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Une Lettre pour Laye : Si Roch n’était pas candidat…

 

Cher Wambi,

 

Le 31 mars 2018, le président de la chambre de première instance du tribunal militaire de Ouagadougou ordonnait la suspension de l’audience du procès du putsch manqué du général Gilbert Diendéré. Cette décision visait à permettre la commission d’avocats à la défense d’une douzaine d’accusés dont les conseils venaient de se déporter. A la reprise le 9 mai dernier, l’audience aura duré quelques petites heures avant d’être encore suspendue jusqu’au 25 mai prochain. A l’origine de cette suspension, la demande des nouveaux commis d’office de disposer de plus de temps pour étudier leurs dossiers afin de ne pas faire de la simple figuration dans la procédure.

 

 

Tu te souviens, cher cousin, que le 9 mai, le tribunal avait eu à statuer sur le cas de certains accusés qui avaient déposé des recours pour obtenir soit une liberté provisoire, soit une autorisation de sortie du territoire. Je voudrais m’appesantir sur le cas du soldat de première classe Abdou Compaoré, bénéficiaire, par le passé, d’une liberté provisoire. A la grande ouverture du procès le 27 février 2018, son absence au prétoire avait été remarquée. Le parquet militaire avait alors annoncé que l’intéressé était en mission au Mali et que les diligences nécessaires avaient été faites pour qu’il rentre pour le jugement.

 

Mais, cher Wambi, comment un homme poursuivi par la justice a-t-il pu se retrouver en mission de maintien de paix au Mali ? Le soldat avait eu à s’expliquer à ce sujet en soutenant avoir toujours informé sa hiérarchie de sa situation judiciaire et que malgré tout il avait été retenu pour aller au pays de Modibo Keïta.

 

Son avocat s’était insurgé contre le fait que, depuis son retour au pays, le soldat Compaoré ait été incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) à Ouagadougou au mépris de la liberté provisoire dont il bénéficiait. Ce débat sur la perte de cette liberté était encore à l’ordre du jour le 9 mai dernier. Mais aucune décision n’avait été prise dans un sens ou dans l’autre, le tribunal ayant demandé des informations complémentaires.

 

Au sortir de l’audience, le parquet militaire en a immédiatement saisi le patron du soldat, en l’occurrence le lieutenant Donald Sawadogo qui se trouve au Mali présentement avec ses hommes.

 

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le lieutenant a été réactif puisque le 10 mai dernier, il a apporté un éclairage nouveau sur le cas du soldat Abdou Compaoré. Le lieutenant Sawadogo est formel, il n’a jamais été mis au courant de la procédure judiciaire à l’encontre du soldat. C’est en tout cas ce qui ressort du courrier qu’il a envoyé à la justice : «Le soldat de première classe Compaoré Abdou, suite à la dissolution de l'ex-Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), a été affecté au Régiment de Commandement et de Soutien (RCS) et muté à la Compagnie du Matériel implantée à la Direction du Matériel de l’Armée de Terre (DMAT) en qualité de mécanicien. Assurant le Commandement de ladite Compagnie jusqu’à notre départ en  mission au Mali au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), le soldat de première classe Compaoré Abdou a été désigné pour prendre part à la même mission et,  en aucun cas, nous a rendu compte d’une quelconque procédure judiciaire lancée à son encontre jusqu’à  Djibo pendant la phase d’aguerrissement du Bataillon, où il fit savoir un matin qu'il était convoqué par la Gendarmerie pour un témoignage. Le compte rendu parvint aux chefs présents sur place qui profitèrent du passage d'un hélicoptère de l’Armée de l'air pour lui faciliter le transport.

 

A la fin de la mission de Djibo, il nous fit un compte rendu verbal,  à savoir qu’il  a été entendu comme témoin à la Gendarmerie et que rien de grave ne lui a été signifié».

 

Cette version contredit donc les dires du soldat qui, la main sur le cœur, avait toujours affirmé avoir tenu informé ses supérieurs de sa situation judiciaire. Avec ces nouvelles données qui l’accablent, le soldat pourra-t-il encore bénéficier d’une liberté provisoire ? On pourrait avoir la réponse à la reprise du procès dans une semaine.

 

 

 

Cher Wambi, dans un peu près de deux ans et demi, ce sera de nouveau la bataille pour l’occupation du fauteuil de Kosyam. 

