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Une Lettre pour Laye : Sita reçoit ses vœux à la MACA

 

Cher Wambi,

 

Après plus de deux ans d’instruction, le dossier du putsch manqué du général Gilbert Diendéré est, à présent, fin prêt pour être jugé. En effet, depuis la fin de l’audience de confirmation des charges en octobre dernier, le dossier a quitté la chambre de l’instruction et se trouve devant la chambre de jugement depuis le 29 décembre 2017, précisément. Aujourd’hui, la date du procès est fixée : le mardi 27 février 2018. Le lieu est connu : la salle de conférences de Ouaga 2000. Le nombre de personnes poursuivies : 84.

 

 

La liste des témoins circule déjà sur la toile. Et, cher cousin, je peux t’affirmer qu’ils sont très nombreux et que parmi eux, il y en a qui sont de calibre exceptionnel : Roch Marc Christian Kaboré, Tulinabo Mushingui, l’ex-ambassadeur des Etats-Unis, Gilles Thibault, l’ex-ambassadeur de France, le Mogho Naaba Baongo, de hauts dignitaires religieux et militaires, etc.

 

Du coup, la question que beaucoup se posent est de savoir si toutes les personnalités citées vont déférer devant la chambre de jugement du tribunal militaire délocalisée, pour l’occasion, dans la Salle de conférences de Ouaga 2000. A ce sujet, comme je te le disais dans ma dernière lettre, une chose est de citer un témoin, une autre est de le faire effectivement comparaître à la barre du tribunal.

 

Toujours dans la perspective de ce procès, cher Wambi, le parti politique la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), dont le champion est le général Djibrill Bassolé, a donné un point de presse le 6 février dernier. A cette occasion, les conférenciers s’étaient inquiétés de la révocation du juge Jean Marie Ouattara de la présidence de la chambre de contrôle de l’instruction du tribunal militaire. La NAFA s’inquiète d’autant plus que c’est ce même magistrat qui avait accordé la liberté provisoire au général Bassolé et qui avait  jugé illégal l’arrêté d’assignation à résidence du premier général de gendarmerie de notre pays, arrêté pris en octobre dernier par le ministre de la Défense, Jean Claude Bouda. Pour la NAFA, cher cousin, cette révocation est très contestable car ce juge est « la mémoire du dossier » alors que le procès doit intervenir dans moins de trois semaines.

 

Certes, cher cousin, la NAFA a le droit de condamner avec la dernière énergie, comme elle le dit, « les immixtions politiciennes injustifiées de l’exécutif à tous les niveaux de la procédure judiciaire du putsch manqué ». Mais il est bon de rappeler à l’opinion que le juge Ouattara, même s’il n’avait pas été révoqué, n’a plus prise sur le dossier depuis la fin de l’année et donc ne saurait influencer l’aboutissement du procès. En effet, depuis le 27 décembre 2017 le dossier est devant la chambre de jugement. Si bien que depuis cette date, c’est maintenant le président de cette chambre de jugement qui délivre les permis de communiquer avec les accusés qui sont actuellement pensionnaires à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) ou avec le général Djibrill Bassolé, qui est soumis à l’arrêté d’assignation à résidence.

 

 

 

Cher Wambi, tu as sans nul doute appris cette révélation qui a sonné comme une expression de dépit de l’éphémère ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Issouf Sawadogo, limogé du gouvernement Thiéba III après seulement trois petits mois de service.

 

Interrogé,  lors de la cérémonie de passation de charges, sur les raisons de son éviction de la tête du département, « le pauvre Issouf », dans une déclaration sibylline, a confié : « Il y avait des malentendus entre Laurent Bado et moi sur la façon dont il fallait diriger le ministère. » Avant d’ajouter : « Je préfère ne pas déballer ces problèmes sur la place publique. »

 

Mais de sources émanant du PAREN, lequel  semble détenir le monopole du portefeuille de la Culture aux termes du jeu des alliances nouées à l’Assemblée nationale, le ministre sortant aurait refusé de se soumettre aux injonctions du père fondateur du parti, Laurent Bado, de lui rendre compte de sa gestion. Une rebuffade qui a, depuis, jeté un froid sur les relations entre lui et son mentor.   

