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Frontière Burkina-Niger : Un réseau bien huilé de fraudeurs Spécial

Une mission  conjointe d’investigations de la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées de la République du Niger (HALCIA) et de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) du Burkina Faso au niveau des services douaniers des deux Etats a permis de démanteler un important réseau de fraudeurs. Le groupe dont le cerveau est un opérateur économique nigéro-burkinabè a été appréhendé alors qu’il faisait passer du carburant pour de l’huile lubrifiante. Ces informations sont issues du rapport de mission présenté le vendredi 24 février 2012, à l’ASCE, à Ouagadougou.

 

Les faits se sont passés comme suit. La Cellule d’intervention et de recherche du Niger appréhende un opérateur économique nigéro-burkinabè alors qu’il transporte à bord de son camion de 35 tonnes, diverses marchandises dont 360 fûts de carburant qu’il avait fait passer pour des huiles lubrifiantes. Le président de la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) du Niger, Issoufou Boureima, en fait cas à son homologue de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) du Burkina, Henri Bruno Bessin.

Celui-ci diligente promptement une mission conjointe d’investigations composée de lui-même comme chef, d’un membre de la HALCIA et d’un autre de la Coordination nationale de lutte contre la fraude au Burkina Faso (CNLF/BF) pour «mener des enquêtes au niveau de l’administration douanière du Burkina afin de mettre en évidence les dysfonctionnements et irrégularités du système douanier nigérien et identifier les éventuelles complicités au niveau des bureaux de douane burkinabè».

Ce travail de terrain a permis de confirmer l’existence d’une organisation «plus ou moins bien huilée», comme l’a si bien relevé le président de la HALCIA, Issoufou Boureima, de fraude douanière dont le cerveau est effectivement un nigéro-burkinabè.  C’est ainsi que se résume également le rapport de mission présenté le vendredi 24 février dernier dans les locaux de l’ASCE à Ouagadougou. C’est donc tout heureux que les premiers responsables des 2 institutions ont procédé à la signature du document.

«Avec cette mission la criminalité transfrontalière vit de mauvais jours en ce moment», s’est en effet réjoui le président de l’ASCE, Henri Bruno Bessin, qui voit en cette bonne collaboration la manifestation de la coopération régionale et internationale prônée dans le cadre de la lutte contre la corruption. Aussi a-t-il promis de s’investir personnellement pour le renforcement d’une telle coopération. A entendre le premier responsable de la HALCIA, Issoufou Boureima, en effet, c’est depuis le Nigeria et le Bénin que commence le phénomène, les fraudeurs traversent par la suite le territoire nigérien en faisant semblant de venir au Burkina.

Cette pratique malhonnête, a-t-il relevé, contribue à une démobilisation conséquente des ressources de son pays (Ndlr : plus de 2,300 milliards FCA de droits éludés pour les seules années de 2010 et 2012). C’est tout naturellement donc qu’il a joint sa voix à celle de son homologue pour féliciter les membres de la mission qui ont œuvré avec beaucoup de professionnalisme pour parvenir à un aussi bon résultat. «Cette opération qui a été menée avec succès est une réponse adéquate à la hauteur de la nouvelle criminalité transfrontalière», a-t-il souligné.

S’abstenant de citer les noms des personnes impliquées dans cette sale besogne, à savoir des opérateurs économiques et des agents des 2 Etats concernés, il a affirmé que, pour ce qui est de son pays, le dossier sera transmis aux juridictions pour que force reste à la loi. «Le cerveau et ses complices ayant été pris, c’est le début de l’arrêt de cette dérive», a-t-il conclu.

Alima Koanda

Dernière modification lelundi, 27 février 2012 14:42

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