 

A ce sujet, je suis tombé sur les résultats d’un sondage publié  sur le site de mon confrère en ligne lefaso.net. Et ce que j’y ai appris ne manquera pas de donner du grain à moudre aussi bien  aux états-majors politiques qu’aux politologues tant les révélations sont assez surprenantes.

 

L’enquête, menée par OBAAS Consulting et Faso.net, a porté essentiellement sur trois points :

 

-        le vote des Burkinabè à l’étranger ;

 

-        les potentiels candidats ;

 

-        les besoins prioritaires des Burkinabè.

 

Sur le premier, cher cousin, 63% des personnes enquêtées «jugent indispensable» la participation de notre diaspora aux élections de 2020 et 50,35% estiment que la CENI a les capacités de la faire voter.

 

Sur le deuxième point, l’étude a révélé que 51% des personnes interrogées ne sont pas favorables à une nouvelle candidature du président, Roch Marc Christian Kaboré.

 

Mais, tiens-toi bien, cher Wambi, à défaut de l’actuel hôte de Kosyam, c’est Rosine Coulibaly/Sory, ministre des Finances, qui arrive en tête (39,23%) parmi les présidentiables MPP.

 

A la question de savoir qui serait le meilleur président pour le Burkina Faso en 2020, c’est Djibril Bassolet, oui tu as très bien lu, Djibril Bassolet qui est sur la plus haute marche du podium avec 18,23% suivi de Kadré Désiré Ouédraogo (10,77%).

 

Mais «à l’échelle nationale, quel est le meilleur candidat pour présider le Burkina en 2020 ?» 

 

A cette question, sur la quinzaine de personnes proposées par les enquêteurs, hormis Roch Marc Christian Kaboré, le résultat est le suivant :

 

1er : Zéphirin Diabré avec 27%

 

2e : Djibrill Bassolé avec 18%

 

3e : Tahirou Barry avec 17,40%

 

4e : Kadré Désiré Ouédraogo avec 10,77%

 

5e : Rosine Coulibaly/Sori avec 7,20%

 

6e : Autre 7,18%

 

7e : Yacouba Isaac Zida avec 4,42%

 

8e : Eddie Komboïgo avec 3,59%

 

9e : Laurent Bado avec 1,10%

 

10e : Filiga Michel Sawadogo avec 0,83%

 

11e : Ablassé Ouédraogo avec 0,55%

 

12e : Yacouba Ouédraogo avec 0,28%

 

13e : Saran Séré/Sérémé avec 0,28

 

14e : Daouda Simboro avec 0,28%

 

15e : Me Bénéwendé Stanislas Sankara avec 0%

 

15ex : Me Gilbert Noël Ouédraogo avec 0%.

 

Enfin sur le troisième point, relatif aux attentes prioritaires en 2020, l’enquête a révélé que les Burkinabè placent la lutte contre l’insécurité et la lutte contre la corruption en première et deuxième place de leurs préoccupations.  

 

Quant à la palme du meilleur parti pour résoudre les problèmes des Burkinabè, elle revient au MPP (29%) suivi de l’UPC (28%) et du CDP (10%).

 

 

 

Cher Wambi, le slam est un genre musical qui est en train de prendre de l’ampleur au Burkina Faso au point que c’est devenu courant de voir des slameurs prester lors de cérémonies officielles ou privées. Parmi ces artistes maniant à merveille la parole et les vers, il y a Rama la Slameuse. Elle officie dans le genre depuis une dizaine d’années.

 

Outre ses textes, cette femme s’est fait remarquer récemment à Bobo-Dioulasso où elle était en déplacement pour la préparation de son concert qui devrait se tenir courant juillet 2018 : on se rappelle qu’à son arrivée, elle avait été accueillie en véritable star par des centaines de personnes à l’entrée de la ville de Sya ; on se souvient surtout de sa décision d’offrir le hadj, le pèlerinage à la Mecque, à une quinzaine de fidèles musulmans (15 femmes et 1 homme) pour la coquette somme de 36 millions de nos francs.

 

Visiblement, cette Rama n’est pas comme beaucoup d’artistes de notre pays. Elle roule dans un véhicule cossu et en plus elle est financièrement généreuse.