 

Les mêmes sources indiquent que pour le choix du remplaçant de Tahirou Barry au gouvernement, Bado avait d’abord jeté son dévolu sur Oumar Guiguemdé, ancien président du PAREN. C’est suite au   refus de ce dernier de jouer au caniche docile que le « proprio du PAREN » s’est tourné vers Issouf.

 

« Abdoul Karim Sango a accepté de jouer le jeu. Mais je ne le vois pas tenir longtemps dans le rôle de laquais de son professeur », prédit un militant du PAREN.   

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

- Ambiance de fête hier jeudi 8 février 2018 à la Maison d’arrêt et de correction des Armées (MACA) à l’occasion de vœux adressés au directeur de la justice militaire, le colonel Sita Sangaré.  Cérémonie à laquelle ont pris part des autorités de tutelle comme le garde des Sceaux, René Bagoro, et un représentant du ministre de la Défense. Triés sur le volet, dont un par quartier, les pensionnaires de la MACA étaient de la partie dont le plus célèbre d’entre eux, le général Gilbert Diendéré. Ainsi honorés à quelque deux semaines de l’ouverture du procès sur le putsch manqué du 16 septembre, on ne sait pas si les convives intra-muros avaient véritablement l’esprit à la fête.

 

Absence sans doute remarquée, celle du colonel Auguste Denise Barry, détenu à la prison militaire pour « tentative de déstabilisation du régime ». Entendu lundi passé dans le fond du dossier, ce dernier est retourné dans sa cellule, contrairement à l’un de ses complices présumés, Adama Maïga,  qui a bénéficié d’une mise en liberté provisoire.

 

 

 

- Un différend oppose depuis un certain temps les habitants de Basma et de Kankandé, des villages relevant respectivement des communes de Barsalogho et de Kaya, dans la province du Sanmatenga. La raison de cette mésentente qui menace la bonne cohabitation vieille de plusieurs décennies entre ces populations : la désapprobation des garants de la tradition de Kankandé du choix par la communauté catholique de Barsalogho  d’une colline pour accueillir une manifestation chrétienne. Les mécontents prétextent que la colline en question abrite des fétiches sacrés de leurs ancêtres. Face à la situation, les maires des deux communes, Boukaré Ouédraogo (Kaya) et Abdoulaye Pafadnam (Barsalogho), ont décidé de conjuguer leurs efforts afin d’éviter une crise communautaire entre les deux populations sœurs. Après avoir lancé des appels à la retenue aux habitants, les deux responsables communaux ont sollicité une médiation des autorités coutumières pour une résolution pacifique de cette crise. L’administration communale de Barsalogho a aussi demandé à la communauté catholique de surseoir à ces activités programmées sur la colline en question. Affaire à suivre donc !   

 

 

 

- Cinq   Burkinabè figurent  parmi les 100 Africains les plus influents de l’année 2017.

 

Ce classement est celui du magazine « New African ». 

 

Depuis quatre  ans de cela, ce journal  a mis 500 personnes sous les feux des projecteurs.

 

Dans ce « who’s who » africain de la cuvée 2017, il y a le directeur de publication de « L’Observateur Paalga », Édouard Ouédraogo, pionnier de la presse privée libre et indépendante au Burkina Faso et dont le canard est considéré comme  l’un des quotidiens nationaux les plus influents.  « Le doyen, comme le surnomment ses confrères, aurait, avec les représentants du clergé, pesé de tout son poids pour la désignation du diplomate Michel Kafando comme président pendant la transition politique en octobre 2014. C’est également à lui que l’ancien Premier ministre avait fait appel, en 2016, pour plaider la cause du retour d’exil de Blaise Compaoré », a souligné « New African.

 

Un autre Burkinabè est monté sur le podium : le chef suprême des Mossé, le Mogho Naaba Baongo, pour son  « rôle prépondérant dans le retour à la stabilité du pays lors de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et du coup d’État manqué de septembre 2015. À cette occasion, son palais s’était transformé en conclave diplomatique », a signalé le trimestriel.

