Menu

Une Lettre pour Laye : Achille a-t-il retourné sa veste ?

 

Cher Wambi,

 

Dans ma précédente lettre, je t’annonçais que Juliette Bonkoungou était finalement candidate à la présidence du CDP dont le 7e congrès s’est tenu le week-end dernier. Une candidature poussée à la roue par des femmes aussi bien  du parti que de l’extérieur. Mais bien qu’elle ait effectivement postulé en déposant son dossier la veille de l’ouverture du congrès, la Julie nationale, comme on l’appelle affectueusement, n’a finalement pas pris part à la compétition. C’est qu’à la dernière minute, elle a renoncé à la course.

 

 

 

Qu’est-ce qui a pu bien se passer ?

 

Selon une source bien introduite, la « fille du Boulkiemdé » a préféré se désister au profit de Boureima Badini, présenté comme le candidat de Blaise Compaoré.

 

En effet, cher cousin, selon ce qui m’a été rapporté, le comité d’organisation a enregistré dix-neuf actes de candidature. Et suivant les affinités de toutes sortes, et au terme de moult tractations, les postulants se sont regroupés en deux coalitions : l’une anti-Eddie constituée de huit personnes, et l’autre pro-Eddie forte de onze membres. 

 

Par souci de ne pas émietté le collège électoral, chaque camp a opté pour la tactique du désistement au profit d’un candidat unique.

 

C’est ainsi que du côté des anti-Eddie, une majorité s’est dégagée pour soutenir Boureima Badini, protégé, comme je te l’avais dit, du père fondateur du CDP. Alors Juliette Bonkoungou, pour ne pas passer pour celle qui s’oppose à la volonté de l’ex-hôte de Kosyam, a purement et simplement retiré sa candidature au profit de l’ancien « représentant spécial du facilitateur » en Côte d’Ivoire.  Pour certains,  celle-là même qui a le profil idéal, au regard de ses compétences et de son expérience politique et administrative, pour porter haut le flambeau du parti aurait été victime du plafond de verre, c’est-à-dire des pesanteurs socio-culturelles défavorables au leadership de la femme. A cela, ils ajoutent l’utilisation abusive du nom de Blaise Compaoré, l’achat de conscience et des cas de retournement de veste, comme on le dit.

 

Cher Wambi, dans ce dernier cas de figure, on parle d’Achille Tapsoba, qui est passé, avec armes, bagages et partisans,  de la coalition anti-Eddie au camp des pro-Eddie.

 

A ce qu’on dit, « l’idéologue » du parti aurait vécu le choix de Badini par Blaise Compaoré comme une marque d’ingratitude à l’endroit de tous ceux qui sont restés au pays après l’insurrection et ont travaillé, à leurs risques et périls, pour maintenir le navire-CDP à flots.

 

Dépités par cette blessure narcissique, Achille et ses hommes  ont  alors décidé de passer à l’ennemi avec ce que cela a valu comme pesant de voix favorables à Eddie. La suite est désormais connue : Badini a été coiffé au poteau par le score de 33 contre 39.

 

Quant à Achille, il occupe dorénavant le poste de vice-président dans le nouveau bureau d’Eddie. Ceci explique-t-il cela ?

 

Cher Wambi, je reste toujours collé au dernier congrès de l’ancien parti au pouvoir pour revenir sur un fait dont le journal de ton oncle Nakibeuogo a déjà fait l’écho dans l’édition du lundi 7 mai. Il s’agit de la soudaine apparition des portraits de Blaise Compaoré dans la cuvette du Palais des sports de Ouaga 2000 suivie d’un standing ovation d’une bonne dizaine de minutes.  

 

Effectivement, comme l’a relaté le reporter de L’Observateur Paalga, Nana Tibo, qui n’a pas supporté l’absence d’affiches du fondateur du CDP, a tenu à réparer cette omission. 

