental de leurs salles de classe pour grossir les rangs des  manifestants.
Prenant alors le contrôle des lieux, les croquants se rendirent au domicile du maire.

Après avoir défoncé les portails et fait tomber les murs, ils incendient et saccagent deux voitures, quatre motocyclettes, trois bicyclettes... Outre les dégâts matériels causés par les flammes, plusieurs personnes ont été blessées au cours de cette violente manifestation, dont six agents de sécurité, deux conseillères municipales   et un manifestant.

A noter que le passage sur la route nationale n°3 Ouagadougou - Dori a été bloqué  ce jour pendant plusieurs heures par les  mécontents à l'aide de barrières de pierres et de pneus enflammés.
Si le retrait des forces de sécurité a permis d'éviter des pertes en vie humaine, en témoigne le nombre  de blessés dans leurs rangs (6). Certains proches du maire estiment avoir été laissés à eux pendant le manif.

Quelles solutions les autorités administratives, politiques, religieuses et coutumières trouveront-elles pour une résolution des crises récurrentes dans les mairies au Sanmatenga ?
Signalons enfin que les cours ont été suspendus au lycée départemental de Boussouma depuis le vendredi 13 janvier dernier.

D.D.O.

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