 

Du coup, nombreux sont ceux qui se demandent d’où proviennent ses fonds. A cette question elle a toujours répondu qu’en plus du slam qui est sa passion, elle fait le commerce.

 

Mais, cher cousin, cette réponse apparemment ne satisfait pas la police puisqu’hier jeudi dans la matinée, des policiers ont visité le domicile de Rama la Slameuse. Suite à cette descente, tout son staff a été interpellé et convoyé à la direction de la police des mœurs et des stupéfiants sise non loin du commissariat central de Ouagadougou, côté est du grand marché.

 

Au cours de cette brève interpellation, les «hommes de Rama» ont été questionnés essentiellement sur la provenance des fonds de leur patronne.

 

Mise au courant de l’affaire en début d’après-midi, la slameuse s’est rendue sur les lieux afin de savoir ce qui se passe et de manifester son indignation et son incompréhension.

 

Hier, tous ceux qui avaient été interpellés ont été libérés. Mais est-ce la fin de cette histoire ? Attendons de voir.

 

 

 

Cher Wambi, je sais que ta préoccupation actuelle,  c'est de voir Dame Nature ouvrir suffisamment  ses vannes pour que les champs débroussaillés accueillent les premiers semis dans les meilleures conditions. Je joins instamment ma voix à la tienne pour implorer les mânes des ancêtres pour que, la semaine qui commence, ta prière soit exhaussée.

 

Mais laisse-moi t'annoncer que les jours qui suivent s'annoncent chargés sur le front social : en effet les travailleurs de la santé humaine et animale observent une grève de 48 heures, soit de mercredi à samedi, pour exiger la satisfaction de leur plateforme revendicative ; comme si cela ne suffisait pas, notre économie sera bloquée pendant la semaine à venir.

 

Après la communication sur le fonds commun livrée à l'Assemblée nationale par le ministre de l'Economie et des Finances, Rosine Coulibaly/Sory, et les débats qui se sont ensuivis, on s'attendait à avoir le fin mot de l'histoire. Mais  les principaux bénéficiaires de cette manne ont, contre toute attente, décidé à travers la coordination des syndicats dudit ministère (CS-MEF) de mener une action d'envergure : une grève du lundi 21 au vendredi 25 mai 2018. Pour que tu aies une idée des risques encourus par le pays pendant ce temps, je t'informe que la coordination est composée comme suit : le Syndicat autonome des agents du Trésor du Burkina (SATB), le Syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID), le Syndicat national des travailleurs des douanes (SYNATRAD), le Syndicat national des travailleurs de la planification et de la coopération (SYNTPC), le Syndicat des agents des finances (SYNAFI) et le comité CGT-B/ENAREF. 

 

C’est dire que ça va être une semaine noire pour les usagers de l’administration publique et chacun en fonction de son domaine d'activité sait donc à quoi s'en tenir.

 

Tu voudras certainement savoir pourquoi ces  argentiers vont, durant 120 heures, nous faire subir une telle galère ?  Pour obtenir "examen sérieux et diligent des justes et légitimes préoccupations des travailleurs du MINEFID...", peut-on lire dans les trois points soulignés  dans le préavis de grève.

 

La ministre de tutelle, décidée à poursuivre les réformes engagées, a donné ses réponses en 7 points dont celui portant sur le statut sécurisant pour tout le personnel. A ce propos, elle a invité les partenaires sociaux à s'inscrire dans le processus inclusif de la réforme des rémunérations et des avantages complémentaires.

 

 

 

A présent, cher Wambi, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

-En son temps, l’affaire avait fait le buzz sur les réseaux sociaux et les choux gras de certains médias. Mais «L’Observateur Paalga», en attendant d’en savoir davantage, s’était gardé d’en faire cas dans ses colonnes. Aujourd’hui, selon des sources bien introduites, l’affaire de l’expatrié accusé de viol sur de jeunes garçons et qui évolue dans le secteur de l’imprimerie relève d’une vaste et odieuse escroquerie. Il s’agirait précisément d’une opération de chantage montée par la victime présumée et ses deux amis avec la complicité d’hommes de tenue. L’un d’entre eux, le commandant de brigade (CB) de Boulmiougou, Mady Nikièma, a déjà été entendu, puis déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou  (MACO) le mardi 15 mai dernier. Et à ce qu’on dit, d’autres CB, dont nous préférons taire les noms pour le moment, pourraient, dans les jours qui suivent,  être entendus de nouveau avec cette fois-ci à la clef un mandat de dépôt. 

 

 

 

-Mais que devient le premier vice-président du Conseil national de la Transition (CNT), en l’occurrence le colonel-major Nombré Honoré Lucien ? Selon une source proche de l’intéressé, il a été victime d’un AVC le 24 décembre 2016, puis évacué le 30 décembre de la même année en Tunisie d’où il est revenu le 25 mars 2017.

 

En principe, il devait repartir six mois après pour un contrôle. Mais depuis, rien. Et les méchantes langues disent que son dossier serait introuvable. Vrai ou Faux ?

 

Ce qui est sûr, le monsieur serait en train de déprimer.

 

 

 

-Depuis l'installation des commissions communales pour l'apurement du passif foncier urbain dans la province du Kadiogo le 2 juin 2017 à Nioko 2 par l'actuel ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Maurice Dieudonné Bonanet, les choses ne semblent pas bouger. Alors qu'on est toujours dans l’attente du résultat des travaux desdites commissions, voilà que des opérations inhabituelles dans cette partie de l'arrondissement 4 viennent de susciter l'inquiétude des citoyens qui ne manquent pas de se poser une série de questions : en effet, la SOCOGIB, avec la complicité de certains habitants, procède actuellement à l'identification des propriétaires terriens dont les espaces sont délimités. Une action dont se démarque le chef de Nioko 2 en raison de l'absence de tout document officiel autorisant une telle opération. La mairie de Saaba ou le ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat sont-ils au courant de cette initiative ? Si oui, y ont-ils apporté leur caution ? Si non pourquoi gardent-ils le silence au point de laisser la situation se complexifier de jour en jour ? N'est-ce pas, entre autres, cet attentisme des autorités qui a poussé la Coalition des associations de défense du droit au logement, section de Bogodogo à annoncer le 15 mai dernier l'intensification prochaine de ses actions de protestation ? En tout cas, les populations de Nioko scrutent le ciel, attendant des solutions adéquates. 

 

 

 

-Le gouvernement Kaba Thiéba a mené des concertations avec Mohan Exports (India) Private Limited (MEIPL), entreprise indienne titulaire des marchés de construction et d’équipement de l’usine de transformation des fruits et légumes de Loumbila. L’aboutissement de ces concertations s’est traduit par l’arrivée d’une mission d’évaluation des équipements aux frais de cette entreprise, du 19 avril au 10 mai 2018. Il en sera de même pour les infrastructures fin mai début juin 2018. Cela est la résultante d’une rencontre du ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, avec les responsables de cette entreprise à New Delhi (Inde), en marge du conclave Inde/Afrique (25-27 mars 2018). Courant juin 2018, le rapport provisoire de ladite évaluation sera disponible.

 

En outre, des contacts ont été pris par le gouvernement avec la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) qui est disposée à accompagner le Burkina dans les travaux d’achèvement de l’usine. En attendant que les évaluations en cours permettent d’avoir une lisibilité plus détaillée et plus précise des coûts additionnels, le prédiagnostic avait dégagé un besoin  de financement de 7 068 910 000 FCFA sur lequel la BIDC consent à mettre 4 060 068 000 FCFA à la disposition du Burkina. Elle souhaite, par contre, que notre pays prenne en charge le reste, à savoir 3 008 842 000 FCFA.

 

 

 

-Dans le cadre d’une tournée régionale initiée par la Fondation de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar en relation avec le comité d’initiatives des anciens, une rencontre est prévue le samedi 19 mai à 9h dans la salle des Actes de l’université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo.

 

Les anciens de Dakar Fann et ceux de l’UCAD, toutes générations et toutes disciplines confondues, sont invités à participer à cette importante rencontre dont l’ordre du jour est :

 

1-     Information sur la Fondation UCAD ;

 

2-     Pourquoi un réseau des alumni ?

 

3-     Rôle de la Fondation dans le développement de la coopération interuniversitaire ;

 

4-     Préparation du Homecoming/Retour des anciens à l’UCAD et Centenaire de la Faculté de médecine (26 novembre/05 décembre 2018).

 

La présence de tous les diplômés est vivement souhaitée.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 20 mai 2018 19:10

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