 

Mais contrairement à ce qui a été écrit ce n’est pas avec sa voiture (son véhicule étant sur cale depuis plusieurs mois, il est venu au congrès grâce à un ami qui a bien voulu le prendre sur sa moto) mais plutôt avec un tricycle  que l’« Enfant terrible de Samadin » a fait convoyer les posters de son idole. Coût du transport : 3 000 F CFA, après un long marchandage.

 

C’est donc au moyen d’un taxi-moto que « Blaise » s’est rappelé au bon souvenir des congressistes. Et cela grâce au coup de sang et au coup de génie de Nana Tibo, jamais en retard d’un coup d’éclat.

 

 

 

Cher Wambi, dans une de mes précédentes lettres, je t’annonçais la fermeture du palais de justice de Djibo suite au départ des magistrats en raison de la détérioration de la situation sécuritaire. 

 

Le 3 mai lors d’une émission sur Ouaga FM, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, affirmait que seuls le procureur du Faso et son substitut avaient déserté la capitale du Soum.

 

Mais selon les informations recueillies à Ouagadougou et à Djibo, j’ai appris  que c’est pourtant  tout le personnel du palais de justice, à savoir les magistrats et les greffiers, qui a déserté les lieux à l’issue d’une assemblée générale tenue le 23 avril 2018. 

 

Le lendemain, ils auraient été reçus par le ministre de la Justice à son cabinet à Ouagadougou à qui ils ont soumis la situation  sécuritaire. Il est particulièrement ressorti que  les conditions de  sécurité des agents de la justice ne sont pas des plus rassurantes  et ne conviendraient  pas au degré de la menace.

 

Cher cousin, je reste dans le monde de la justice pour te faire part de cette tempête judiciaire du Syndicat autonome des magistrats du Burkina (SAMAB) contre le ministre René Bagoro accusé de pratiques discriminatoires.

 

En effet, dans son dernier courrier confidentiel adressé au chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, le syndicat pointe du doigt la démarche sélective de la Chancellerie en ce qui concerne la nomination des magistrats. 

 

Alors que pour les uns elle serait prompte à les nommer à des postes de responsabilité auprès d’autres ministères qui en font la demande, chez les autres, elle  traînerait les pieds. 

 

Le SAMAB tient le garde des Sceaux pour responsable de cette situation  dans la mesure où depuis 2016, il aurait refusé que toutes les nominations de magistrats soient connues par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), comme « l’impose la Constitution ».

 

Cher Wambi, comme tu le sais désormais, dans son rapport transmis en novembre 2017 au ministre de la Justice, la commission d’enquête du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a épinglé 37 magistrats pour « manquement à l’éthique et à la déontologie » de leur profession.

 

Depuis lors, le conseil de discipline a tenu deux premières  sessions qui se sont penchées successivement sur deux groupes de personnes mises en cause en attendant deux autres sessions pour boucler la boucle, comme on le dit.

 

Mais les présumées « brebis galeuses » n’entendent se laisser faire docilement.

 

Elles ont en effet récusé certains membres dudit conseil de discipline pour cause d’impartialité.

 

Les uns pour avoir fait partie de la commission d’enquête, les autres parce qu’ils sont membres de syndicats dont l’opinion sur le dossier est déjà connue.

 

Parmi les récusés il y a : Kondé Jean, Gnanou Karfa, Rapadmnanba Sébastien (tous enquêteurs de la commission), Coulibaly  Souleymane, président du conseil de discipline, Traoré Moriba, Kaboré Antoine et Christophe Compaoré (tous dirigeants de syndicats de magistrats).

 

S’achemine-t-on vers les interminables  et complexes querelles des récusations que l’on constate actuellement dans le procès du putsch manqué de 2015 ?

 

 

 

 Cher  Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante

 

 

 

- A quand la fin de la crise au CSC ? La question mérite d’être posée tant depuis l’arrestation de sa présidente, Nathalie Somé, pour détournement présumé de fonds, l’organe de régulation des médias a du mal à retrouver sa sérénité.

 

C’est que depuis l’arrivée de Désiré Komboïgo à la tête de l’institution, la situation semble s’empirer. D’aucuns accusent le remplaçant de Nathalie de purges staliniennes.

