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Putsch manqué de septembre 2015 : «Certains partis politiques veulent empêcher la tenue du procès » (Simon Compaoré)

 

Des partis politiques seraient en ce moment à l’œuvre pour empêcher l’ouverture, le 27 février prochain, du procès du coup d’Etat manqué de septembre 2015. C’est l’ex-premier flic, Simon Compaoré, par ailleurs président par intérim du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), qui l’a dit hier 8 février 2018 au cours d’une conférence de presse au siège du parti. Le principal point au menu des échanges était le lifting gouvernemental intervenu le 31 janvier.

 

 

C’est le contraire qui aurait étonné : le parti au pouvoir apprécie positivement le récent remaniement ministériel. L’équipe formée par le chef de l’Etat et le Premier ministre dans leur laboratoire politique se caractérise, selon Simon Compaoré, par plusieurs points forts dont « la responsabilisation accrue de la jeunesse, le maintien de la société civile dans le gouvernement et l’importance accordée aux millions de Burkinabè de l’extérieur par la création d’un ministère plein».

 

Et si certains bookmakers politiques avaient prédit le départ de Paul Kaba Thiéba de la Primature pour « résultats insuffisants », le président intérimaire du MPP rétorque que « la nomination d’un Premier ministre relève du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat ». Il précise d’ailleurs que le parti ne partage pas l’appréciation pessimiste qu’ont leurs détracteurs de l’activité économique, et qui aurait pu justifier le débarquement de l’exécutif du toujours PM. « Nous, on estime qu’il travaille bien », a déclaré le ministre d’Etat auprès de la Présidence, pour qui « il n’y a pas de problème » que l’ex-cadre de la BCEAO ait été reconduit. « Where is the problem ? » a-t-il précisément demandé, lui qui affectionne tant la langue de Shakespeare.  Simon ne voit pas non plus de problem à se retrouver dans le gouvernement actuel sans portefeuille. « Le garage, ça ne me ressemble pas. Peut-être que certains parmi vous sont fatigués, pas moi. C’est une mission, et je vais m’appliquer à l’exécuter». Et de rappeler aux bons souvenirs de l’assistance sa robe qui n’a cessé de se rétrécir au fil des remaniements : « Je me porte bien dans la nouvelle robe qui m’a été taillée. »

 

 

 

Coup de force au procès du putsch ?

 

 

 

Le début, le 27 février prochain, du procès du coup d’Etat manqué a aussi été un objet de cette rencontre : le MPP se félicite de la tenue de ce rendez-vous judiciaire malgré, souligne le principal conférencier du jour, les velléités pour l’empêcher. « Certains partis, certains hommes politiques distribuent de l’argent afin de faire sortir des jeunes pour troubler l’ordre public et bloquer les principales artères », a-t-il en effet confié aux journalistes. « Rien n’empêchera la tenue du jugement », a martelé « Mister Simon ».

 

La récente sortie médiatique de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), qui a exprimé ses inquiétudes concernant l’équité du jugement, a fait réagir les pontes du pouvoir qui y voient une agitation fébrile. Ils veulent préparer l’opinion à une condamnation de leur champion (Djibrill Bassolé), a notamment asséné Lassané Sawadogo, le secrétaire exécutif national. Simon Compaoré a, lui, réagi à la mise en résidence surveillée de l’ex-chef de la diplomatie burkinabè dans laquelle le gouvernement aurait pesé de tout son poids : « On nous avait dit que c’était pour cause de maladie. Pourtant, depuis qu’il est en résidence surveillée, il reçoit des gens et on n’a jamais appris qu’il était couché ou qu’il était mourant, et qui plus est, il reçoit des visites ». D’après l’ancien premier flic, eu égard à certaines informations, le risque était grand que le général de gendarmerie se fasse la belle s’il avait bénéficié d’une plus grande liberté de mouvement.

 

 