 

Le gynécologue-obstétricien Charlemagne Ouédraogo, président de l’Ordre des médecins, a été récompensé pour ses efforts dans la lutte contre les pratiques illégales dans le secteur de la santé.   «C’est ainsi que de janvier 2014 à décembre 2017, sa structure a épinglé au moins une quinzaine de cas graves. En juillet 2014, le professeur s’était illustré par l’expulsion du territoire burkinabè de deux médecins français y exerçant sans autorisation», a relevé le magazine.

 

Cheikh Aboubacar Doukouré, membre du présidium de la Fédération des associations islamiques du Burkina Faso, et  Bassolma Bazié,  secrétaire général de la puissante centrale syndicale CGT-B, font également partie de ce top 100 des personnalités africaines de 2017.

 

Le premier, « conseiller à la présidence du Faso où ses avis comptent, est une personnalité religieuse de premier ordre et a pesé de tout son poids dans la désignation de l’actuel président de la Commission nationale électorale indépendante. Très influent et respecté chez les croyants, Cheikh Doukouré dispose d’un vaste réseau dans le monde arabe. Le Burkina Faso lui doit notamment ses nombreux partenariats économiques tissés avec le Koweït et l’Arabie Saoudite », le second,  «homme de 47 ans, est craint des autorités politiques. Dans les cercles du pouvoir, on voit dans ses agissements un « trublion », explique « New African ». 

 

 

 

- Petit à petit, les choses sont en train de revenir à la normale au Conseil supérieur de la communication après l’incarcération  de sa présidente Nathalie Somé  pour détournement présumé de deniers publics dans le cadre de l’organisation des élections générales de 2015. En effet, le président du Faso a abrogé le décret  attaqué en justice par le conseiller Bakary Alexandre Sanou,  qui faisait de Jean de Dieu Vokouma le « suppléant » de Nathalie, la notion de suppléance n’existant pas dans la loi organique relative au CSC. C’est donc désormais le vice-président Désiré Comboïgo qui assure « dans toute sa plénitude » l’intérim de la présidence.

 

Mais si les choses bougent  à la « gendarmerie des médias », il n’en est pas de même chez la prisonnière déférée le 6  septembre 2017 à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou . Il y a maintenant  cinq bons mois qu’elle y ronge son frein en attendant une hypothétique liberté provisoire qui lui a,  jusque-là, été refusée. Si elle est coupable de ce dont on l’accuse, c’est normal que la justice suive son cours et que la loi s’applique dans toute sa rigueur. Mais en attendant son procès, n’y a-t-il pas lieu de donner une suite favorable à sa requête puisque, disent les juristes, la liberté est la règle et la détention l’exception.  On ne voit pas comment sa sortie pourrait perturber le cours de la justice ou même comment elle pourrait s’échapper alors que des personnes accusées de faits  autrement plus graves  tel le putsch manqué de septembre 2015 sont en liberté en attendant leur jugement, qui s’ouvre en principe le  27 février prochain.

 

 

 

- Les turfistes se le rappellent certainement, le traditionnel Grand prix de l’Afrique  s’est couru  cette année le dimanche 4 février 2018  sur l’hippodrome de Vincennes et a fait une soixantaine de millionnaires  au Burkina Faso. En marge de cet événement, plusieurs loteries du continent ont reçu des distinctions. C’est ainsi que Simon Touwendé Tarnagda, le DG de la nationale des jeux burkinabè, a reçu le prix de la Paix en Afrique. Ce que l’heureux récipiendaire a accueilli avec une immense joie, dédiant la récompense à tous ses collègues et aux partenaires de la maison, dont évidemment les parieurs et autres gratteurs.

 

 

 

- L’importation des pétards, communément appelés dynamites, fait l’objet d’une interdiction depuis quelques années dans notre pays. Et pourtant, combien de fois, à l’occasion des fêtes, des citoyens ont été ébranlés par les bruits assourdissants de ces engins ? La dernière preuve en date de cet incivisme  a été servie aux riverains de l’école éponyme du quartier Pissy, le dimanche dernier : une déflagration qui a secoué la zone tant elle était puissante. Résultat, la gendarmerie s’est immédiatement rendue sur les lieux pour appréhender deux des auteurs de cet acte pour le moins irresponsable. Si seulement ils pouvaient être punis conséquemment pour servir d’exemple !

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 11 février 2018 18:05

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