 

En effet, le secrétaire général, le directeur de la communication, le directeur des marchés publics et la chargée de missions ont tour à tour été suspendus de leurs fonctions. Mais ces derniers n’entendent pas se laisser faire déniant au nouveau maître des lieux, tout pouvoir de les sanctionner ou de les faire affecter.

 

Aussi, la nomination de Servère Coulibaly au poste de SG du CSC est-elle perçue par d’aucuns comme une récompense à celui par qui les problèmes de Nathalie sont arrivés. Coulibaly étant considéré comme le corbeau qui a alerté les enquêteurs de l’ASCE sur les malversations présumées de l’ancienne présidente.

 

 

 

- Dans une lettre rendue publique lundi dernier,  le président de l’UNIR/PS, Me Bénéwendé S. Sankara, a annoncé avoir pris acte de la démission du député Alexandre Sankara. Il est reproché à ce dernier d’avoir participé à l’assemblée générale constitutive du PUR et surtout de n’avoir pas apporté un démenti aux médias qui lui prêteraient la paternité du nouveau parti.

 

Dans sa réponse, Alexandre Sankara a rétorqué à l’auteur de la lettre que la même presse a fait pendant longtemps cas de sa collusion avec Salif Diallo pour mettre sur pied  un grand parti de gauche sans que le président de l’UNIR/PS daigne y apporter le moindre démenti. Pour autant il n’a pas été considéré comme démissionnaire du parti de l’œuf.

 

Alexandre Sankara a également adressé une lettre au président de l’Assemblée nationale pour réitérer son appartenance à l’UNIR/PS.

 

 

 

 

 

- Selon la « La Lettre du Continent », William Bourdon, un des avocats de Djibrill Bassolé, entend saisir de nouveau les instances judiciaires de la CEDEAO au sujet de l’authenticité ou non du prétendu enregistrement entre son client et Guillaume Soro. Me Bourdon entend également relancer le dossier sur l’évacuation sanitaire de son client, a également révélé notre confrère français qui dans la même édition du 9 mai 2018, nous informe de l’octroi par le gouvernement burkinabè du projet de construction du boulevard périphérique de Ouaga à Mahamoudou Bonkoungou, patron du groupe EBOMAF. Longue de près de 165 km, cette route coûtera environ 180 milliards FCA pour un délai d’exécution de quatre ans.      

 

 

 

- Syndicat national des travailleurs de la culture et du tourisme

 

 

 

Le Secrétaire général à Monsieur le ministre de la Culture et du Tourisme (MCAT)

 

 

 

Monsieur le ministre,

 

 

 

Le SYNATRACT promoteur des valeurs d’équité, de justice, de démocratie, par ma modeste personne, reconnaît en vous la volonté de mettre fin au sein des structures de votre département à l’injustice entre les travailleurs, au mauvais management du personnel, au favoritisme, à l’iniquité.

 

Pour cela, nous vous remercions et espérons qu’avec notre humble soutien, vous réussiriez à atteindre votre objectif.

 

Aussi, le SYNATRACT reconnaît les multiples actions menées par vous pour résoudre les problèmes de management qui existaient avant votre prise de fonction.

 

Par ailleurs, vos efforts fournis pour respecter les engagements pris par vos prédécesseurs sont à souligner.

 

Enfin, nous vous remercions pour le soutien financier accordé au syndicat pour la réalisation de ses activités.

 

Espérant que nous demeurions de bons partenaires, veuillez agréer monsieur le ministre, l’assurance de mon entier dévouement.

 

 

 

Mohamed Lamine Ouédraogo

 

 

 

- Le Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) a le plaisir d’annoncer aux familles, aux associations des blessés de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, ainsi qu’à l’ensemble du peuple burkinabè que les blessés graves enregistrés lors de ces événements viennent de subir avec succès des interventions chirurgicales au centre médical SCHIPHRA les 5 et 6 mai 2018.

