Etalons # Lions Indomptables amateurs : 0-0 : La finition laisse à désirer ^Spécial

Pour cette rencontre, le sélectionneur national, Paulo Duarte, n’a pas reconduit l'équipe qui avait joué  contre le Gabon le 9 janvier 2012 au stade Gaston Perylle de Bitam au Gabon. Suite à l’arrivée de cinq joueurs il y a quelques jours, il a procédé à un léger remaniement pour les voir aussi en situation de jeu. Sur la feuille de match, on notait la présence de : Djakaridia Koné (milieu), Jonathan Pitroipa et Moumouni Dagano, tous deux en pointe.

Au vu du positionnement des joueurs sur le terrain, on sent que le technicien portugais a crayonné sur son calepin un plan de bataille pour terminer sur une bonne note. Quand l’arbitre camerounais, Aurélien Juenkou, libéré les acteurs, ce sont les Etalons qui ont pris les choses en main. Sur un centre adressé de la droite par Abdoul Razak Traoré, Dagano est à la réception et reprend mollement le ballon ; le portier Laurence Ngomé se précipite et concède le corner (5e). Deux minutes plus tard, Dagano hérite d’une balle et sert Alain Traoré qui met au-dessus.

Les Lions Indomptables amateurs (ce sont eux qui jouent la coupe d’Afrique des nations des locaux), qui avaient tenu en échec les Palancas Negras de l’Angola en match amical il y a quelques semaines à Cabinda (1-1), vont-ils continuer de subir le jeu ? A la 10e minute, sur une mauvaise relance de Mamadou Tall, Christian Duegoué réceptionne la balle et file vers les buts, mais l’un des deux assistants lève son drapeau.

Après cette grossière erreur, on coordonne bien du côté de notre onze national pour que les attaquants aient le ballon dans la profondeur. Pitroipa, au sortir d’une action rapide, se retrouve en  bonne position mais joue un peu facile et du fait de son tir sans puissance, le portier  capte facilement la boule de cuir (15e). Passé le premier quart d’heure, les Etalons attaquent avec mordant leurs adversaires : énorme pressing, rapide remontée de balle au moyen de beaucoup de jeu à trois et le tout avec une solidarité défensive maximale.

A la 20e minute, Pitroipa, encore lui, part en dribble et échoue de justesse sur Laurence Ngomé. Sur l’action, le sociétaire de Rennes (Ligue 1 en France) a fait un numéro que le public a apprécié. Quelques minutes après, il ouvre pour Dagano qui décoche une frappe avec puissance repoussée par le portier ; il accourt,  mais ne peut reprend le ballon.
Les amateurs camerounais, qui n’ont pas pour autant baisser les bras, se montrent eux aussi actifs et obtiennent un penalty à la 31e minute, provoqué par Djakaridia Koné. Joseph Momado, chargé d’exécuter la sentence, tire lamentablement hors du cadre.

La mi-temps intervient sur un score vierge après que Bertrand Traoré a relayé Alain (38e). Avant le début de cette deuxième période, Mahamoudou Kéré, Aristide Bancé et Bakary Koné ont respectivement remplacé Koné (Djakaridia), Pitroipa et Tall. Mais ces changements n’ont pas eu d’effet sur le cours du match. Les Etalons, en effet, on montré une autre copie, différente  de celle qu’on a vue en première mi-temps. L’équipe n’a pas réalisé des choses intéressantes et elle s’est même fait peur. Son jeu s’est tout simplement liquéfié. On retient de ces quarante-cinq dernières minutes qu’elle n’a pas eu les moyens de mieux contrôler la partie.

Zéro but marqué après deux matches, est-ce à dire qu’il n’y a pas d’attaquants capables de trouver la faille ? En tout cas, des insuffisances ne manquent pas à ce niveau tout comme au milieu, et il appartient à Duarte de corriger les lacunes avant que les choses sérieuses  commencent.

De notre envoyé spécial à Yaoundé

Justin Daboné

Ils ont dit

Aristide Bancé (attaquant) : «on a joué face à une jeune équipe camerounaise qui était très motivée. En ce qui nous concerne, il aurait fallu marquer un but après notre domination en première mi-temps pour essayer de changer le rythme. Mais cela n’a pas été le cas, mais je pense que, dans l’ensemble, tout le monde a bien joué. C’est vrai que nous n’avons pas marqué après ces deux matches, mais n’oubliez pas que nous n’avons pas non plus pris de but. On va revoir tout cela à l’entraînement, je crois que nous péchons au niveau de la finition et dans les dernières passes. A Malabo, les matches seront différents, et d’ici là les choses viendront.»

De la préparation es-tu satisfait ?

«Pour moi, tout s’est bien passé, et je sens que les joueurs sont tous motivés. On peut faire quelque chose dans notre groupe et on ira au bout.»

Tu seras à ta première CAN  :  quel effet cela te fait-il ?

«Pour ma première CAN, j’essaierai de donner le meilleur de moi-même. Le premier tour est dans nos cordes et je ne souhaite pas quitter la CAN sans marquer.»
Moumouni Dagano (attaquant) : «Je crois que nous avons livré un bon match, mais le plus frustrant, c’est de n’avoir pas marqué. C’est notre dernier match de préparation avant la CAN et on tenait à gagner pour se mettre davantage en confiance. Néanmoins, ce nul n’est pas catastrophique, et je reste confiant pour les trois matches qui nous attendent à Malabo. On est bien physiquement et dans la tête pour faire ce que nos supporters attendent de nous à l’ouverture de la CAN».

Tu étais un peu nerveux au cours de la deuxième mi-temps. Qu’est-ce qui n’allait pas ?

«C’est vrai, et cela m’arrive quand je ne marque pas. Je m’en voulais pour des actions que je n’ai pu convertir en buts. Vous savez, un attaquant doit faire son travail sur le terrain, et ce n’était pas le cas pour moi. Pour ce qui me concerne, cette rencontre appartient au  passé et je pense au match du 22 janvier contre l’Angola.»


Dans les coulisses

• De mémoire de journaliste sportif, on n’avait pas vu autant de confrères couvrir une coupe d’Afrique des nations. Le vendredi 13 janvier 2012, ils ont été une dizaine venus des différents organes du pays qui ont débarqué à Yaoundé dans la soirée. Ce sont des jeunes gens qui seront à leur première CAN et, comme on le dit, c’est sur le terrain qu’on apprend. En tout cas, ils verront bien que cette compétition est différente d’un match qui se joue à Sig-Noghin ou dans le village de Mané.

• Parmi les voyageurs du 13 janvier, il y a un qui n’oubliera pas de si tôt ce qui lui est arrivé. Ne croyez pas qu’il a eu maille à partir avec quelqu’un, mais c’est tout de même regrettable. A ce qu’on dit, il aurait, au départ de Ouaga, fait enregistrer son sac de voyage dans lequel se trouve son ordinateur portable. A l’escale à Cotonou pour une autre correspondance, il a été surpris de constater que son outil de travail avait disparu. L’avait-on dérobé chez lui au pays ou à l’arrivée dans la capitale béninoise ? Toujours est-il que notre confrère, Jacques Balima de Fasozine, a poussé un cri de désespoir. C’est vraiment triste ce qui lui est arrivé, et il ne peut qu'en être affligé avec raison. Selon lui, son portable a été soutiré de sa valise à l’aéroport de Ouaga.

• Après le match contre les Lions amateurs, les Etalons avaient quartier libre le samedi 14 janvier. Une occasion pour les uns et les autres de s’évader des heures durant en ville. Un bal était au programme pour décompresser en attendant le départ pour Malabo.

• Adamah Nii Plange, savez-vous qui c’est ? Eh bien, c’est un footballeur qui évolue à l’ASFA-Y et il a participé avec les Etalons locaux au tournoi de l’UEMOA il y a quelques mois à Dakar au Sénégal. Depuis le 13 janvier, on l’a fait venir à Yaoundé pour se joindre au groupe non pas pour jouer, mais pour le mettre dans le bain en vue d’une sélection plus tard. A dire vrai, c’est une bonne chose et c’est même à louer. Mais pourquoi n’avoir pas associé aussi Hervé Zingué quand on sait qu’il a contribué à la qualification de l’équipe à la phase finale de l’épreuve 2012 ?  Messieurs de la Fédération burkinabè de football (FBF) ou du staff technique, est-ce un oubli ou une façon de couper les ponts avec ce joueur ?