Hugues Richard Sama

Dernière modification ledimanche, 11 février 2018 18:07

Commentaires   

0 #7 Albéric 11-02-2018 16:04
Ecoutez, le ministre d’Etat Simon Compaoré a voulu juste rassurer l’opinion publique sur l’état réel de santé du général Djbril Bassolé en précisant qu’il n’est pas couché dans un état de mourant. Cette précision valait la peine au regard des folles rumeurs qui avaient circulé, faisant croire que le général était extrêmement malade et qu’il fallait systématiquemen t une évacuation sanitaire à l’étranger pour le soigner. Le secrétaire exécutif de la NAFA (parti du général Bassolé) ,M.DICKO avait lui-même déclaré par voie de presse en février 2018 ,que le général avait le moral haut grâce à sa foi religieuse et qu’il se portait bien. Cela vaudrait insinuer que les agitations fébriles de militants de la NAFA qui exigeaient la libération pure et simple de Bassolé et son évacuation sanitaire relevaient plutôt de stratégies politiciennes pour une probable évasion du général afin d’échapper au procès du putsch de 2015.Par conséquent, Simon Compaoré n’a rien dit de compromettant ni pour le général, ni pour la procédure judiciaire en cours. Il a été clair, que si le général n’a pas été reconnu coupable par la justice, il sera relaxé .Cependant, si des preuves irréfutables sont reconnues contre lui et qui méritent une condamnation, il le sera. C’est clair, les propos de Simon Compaoré ne sont nullement compromettant et ne signifient pas une quelconque immixtion du gouvernement dans le dossier judiciaire. Au contraire, les autorités judiciaires ont fait preuve d’humanisme envers le général Bassolé, en lui accordant une liberté provisoire de sortie de la prison militaire et une assignation à résidence dans une villa à Ouagadougou ,où il reçoit royalement des gens.
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0 #6 Sacksida 10-02-2018 18:03
Qu’en-est-il exactement de cette autre affaire dite de « Tentative de déstabilisation du pouvoir de RMCK et du MPP», et dont les présumés comploteurs croupissent en début janvier 2018 à la MACA : Colonel Auguste Denise Barry, un jardinier, un gérant de quincaillerie et un électricien ? La troisième personne citée vient de bénéficier d’une liberté provisoire, et l’opinion publique reste de plus en plus sceptique sur la véracité de ce « présumée complot de décembre 2017 » car c’est tout à fait évident que les accessoires de quincaillerie, les arrosoirs de jardins, la pince à dénuder les fils et le Testeur de tension entre autres, ne sauront constituer des armes pouvant exécuter une telle opération, même si le présumée instigateur est un cadre supérieur militaire. Beaucoup, de Burkinabé dans l’opinion estime qu’il, s’agirait purement et simplement d’un règlement de comptes politique entre le principal accusé et le tout puissant ministre d’Etat Simon Compaoré et certains officiers du fait que sous la Transition l’ex-ministre de la sécurité Auguste D. Barry l’avait interpelé et que des Maires d’arrondissemen ts proches du parti au pouvoir avaient également été incarcérés. Sur cette affaire confuse, si des gens auraient reçus des sommes importantes pour une quelconque sale besogne, qu’attend le parquet militaire pour les citer nommément et les confondre ? En tout état de cause, il faudrait porter l’information judiciaire et des éclaircissement s utiles au peuple Burkinabé qui en a droit. Car s’il s’avère d’un éventuel règlement comptes, notre cher pays risque de ne pas sortir de l’ornière après l’insurrection populaire de 2014 et le vrai « coup d’état » de septembre 2015. Comme dit l’adage : « Le règlement de comptes est semblable aux rites d’une religion, qui semblent absurdes, mais qui façonnent les hommes dans l’avenir et leur vie terrestre » Que Dieu protège et sauve ma patrie. Courage et Salut !
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0 #5 Vérité 10-02-2018 08:07
Il est évident que les généraux Bassolé et Diendéré ont causé trop de violences contre des citoyens,indépe ndamment du coup d'Etat où l'on a tiré sur des gens dans la rue pour les empêcher de protester et de circuler dans les rues de Ouaga.Ils assument une part de culpabilité pour les morts liées au putsch de septembre 2015.Quant à Diendéré qui croit qu'il peut se tirer d'affaires en essayant d'accuser de complicité des personnalités civiles,militai res,coutumières et religieuses,il se trompe.Car,c'es t lui chef d'Etat putschiste du CND.Il devrait avoir honte de dire qu'on l'a soutenu pour faire le putsch comme s'il était un bambin qu'on manipule contre sa volonté.Pourquo i n'accuse t-il pas son épouse vipère Fatou qui n'a jamais caché ses ambitions d'être une Première Dame du Faso.
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0 #4 Kanzim 09-02-2018 16:19
J’aimerais m’adresser à qui parmi les journaleux animateurs des débats radiodiffusés caractérisent avec insistance bovine les agissements de M Simon COMPAORE comme un CDR pur, un CDR pur-sang et que sais-je encore. Quand on se dit journaliste, on doit observer assez de prudence qui consisterait à se cultiver et à se documenter sur les CDR, les acteurs politiques comme politiciens, timorés, avec une formation militaire limitée à une gymnastique de 2 semaines avec des PMC ou pistolets militaires chinois, le cache-sexe court et la langue pendante ou pendue…Ainsi, beaucoup de poussins journalistes éviteraient la langue pendante ou pendue, les affirmations fallacieuses ou des comparaisons abusives. Que chacun de ces anciens CDR aujourd’hui proclamés bons militants ou acquis au peuple, ou même braves que chacun donc ait le courage de nous dire de quel type de CDR il était : CDR brouettes, CDR pourris révisionnistes, opportunistes ou comme pour me taquiner l’illustre Norbert Zongo parlait de CDR anarcho-dogmato - populo pourris, suite à des cocoricos et caquètements d’ excités (ées) qui pensaient que la phraséologie révolutionnaire faite dans le néologisme « imbécilisant » pouvait permettre d’être quelqu’un. d'autre qu'un parasite de la Révolution. Beaucoup avaient le poing levé, aujourd'hui c'est plutôt leur gosier qui est large et profond.
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0 #3 Kanzim 09-02-2018 16:06
Il y a une première contradiction dans les circonlocutions de notre anglophile M Simon COMPAORE quand, reconnaissant que la nomination d’un Premier ministre relève du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat, il ne peut se départir de cette envie quasi pathologique de dominer et de commander il dit que « Nous, on estime qu’il travaille bien ». Ensuite on note des affirmations gratuites qui s’avèrent inacceptables d’autant plus qu’elles viennent d’un adulte, d’un ministre chargé de la sécurité même s’il en a été sorti, et d’un ministre d’Etat. Si c’est vrai comme l’affirme M Simon que « certains partis, certains hommes politiques distribuent de l’argent afin de faire sortir des jeunes pour troubler l’ordre public et bloquer les principales artères », alors qu’il ait le courage d’être démonstratif en sus d’être affirmatif : qui sont ces gens-là ?Donnez des noms si vous affirmez détenir la vérité à moins que la grammaire, la logique et le vocabulaire ne soient pas maitrisés en français comme on veut le faire croire au contraire pour la langue anglaise. En outre, si « rien n’empêchera la tenue du jugement », que « Mister Simon » nous dise quels sont les déterminants d’une telle affirmation ? Quelque chose ou quelqu’un tente-t-il d’empêcher la tenue du procès ? Au Burkina, la misère intellectuelle frappe comme une épidémie, presque tous les partis en vue au Burkina, ou du moins les partis qui par des compétences manouvrières sont arrivées à obtenir des financements ponctionnés des maigres ressources du peuple : quand les responsables parlent, c’est pour parler des autres partis, comme si leur savoir et savoir-faire étaient circonscrits dans les limites de la critique des autres. Rendons à César ce qui est à César, M Gilbert OUEDRAOGO de l’ADF RDA fait heureusement dans la différence en nous servant de la réflexion et de la proposition constructives, ce qui fait l’exception mais aussi l’espoir vu qu’il est moins vieux que les vieux qui insistent dans la politique, lais mués en toupies.
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0 #2 Megd 09-02-2018 12:45
J'ai vraiment et réellement honte à la place de ce Mr. Il ne fait qu'enfoncer son parti dans le gouffre.