 

Après plusieurs démarches entreprises par le HCRUN et à l’issue des différents examens préopératoires des 24 blessés graves  assurés par l’équipe médicale mobilisée à cet effet, les interventions chirurgicales ont concerné en définitive,  dix (10) blessés en situation d’urgence. Un blessé sera bientôt évacué en Tunisie.

 

Les 5 et 6 mai 2018, les 10 blessés concernés (extraction de balles, opérations diverses) l’ont été avec succès et ont tous regagné leur domicile. Un blessé est en attente de sa prothèse et un autre dont le cas nécessite une intervention se donne un temps de réflexion avant d’accepter ou de refuser l’opération. Le HCRUN assure les blessés que la prise en charge post-opératoire restera effective jusqu’à leur guérison. Les 11 autres blessés moins graves sont également en train d’être pris en charge  sur les plans neurologique et psychologique. 

 

Le HCRUN saisit cette opportunité pour traduire sa profonde reconnaissance à tous ceux qui ont prêté leur concours au succès de ces interventions et en particulier à l’équipe médicale. A tous les blessés ; il réitère ses vœux de prompt rétablissement et les remercie pour leur patience et leur coopération

 

Le HCRUN tient à remercier également les plus hautes autorités du pays, les associations des blessés des deux évènements et l’ensemble de la presse nationale pour tout le soutien  dont il a bénéficié de leur part.

 

 

 

La Direction de la Communication

 

et des relations publiques

 

 

 

Dans sa nouvelle offensive communicationnelle, le chef de file de l’opposition burkinabè a rendu publique sa dernière trouvaille qui est d’organiser de façon hebdomadaire (tous les mardis) un point de presse qui va permettre de faire le tour de l’actualité avec les journalistes. Le baptême de feu de cette nouvelle mesure a eu lieu mardi dernier au siège du CFOP sis à la Zone du Bois, et a connu une forte mobilisation de part et d’autre avec, cerise sur le gâteau, de nombreux sujets à l’ordre du jour. L’objectif recherché, selon le président du CFOP, Zéphirin Diabré, est de répondre aux multiples sollicitations de l’opinion et de la presse qui veulent s’enquérir de la position de l’opposition devant l’évolution de l’actualité nationale ou internationale. Et pour que la fête soit encore plus belle, le premier des opposants souhaiterait que ce soit le même reporter qui vienne à toutes ces rencontres. En somme un club de la presse à la solde de l’opposition. Déjà que trouver un journaliste dédié à une même activité dans nos rédactions dégarnies reste une gageure…

 

Bref, l’idée est fort séduisante mais l’on a bien peur qu’elle ne se fracasse contre les rochers de la réalité et de l’aléatoire en termes de contenu informationnel. Car, qui dit point de presse réussi dit actualité fournie. Ce qui n’est pas toujours le cas toutes les semaines. Souvent, c’est le calme plat. Le risque serait qu’un fâcheux mardi, l’on se retrouve au CFOP à ne pas avoir quelque chose d’appétissant à se mettre sous la dent après les salamalecs d’usage, et à discuter du sexe des anges. Sans oublier aussi que l’absence et l’excès sont à la communication ce que la constipation et la diarrhée sont à l’organisme.  Peu c’est mauvais, trop, c’est pire. C’est vrai que 2020 approche, mais sachons communiquer avec modération.

 

 

 

- Comme il est de coutume depuis plusieurs années, Cheick Ismaël Derra organise chaque 4 mois, un prêche au profit des femmes de la région du Centre à la mosquée de vendredi de Mozintenga dans l’arrondissement n°1 de Ouagadougou. Ce sera encore le cas le dimanche 13 mai 2018. Et, comme le jeûne de Ramadan va commencer dans tout au plus une semaine, il a choisi le thème suivant : « Comment réussir le mois de Ramadan » pour s’entretenir avec les fidèles musulmans qui, pour rien au monde, ne veulent à l’orée de ce mois béni manquer ce rendez-vous de Cheick Ismaël Derra.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 13 mai 2018 18:45

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut