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Envoi de Casques bleus en RCA : Se souvenir du tragique précédent rwandais

Hier jeudi 10 avril 2014, les quinze pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont voté une résolution sur l'envoi de casques bleus en Centrafrique. Ce quitus onusien, qui intervient une année après le déclenchement de la crise, donne ainsi naissance à la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en RCA). Missions : protéger les civils, appuyer le désarmement des combattants et soutenir le processus de transition. C'est, en effet, plus de 12 000 hommes,  10 000 soldats et 1800 policiers, qui débarqueront sur les bords de l'Oubangui-chari pour tenter d'arrêter le tumulte qui agite ce fleuve depuis   la chute de François Bozizé en mars 2013.

Hier jeudi 10 avril 2014, les quinze pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont voté une résolution sur l'envoi de casques bleus en Centrafrique. Ce quitus onusien, qui intervient une année après le déclenchement de la crise, donne ainsi naissance à la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en RCA). Missions : protéger les civils, appuyer le désarmement des combattants et soutenir le processus de transition. C'est, en effet, plus de 12 000 hommes,  10 000 soldats et 1800 policiers, qui débarqueront sur les bords de l'Oubangui-chari pour tenter d'arrêter le tumulte qui agite ce fleuve depuis   la chute de François Bozizé en mars 2013.

 On ne peut que se réjouir de cette décision des quinze, qui constitue un pas de géant dans ce long et périlleux processus de recherche de la paix en Centrafrique. Aussi convient-il de rendre à la France ce qui est à la France, elle qui a initié et porté cette résolution à bout de bras. Contrairement à d'autres puissances occidentales, qui ont fait preuve de peu d'enthousiasme au regard des lourdes contraintes budgétaires que nécessitera la mise en œuvre de la MINUSCA.

Mais si on peut se féliciter de l'adoption de cette résolution, il reste tout de même des appréhensions, et l'une  d'entre elles est surtout liée à la date  du déploiement de cette force internationale.

En effet, ces casques bleus n'arriveront au plus tôt qu'en mi-septembre prochain. C'est-à-dire quelque cinq mois après l'adoption de la résolution. C'est vrai qu'au regard des effectifs et de l'importance des moyens logistiques engagés, sans compter la lourdeur dans le processus de décaissement du nerf de la guerre, ce n'est pas demain que les Casques bleus pourraient s'installer en bivouac sur les bords de l'Oubangui-Chari. Mais vu la situation centrafricaine, qui va de Charybde en Scylla, ce délai est suffisamment long pour que le pays s'enfonce davantage dans l'abîme. C'est d'autant vrai que, depuis un certain temps, les antibalaka semblent avoir repris du poil de la bête dans leur campagne d'exactions contre les musulmans et même contre les forces de la MISCA. Ces troupes de l'Union africaine qui semblent impuissantes face à l'ampleur de la violence. A tout cela s'ajoute l'impérieuse nécessité de combler au plus vite le vide que va créer le retrait des troupes tchadiennes, décidé la semaine dernière par N'Djamena.

Alors, la question est de savoir si les Casques bleus rallieront Bangui à temps pour suppléer le déficit opérationnel qu'il y aura sur le terrain avec le retrait des troupes tchadiennes.

C'est   vrai que les premiers éléments de l'Eufor-RCA, la mission militaire européenne, commencent à arriver sur le terrain. Mais vu que leur rayon d'action se limite à la capitale (sécuriser l'aéroport et certains quartiers de Bangui), on craint pour la situation sécuritaire dans les autres localités du pays en attendant le débarquement des Casques bleus. Cette appréhension est d'autant plus grande que le secrétaire général de l'ONU, au terme d'un récent séjour en Centrafrique, redoute, lui aussi, le pire : "Une épuration ethnico-religieuse est une réalité", a dit Ban Ki-moon avant de mettre en garde en ces termes : "La communauté internationale a fait défaut aux Rwandais il  y a 20 ans. Et nous risquions de ne pas faire assez pour les Centrafricains aujourd'hui". La communauté saura-t-elle réagir à temps pour parer à toute éventualité ? Sinon elle court le risque de se voir accuser, comme c'est le cas aujourd'hui au pays des "Mille Collines", d'avoir vu mais laisser venir.

Adama Ouédraogo Damiss

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