Comment peut-on tenir de tels propos face à la presse? Ignore-t-il la séparation des pouvoirs dans un état? A travers ses propos, l'on sait à quoi s'en tenir par rapport au dossier du Colonel Auguste Barry.

C'est triste, mais que nos autorités sachent que la roue tourne car qui pouvait penser que certains puissants de l'époque pouvaient raser les murs de nos jours?

Il est trop facile de parler des martyrs car personne ne sortira pour leur venir en aide si jamais leur pouvoir vacillait.

Ce gouvernement me rappelle celui de Hollande. Je reste pertinemment sûr que ces gens seront capable de brûler le pays pour réchauffer leur café.

Les manigances et autres coup bas ne passeront plus car nos FDS ne sont plus prêts à se laisser embarquer dans de basses besognes.
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0 #1 Frédérico 09-02-2018 08:56
Simon Compaoré, économiste de formation a beaucoup travaillé dans la vie politique à tel point que cela a eu tendance à occulter un peu son profil d’économiste de l’Université de Dijon en France. Il constitue l’une des grandes figures politiques des 20 dernières années du Burkina Faso. C’est un stratège dans la mobilisation des foules tant au plan du développement que lors des échéances électorales. Son expérience de maire de Ouagadougou lui a permis de savoir qu’il faut allier sensibilisation et rigueur dans la réalisations des actions de développement d’une ville où les gens sont souvent réticents à sortir des cadres anarchiques d’encombrement des voiries et leurs abords. Aussi, Simon Compaoré demeure une locomotive électorale pour son parti le MPP pour les échéances électorales é venir (présidentielle et législative 2020).
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